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Décentralisation : La nécessité d’un mécanisme de suivi-évaluation

Publié le lundi 12 septembre 2005 à 06h51min

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Il s’est tenu, le jeudi 8 septembre 2005 à Ouagadougou, un atelier national de restitution de l’étude sur la mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation du processus de décentralisation au Burkina.

D’ici la fin de l’année 2006, le processus de décentralisation va amorcer un grand pas avec la création de plus 300 communes rurales. Toute chose qui justifie, selon le ministre en charge de la Décentralisation, Moumouni Fabré, le besoin de mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation.

L’organisation de cet atelier, ce 08 septembre 2005, par le ministère en charge de la question, en collaboration avec la coopération allemande et danoise résulte de la volonté du ministère de partager avec l’ensemble des acteurs les principales orientations à prendre en compte dans l’étude sur la mise en place d’un système de suivi-évaluation de la décentralisation et de recueillir les contributions pour finaliser ladite étude.

"La décentralisation couvre tellement de domaines et implique tellement d’acteurs qu’il y a risque de chevauchements, de dédoublements et même de contradictions des efforts, qu’il m’a paru nécessaire d’asseoir un mécanisme de suivi-évaluation", a déclaré Moumouni Fabré.

Ce mécanisme devra permettre entre autres, d’identifier les faiblesses et les lacunes, de mieux suivre les différentes activités du processus et surtout de prendre connaissance des résultats sur la base d’informations fiables. Pour l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Ulrich Hochschild, la décentralisation est le symbole de la bonne gouvernancne. Le public aussi bien le gouvernement a droit à des informations sur le déroulement, les acquis et les insuffisances d’un tel processus.

Fatouma Sophie OUATTARA


Le ministre Fabré à Korsimoro : Expliquer la décentralisation en milieu rural

Le ministre Moumouni Fabré de l’Administration est allé expliquer les biens faits de la décentralisation avec l’avènement des communes rurales aux populations de Korsimoro dans le Sanmatenga, samedi 10 septembre 2005. Il a ainsi donné le top de départ de la campagne d’information et de sensibilisation sur la décentralisation en milieu rural.

Le tout Korsimoro ainsi que les populations des villages environnants s’étaient donné dans la cour de la préfecture de Korsimoro. Ainsi qu’au stade, pour vivre le top de départ de la campagne de communication et de mobilisation. Les fils desdits département venu des quatre (4) coins du Burkina n’ont pas marchandé leur déplacement pour écouter le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, M. Moumouni Fabré. Ils étaient visiblement heureux de voir que le département de Korsimoro a abrité cette cérémonie de lancement.

Le processus de décentralisation, débuté au Burkina Faso depuis le début des années 90, va bientôt amorcer un virage décisif avec les élections municipales de février 2006. En effet, c’est à cette période que la communication intégrale du territoire national sera mise en œuvre avec l’avènement des 302 communes rurales.

Aux termes de la loi n° 055-2004/AN portant Code général des collectivités territoriales (CGCT) au Burkina Faso et en son article 27, la commune rurale est définie comme "un ou groupement de villages qui a une population d’au moins cinq mille habitants et dont les activités économiques permettent de générer des ressources budgétaires propres annuelles d’au moins cinq millions de francs CFA". C’est donc dire qu’en plus des communes urbaines existantes, 302 départements deviendront des communes rurales.

Et pour expliquer cette nouvelle donne dans le paysage institutionnel burkinabè, le ministre Moumouni Fabré a pris son bâton de pèlerin pour sillonner ces nouvelles communes. Il ira expliquer aux populations à la base, les tenants et les aboutissants d’un tel choix et montrer les avantages qu’ils tireront des communes rurales.

"La clé de l’adhésion des masses réside dans la communication, une communication qui apparaît ici comme une vigoureuse prophylaxie", a-t-il déclaré.
Il s’agit donc d’informer, de sensibiliser et de mobiliser tout le monde autour des collectivités territoriales afin qu’au moment de mettre celles-ci en place, il y ait une union sacrée pour le fonctionnement efficient de ces communes. Pour ce faire, le département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation compte avec le soutien et le concours des associations, projets régionaux informer sur le CGCT.

Pour ce faire, il y aura 302 conférences départementales sur la décentralisation, 8 900 séances d’information sur la décentralisation dans chaque village au Burkina, réaliser un guide illustré du CGCT ainsi qu’un glossaire sur la décentralisation en français et en langues nationales.

Cette campagne de communication et de mobilisation sociale ne doit pas entraîner des luttes fratricides par l’étalage d’ambitions personnelles. Selon le ministre Fabré, "le but du gouvernement n’est pas de susciter des batailles de positionnement prématurées mais de créer un sain engouement pour la gestion de la chose publique au niveau local".

La décentralisation pour plus de dynamisme

La décentralisation peut être définie comme un transfert d’un certain nombre de compétences de l’Etat central vers les collectivités territoriales. Depuis le début des années 90, les autorités burkinabè ont fait de la décentralisation, une priorité. Elle ont à cœur de promouvoir et donner l’occasion aux populations des communes et villages de prendre le développement à la base en main. La machine de la décentralisation ainsi lancée a connu un ralentissement vers la fin des années 90. Il a été procédé à une réorganisation des structures de gestion pour donner un nouveau souffle au processus. Et depuis, les choses sont en train d’évoluer avec l’adoption en 2004 de la loi portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso. C’est cette loi de 338 articles qui régit les collectivités territoriales et appuie le processus de décentralisation. Avec la création des 302 communes rurales, les populations "d’en bas" auront leur mot à dire dans la gestion de la cité.

Chaque village des communes rurales qui dispose d’au moins cinq mille habitants aura 2 conseillers municipaux élus. Ceux-ci à leur tour, voteront le maire. Il y aura la possibilité pour les conseillers municipaux d’user de la motion de défiance comme à l’Assemblée nationale pour "sauter" un maire lorsque sa gestion devient scandaleuse.

Cette motion comme le précise l’article 275 du CGCT est acquise à la majorité de 2/3 du conseil municipal. C’est une manière de renforcer la gouvernance locale.

Le processus de décentralisation s’accompagnera d’une déconcentration des services de l’Etat.

Romaric DOULKOUM (romarikom@yahoo.fr)

Sidwaya

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