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Philippe Ouédraogo : "Nous devons nous débarrasser de Blaise Compaoré"

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h26min

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"Pour un autre Burkina, osons l’alternance avec Philippe Ouédraogo". Tel est le slogan de ce candidat à la présidentielle du 13 novembre prochain, qui, à travers cette lettre, interpelle les électeurs sur le bon choix à faire quand ils seront dans l’isoloir.

« Un autre Burkina est possible », avec une vie meilleure pour tous ceux qui fourniront l’effort nécessaire ; tel est le slogan de la campagne du candidat Philippe Ouédraogo. Je m’adresse à tous aujourd’hui tant je suis convaincu que l’avenir même de notre pays est compromis.
Mes multiples pérégrinations à travers notre si cher pays m’ont offert l’opportunité de toucher du doigt la crise que traverse la Nation. J’ai vu trop de douleurs sur les visages, la faim torturer des hommes, le chômage avilir des jeunes gens et trop de peur dans les regards. Nous devons réagir.

Ce que j’ai vu n’est pas de la fatalité mais les conséquences de l’irresponsabilité d’une classe dirigeante en totale rupture avec les réalités de ce pays. Les hommes et les femmes du peuple sont victimes de la négligence de gouvernants préoccupés de faire fortune en bâtissant l’économie nationale autour de leurs privilèges personnels, plutôt que d’oeuvrer pour l’intérêt général.
Ces hommes et ces femmes sont ces milliers de familles qui composent notre peuple, victimes des années de "large rassemblement" et de "développement solidaire", des mandats successifs de Blaise Compaoré et de sa ploutocratie.
- Ce sont eux qui envoient leurs enfants sous les drapeaux et dans les différentes forces qui doivent combattre l’insécurité ;
- Ce sont eux qui travaillent et paient des impôts ;
- Ce sont eux qui par le travail augmentent notre bien-être ;
- Ce sont eux qui sécurisent notre existence et notre patrimoine.

Lorsque ces familles exigent de leur président de tenir compte de ses promesses de vie meilleure, il leur répond : je n’y suis pour rien, ce sont les autres, c’est parce que j’ai réussi qu’il y a l’insécurité.

A l’occasion de la rencontre à Bobo avec les opérateurs économiques le gouvernement a défini clairement ses intentions de mettre en œuvre le capitalisme sauvage où des privilèges seront accordés aux grands ; les petits devraient quitter la scène ; pire, la fraude devrait être admise comme une pratique tolérée.

"Le choix du vrai changement"

La preuve est ainsi administrée que ce gouvernement, gardien des intérêts de quelques minorités argentées, ne peut maintenir, égale pour tous, la balance de la justice, ni favoriser un développement humain.

Il n’est pas étonnant que notre pays ferme le rang de la liste des pays où il fait le moins bon vivre.
Citoyens du Burkina Faso, l’alternance est absolument nécessaire pour un nouveau Burkina plus social et plus solidaire. Nous devons nous débarrasser de Blaise Compaoré le 13 novembre pour que le Burkina retrouve son intégrité, sa dignité, sa respectabilité dans le concert des Nations africaines et se remette au travail.
C’est pour cette raison qu’il est impératif de faire le bon choix le 13 novembre 2005 ; le choix du salut, celui du vrai changement.

Notre sort en dépend. Le 13 novembre chacun de nous sera seul dans l’isoloir, seul face à sa conscience et au destin. Ne nous trompons pas, sous peine de nous condamner de nouveau à tondre le pré du roi et à devoir vivre l’enfer cinq années durant sous le regard méprisant de ceux à qui nous avons abandonné le pouvoir.
Ne mourons pas sans avoir vu nos enfants travailler, comme le mien est mort sans que je ne puisse lui offrir une canne pour soutenir sa vieille et haute charpente, après qu’il a donné 37 ans de sa vie à la Nation, sans repos.
Jeunes du Burkina Faso, c’est notre avenir qui est en cause. Il nous faut changer ou nous astreindre volontairement à la galère.

Ceux qui se sont élevés aux sommets dans l’échelle sociale, grâce aux impôts et à la générosité du peuple, sont en train, délibérément, de restreindre les chances de réussite des autres et les jeunes de la génération actuelle.

Ceux qui ont bénéficié autrefois des plus grandes faveurs de la Nation veulent en priver les autres et leur enlever toute opportunité.
Ceux pour le bonheur desquels nos parents payaient des impôts nous privent aujourd’hui d’instruction, de hautes études, de soins médicaux et d’emplois.

En effet, tous ont bénéficié de l’école gratuite, du lycée gratuit avec l’internat, de l’université gratuite, et bénéficié en tout temps de la bourse sans ségrégation, aux frais des contribuables, de ceux qui aujourd’hui se les voient refuser à leurs enfants. Pourtant, c’est cette générosité nationale qui a permis à l’enfant du cultivateur de devenir ingénieur agronome, à l’enfant de l’éleveur de devenir médecin, au fils du garde-cercle de devenir officier et enfin au fils de l’esclave d’être un homme libre.

Ces enfants n’auraient pu, sans cette aide, se hisser aux niveaux où ils se trouvent actuellement.
Aujourd’hui « grands messieurs », ils les refusent aux jeunes et aux enfants. Nous devons avoir un message clair et ferme à leur endroit et leur dire que nous ne voulons pas qu’ils continuent à nous barrer tout avenir. En nous rendant dans notre centre de vote n’oublions pas que l’avenir de nos enfants dépendra de notre choix dans l’isoloir.

"Un sondage peu fiable"

Si nous n’imposons pas le changement, nous condamnerons nos enfants à servir les enfants des autres comme boy à Ouaga 2000, ou leur garantir un avenir radieux en votant courageusement pour le vrai changement. Jeunes Ouagalais, comme vous, j’ai eu le loisir de lire dans les colonnes de Sidwaya, les résultats d’un certain sondage dont les bases scientifiques restent à être prouvées.
D’après ce sondage, Blaise Compaoré serait favori ! Ne nous laissons pas leurrer par des statistiques peu fiables car un peuple, même analphabète à 80%, sait qui subit des maux qui l’accablent, ne peut souhaiter la pérennité du pouvoir responsable de sa perte.

J’exhorte tous les partisans au changement à ne pas verser dans la résignation, le désespoir et à conserver leur sang-froid, car ceux qui ont été sondés ne sont peut-être que ceux qui ont leurs intérêts liés à ceux de l’injuste pouvoir qui nous gouverne présentement.
Les hommes qui nous gouvernent ont oublié leurs origines (pour la plupart très modestes).

Ils ont perdu la sensibilité qui distingue l’homme d’Etat du commun. Nous devons les inviter à se mettre de côté pour laisser les vrais fils de ce pays organiser sa marche radieuse vers un grand et beau destin. Ce n’est pas l’hypocrisie qui guide ma main lorsque j’écris ces lignes ; mais la foi dans la responsabilité que j’ai envers la génération montante. Et je ne saurais me soustraire à ce sublime devoir.

Mon geste devrait être compris dans le sens de cette assertion du sénateur américain Robert Kennedy : « A chaque fois qu’un homme défend un idéal, travaille pour l’amélioration du sort des autres ou se bat contre l’injustice, il provoque une petite vague d’espoir qui, jointe aux millions d’autres, nées de sources similaires d’audace et d’énergie, engendre un courant irrésistible qui peut abattre les plus hauts murs de l’oppression et de la résistance. »
Que chacun remue sa vague et créons un raz de marée qui boutera ce régime du pouvoir !

Que Dieu bénisse le peuple du Burkina Faso !

Philippe Charlemagne OUEDRAOGO

Le Pays

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