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CESAO : De quoi demain sera-t-il fait ?

Publié le mardi 13 septembre 2005 à 07h30min

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La nouvelle s’est répandue il y a quelques temps que l’Association internationale CESAO allait fermer ses portes. Quelqu’en soient les raisons, on se pose un certain nombre de questions. On attend que ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire des 13 et 14 septembre viennent donner des éléments de réponse sur la dynamique nouvelle de cette institution qui a l’âge du Burkina Faso indépendant.

Du CESAO, on peut dire que tous les domaines du développement ont connu sa main mise, son appui : agriculture, santé, éducation et formation, environnement, etc. Cette action, des générations de ruraux et agents du développement en ont bénéficié.

L’institution, en tant que témoin institutionnel privilégié de l’évolution du pays, est un ensemble d’acquis capitalisés. A travers ses différentes réformes propres, il est resté surtout le cadre d’autopromotion des communautés rurales. C’est le lieu où « paysans et agents apprennent à mieux se connaître et à créer une plate-forme pour leur collaboration, à discerner les fondements socio-culturels et spirituels de leur engagement en faveur du développement villageois ». Des objectifs bien nobles. Mais ces dernières années, on a cru voir un CESAO en grande difficultés financières, du fait du repli de certains bailleurs. On a assisté à des compressions, à des mises à la retraite, une situation qui a atteint des cadres supérieurs et cela au cours des années 2000. Restructuration, réorganisation, il en est désormais question, et le CESAO se préoccupe désormais plus de la formation des formateurs.

En fait, l’institution ne ferme pas. Elle veut répondre d’un autre statut en scellant les acquis. Tout compte fait, a-t-on dit, il n’est pas question de faillite ou d’échec dans les missions de base. Les bénéficiaires de ses actions de formation et d’éducation se sont déjà appropriés les méthodes et techniques dispensées. Ainsi le monde paysan notamment est désormais en mesure de conduire sa promotion avec les moyens dont il dispose.

Les acquis sont certains. Mais les défis auxquels le monde rural reste confronté pour les lendemains sont multiples et complexes. Pour citer quelques-uns en vrac, on peut parler des questions d’intégration sous-régionales, des OGM, de la mondialisation, de technologies nouvelles, de décentralisation en liaison avec ces réalités d’ensemble, et même la lutte contre le Sida, etc.

La complexité des questionnements de l’heure est encore plus grande quand on se dit que la montée des spiritualismes nouveaux posera à terme un problème de méthode, autant que la montée des attitudes culturelles nouvelles. C’est un contexte dans lequel les intervenants institutionnels sont légion depuis environ trois décennies, laissant même entrevoir des luttes de leadership entre eux. Mais la tendance est à la collaboration, à un partenariat paisible. On peut espérer pour nos ruraux des lendemains prometteurs, même si celui qui est l’un de leurs plus vieux partenaires décide d’une mutation de statut.

Jean Luc BONKIAN

Sidwaya

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