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Lutte contre le grand banditisme : patrouilles intensives sur les Nationales

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h17min

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Le traditionnel hebdomadaire point de presse du gouvernement, qui avait connu une trêve (vacances des ministres obligent), a repris hier dans la salle de conférences du ministère des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat. Trois dossiers ont fait l’objet des échanges avec les journalistes : l’opération de sécurisation des axes routiers ; le projet de budget de l’Etat, gestion 2006 et le Plan sectoriel de déconcentration du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.

La sécurité est de nos jours, a affirmé le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Adama Fofana, une préoccupation étatique. D’où l’examen en Conseil des ministres d’un rapport portant sur une sécurisation des axes routiers, notamment les nationales et les grandes voies. Des moyens matériels et financiers seront mis à la disposition du ministère de la Sécurité pour agir efficacement.

Quelle méthode va-t-on privilégier pour lutter contre cette insécurité grandissante ? Pour le ministre de la Sécurité, Djibril Bassolet, il y aura des patrouilles intensives, en lieu et place des jalonnements qui coûtent chers. Du reste, l’Etat recrutera chaque année 700 policiers et 500 gendarmes pour renforcer les effectifs des forces de l’ordre.

Epinglé par le REN-LAC, qui estime que la corruption a cours au sein des forces de l’ordre, Djibril Bassolet répondra à une question y relative en affirmant que le fait que ces agents soient en contact permanent avec les usagers expliquerait cela, mais il est prévu de changer le dispositif routier, et de trouver un système de contrôle rigoureux qui fera économiser du temps en réduisant les arrêts intempestifs.

Il y a également, poursuit le ministre, que les troupes sont souvent démotivées, comme certains l’ont laissé entendre à une des victimes après l’attaque du 24 juillet sur l’axe Ouaga-Pô, ce qui expliquerait qu’elles ne soient pas opérationnelles souvent.

Bientôt une tournée de Djibril pour leur remonter le moral ? Selon ce dernier, certes le moral est important et il est en train de monter, mais ce n’est pas une tournée, fût-ce-t-elle du premier responsable de la Sécurité, qui arrangera quoi que ce soit. Y aurait-il des exécutions extrajudiciaires ? "Nous ne connaissons pas ce terme... nous savons seulement qu’il y a souvent des affrontements entre forces de l’ordre et bandits avec souvent des pertes de part et d’autre", a répondu Bassolet.

Pour ce qui est du projet de budget de l’Etat, gestion 2006, il a été élaboré en tenant compte du contexte mondial favorable par rapport à celui de 2004, et ce, en dépit d’une hausse des cours du pétrole et d’une baisse de la production agricole (2004-2005). Les secteurs sociaux tels la lutte contre la pauvreté et l’insécurité, la santé, l’éducation seront privilégiés.

Globalement, ce projet, qui sera examiné dans les prochaines semaines par l’Assemblée nationale, est évalué en :
Recettes : 772 629 438 000 FCFA
Dépenses : 870 028 143 000 FCFA. Soit un besoin de financement de 97 398 705 000 FCFA.

Va-t-on utiliser l’annulation de la dette dont a bénéficié le Burkina en juin dernier de la part du G8 pour l’inclure dans ce Budget 2006 ? Pour le ministre des Finances, Jean-Baptiste Compaoré, le gouvernement espère que cette annulation se transformera rapidement en fait. Or jusqu’à présent, "la situation n’est pas clarifiée". Peut-être qu’elle le sera d’ici quelques jour.

Comment combler le déficit budgétaire qui du reste est chroniquement déficitaire ? Selon le grand argentier du Burkina, c’est moins le besoin de financement (volume) que les objectifs qui intéressent les partenaires au développement du Burkina.

En effet, dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), ces partenaires tiennent compte de tous ces facteurs. Et Jean-Baptiste Compaoré de lâcher que les 97 milliards ont déjà été promis par ces partenaires, mais ils suivent l’atteinte des objectifs par pallier.

Et la plainte des opérateurs économiques qui trouvent la pression fiscale intenable ? "La pression fiscale n’est pas excessive au Burkina, nous sommes en deçà par rapport à d’autres pays de la sous-région.

Au Sénégal, on est à 17-18% ; au Burkina, on est à 12%, l’objectif est d’atteindre ces 17%, mais pour le moment, nous voulons les 15%. Ce que nous demandons aux opérateurs économiques, c’est plus d’informations et nous serons moins présents chez eux" , a répondu le ministre des Finances.

Le troisième point, à savoir le rapprochement de l’Administration des administrés, a été expliqué par Lassané Sawadogo, patron de la Fonction publique. Plus concrètement, ce plan sectoriel de déconcentration doit être perçu de façon verticale et horizontale. "Verticalement, ce sera de haut en bas, par exemple de Ouaga vers les autres villes et localités, enlever de l’autorité à ceux de Ouaga et l’envoyer vers des responsables d’autres localités. Horizontalement, ce sera du ministère vers les autres départements ministériels...".

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Observateur Paalga

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