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Médias : Les journalistes, l’information et leurs sources

Publié le mardi 13 septembre 2005 à 07h35min

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Les journalistes ont la légitimité d’informer le public. Toutefois, certaines de leurs pratiques peuvent conduire, si l’on y prend garde, à des dérives. C’est pourquoi, tout en reconnaissant le droit de la presse en matière d’information (reportage, révélation, expression d’opinion ...), on peut légitimement se poser un certain nombre de questions.

jusqu’où le journaliste peut-il protéger ses sources et à partir de quand il doit les rendre publiques ;

- assistons-nous de nos jours à la naissance de journalistes juristes et avocats à côté des journalistes d’enquête et d’investigation ?

- est-ce légitime pour la profession journalistique de prétendre endosser simultanément plusieurs légitimités (informateur, enquêteur, investigateur, juriste, avocat) ?

- la pluri-légitimité professionnelle ne constitue-t-elle pas un danger pour la société ?

- la presse doit-elle être un contre-pouvoir ou un quatrième pouvoir ?

A travers ces quelques questions, nous souhaitons susciter un débat d’idées, car le contexte électoral actuel est propice à certaines dérives. En effet, une information livrée à la consommation sans certaines précautions et dans un contexte donné plutôt qu’un autre, peut revêtir une signification politique plutôt qu’un besoin innocent d’informer. Et dans ce cas, cela donne l’impression d’une manipulation politique.

Les fonctions de la presse sont multiples. Toutefois, dans notre contexte électoral présent, ses fonctions comme moyen d’information et moyen d’expression d’opinions sont essentielles. Nous souhaitons que notre presse qui a certes de nombreuses qualités, puisse durant tout le processus électoral, observer ces qualités afin de contribuer à créer des conditions sereines pour une meilleure compétition politique.

Mahama SAWADOGO
Député

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 septembre 2005 à 14:47 En réponse à : > Médias : Les journalistes, l’information et leurs sources

    Le débat proposé est d’une importance capitale pour les pays africains qui ont une jeune culture journalistique.
    Oui, le journaliste doit protéger sa source. Cette conviction qui est reconnue par les lois lui permette de faire un travail professionnel est bien documenté sans craindre pour celui qui l’a "tuyauté". En effet, on reproche souvent au journaliste en Afrique d’être léger dans les analyses. Cette légereté est due à la quasi absence d’information. Information qu’il se doit de rechercher mais aussi et surtout protéger sa source. Il est maintenant clair que dans le cadre d’une poursuite judiciaire, dans le secret du prétoire, il peut invoquer le hut clos et citer sa source. Cette citation ne doit normalement pas avoir une influence sur la source. Une chose est claire dans ce métier, ne jamais rendre public sa source. A moins que la source ne soit consentante et qu’il l’autorise par écrit.

    Heuresement que le journalisme est un métier pluridisciplinaire. Si un journaliste ne peut pas analyser le fait et en proposer une lecture à ses lecteurs ou auditeurs, il y va de sa notoriété et de sa compétence. Il est indispensable, dans un contexte pluriel et dans un souci d’éduquer les lecteurs, de donner une analyse qui respecte les règles de l’art. Il est clair que le métier du journaliste n’est pas de se positionné dans un débat politique sur tel ou tel autre leader. Son métier est d’analysé des faits, et si necéssaire, en fonction de sa ligne éditoriale, prendre position. Précisons quand même que cette prise de position ne se fait qu’a travers l’éditorial. Sinon, analyse et analyse scientifique.

    Ce sont tous ses aspects qui font de la presse, un contre pouvoir, pas au sens d’aller systématiquement à l’encontre du parti au pouvoir, mais contre pouvoir dans le sens de lecture critique de ce que fait le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Il faut éviter le regard manichéen qui veut que les bons soit à gauches, et les journalistes toujours à droite, appuyant les mauvais, ou vice-versa. Le journaliste va à la rehcerche des faits, les analyses, donne aux lecteurs les critères de lectures des faits, et ne se contente pas seulement de faire des compte rendus de séminaires ou d’inauguration.
    Merci

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