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Présidentielle : Comment voter pour que ça change

Publié le mardi 13 septembre 2005 à 07h35min

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Les Evêques nous l’ont rappelé : voter est un devoir pour tout citoyen et une participation à la construction d’un Etat prospère pour tous les gens. Mais comment voter ?
On dit : toute la classe politique, des éminents juristes du Burkina et de l’extérieur et la société civile dans sa globalité sont unanimes sur l’article 37 de notre Constitution et ont statué que Blaise Compaoré peut encore briguer deux mandats. Blaise Compaoré dit qu’il a le droit de régner encore deux fois cinq ans.

On dit : toute la classe politique, des éminents juristes de renommée nationale et internationale et le peuple burkinabè pris globalement sont unanimes et ont statué que Blaise ne peut plus briguer un autre mandat.
Nous, le peuple du Burkina qui n’est pas le pays des hommes intègres mais le pays où vivent beaucoup de citoyens intègres, qu’est-ce que nous devons faire ?

Si le conseil constitutionnel doit trancher, Blaise Compaoré aura raison car le conseil lui est acquis, comme le dirait Boureima Badini. L’opposition est encore plus incompréhensible et c’est une des chances pour Blaise Compaoré : le chef de l’opposition, du parti le plus vieux et le parti le plus grand, a retourné sa veste et va voter contre l’opposition et pour Blaise.

La plupart des partis (plus de cent) se déchirent, en général pour le leadership, pour la présidence du parti. Ils disent qu’ils sont pour l’alternance, mais presque chaque parti ne roule que pour son propre intérêt. Si un parti va à la mouvance présidentielle avec Blaise Compaoré, c’est pour en profiter aussi. Le changement d’un parti à l’autre n’est pas un problème. Trois membres du PAREN changent de veste et vont à l’ADF/RDA.

Hermann Yaméogo opte pour la politique de Gbagbo qui a rendu des centaines de femmes burkinabè orphelins et a spolié les biens de centaines de milliers de Burkinabè. Son frère Salvador, après avoir fondé à toute vitesse son parti à lui, roule pour Blaise. Bado, avec son parti, le PAREN, accepte 30 millions de Blaise : il est dans l’opposition et dit que l’acceptation n’est pas frauduleuse. Il montre ainsi la signification du PAREN : l’argent n’as pas d’odeur.

Les citoyens ne comprennent pas ces politiciens qui disent tous que chacun avec son parti veut le bien du pays. En 2002, moins d’un tiers des citoyens a voté. Mais voter est un devoir.

Quoi voter ? Voter pourquoi ? Pour qui voter ? De toute façon, Blaise Compaoré sera président.
Voter est un devoir pour chaque citoyen. Pourquoi voter alors ?
Voter pour que ça change.

Comment voter pour que ça change ?

Votez nul, mettez deux bulletins différents dans votre enveloppe. Vous dites ainsi : je ne suis pas d’accord, il faut que ça change, il faut que nos enfants et nos petits-enfants vivent dans un Burkina prospère. Votre vote nul est un avertissement aux politiciens. Mettre deux bulletins différents dans une enveloppe est un avertissement à Blaise Compaoré qui veut se présenter de nouveau dans cinq ans selon ses propres paroles.

Voter nul, c’est dire à Blaise : Attention je veux que ça change ! Il faut une justice juste, il faut la fin de la corruption, il faut défendre les paysans pour qu’ils puissent vendre leurs produits à un bon prix ; il faut défendre les travailleurs, les employés et les commerçants pour qu’ils deviennent moins pauvres. (Qui ose dire : plus riches ?)

Vous votez nul : deux bulletins différents dans la même enveloppe. Blaise passe de toutes façons, mais qu’il soit averti par les votes nuls,.
Votez, Votez, Votez.
Il peut y avoir des représailles si vous faites de la propagande en public pour voter nul. Alors insistez seulement auprès de vos amis et de votre famille de voter nul.

En attendant, consommons et achetons les produits burkinabè.

Bonne nouvelle : De plus en plus, l’extradition de Charles Taylor est demandée. La pression internationale augmente pour qu’il soit jugé par le tribunal spécial de la Sierra Leone.

F. BALEMANS
BP 332
Koudougou

Le Pays

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