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Remaniement ministériel : Les Bobolais apprécient

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h27min

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Le récent remaniement ministériel intervenu le 5 septembre 2005 suscite des commentaires divers. A Bobo-Dioulasso, Sidwaya est allé à la rencontre de l’homme de la rue qui livre ici ses sentiments sur la nouvelle donne gouvernementale.

Henry Magloire Palm, action sociale : Vu les explications que nous avons reçues à travers les médias, je crois que ce remaniement est juste. Ceux qui gèrent bien leur département sont restés en ceux qui ne maîtrisent pas la situation doivent obligatoirement partir. Et par rapport aux deux ministres PAI, il n’y avait rien de mieux que leur départ du gouvernement puisque leur parti a un candidat à élection présidentielle. Je crois que cela leur laisse le temps pour battre la campagne.

Mamadou Birgui, instituteur principal : Le changement intervenu, surtout au niveau du MEBA, semble être une bonne chose. Car depuis un certain temps au niveau de l’enseignement de base il y a beaucoup de problèmes. Depuis les affectations en passant par la gestion des projets PDDEB, rien ne marchait. Nous avons même lu dans les journaux que beaucoup d’entrepreneurs se plaignaient quant aux décaissements des fonds. Or nous, nous savons que les fonds sont disponibles et nous assistons chaque fois à des signatures de conventions entre le MEBA et les différents partenaires.

Tout le monde sait que notre pays est très pauvre. A ce titre donc, de nombreux partenaires se sont engagés pour relever le niveau de l’enseignement. Et quand ils constatent finalement que rien ne bouge, il y a de quoi les décourager. Alors je pense qu’au niveau du système éducatif, le changement était nécessaire. Les résultats de l’entrée en 6è étaient à Ouagadougou depuis le 22 juillet et il a fallu attendre fin août pour les avoir à Bobo-Dioulasso.

Vous voyez que même les moyens de communication ne suivent pas. Pour les ministres PAI, c’est normal qu’ils quittent le gouvernement. Il y a eu des accords entre le PAI et le parti au pouvoir, mais, maintenant que le PAI veut briguer la magistrature suprême il est tout à fait normal qu’on les mette de côté.

Un citoyen qui a requis l’anonymat : Je pense que ce remaniement ministériel est tout à fait normal et logique. On ne pourrait pas notamment maintenir à leurs portes les ministres du Parti africain de l’indépendance (PAI) dont le premier responsable, Soumane Traoré, est candidat à l’élection présidentielle contre Blaise Compaoré. Autrement, l’adversaire au sein de pouvoir avec tout ce que cela peut comporter comme conséquences.

Pour ce qui concerne le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, on parle de détournement de deniers publics. Si c’est avéré, il n’y avait pas non plus de raison qu’il garde son maroquin.

Odile Zongo, commerçante : Il n’y a pas eu grand changement. Il n’y a eu que trois ministres changés, du fait qu’ils ne sont pas du même bord politique. L’autre, Mathieu Ouédraogo, c’est pour détournement, mais c’est trop pressé. Il fallait partir ainsi, c’est comme si on confirmait déjà le détournement. On espère que les nouveaux feront mieux, car on ne voit pas le gouvernement travailler : il y a la pauvreté et autres... On a souvent l’impression que les ministres n’ont pas les mains libres.

Mathieu O., retraité : Ce changement est le bienvenu. L’opinion publique était devenue critique sur certains points du gouvernement sortant, surtout du côté de l’enseignement de base. Il fallait rétablir la confiance. Par rapport à la raison de l’appartenance des deux autres ministres au PAI, je n’ai pas d’opinion là-dessus.

Salvi Charles Somé (professeur) : En vérité je parlerai plutôt d’un ajustement politique lié à des circonstances précises, un contexte précis qui aurait pu déteindre négativement sur l’image du gouvernement. Il fallait bien arrêter cette descente en terme de décrédibilisation du gouvernement. Il y a cet aspect lié au ministre de l’Enseignement de base et celui purement politique, à savoir la candidature de Soumane Touré à la présidentielle de novembre 2005.

A travers cela je voudrais dire que rien n’est éternel ici bas. Chaque fois que l’on occupe un poste, une fonction quelconque, il faut se dire que c’est pour un temps donné. Cela vaut aussi bien pour le ministre Mathieu Ouédraogo qui en fait, n’était que l’expression la plus brute des situations que vivent certains responsables qui se croient éternels à leur poste. Et lorsqu’ils quittent ces postes, ils se retrouvent en train de s’en prendre au gouvernement. Ce sont eux qui répètent à longueur de journée que le gouvernement est mauvais parce que simplement on les a enlevés de là.

C’est en raison de cette situation ambiante que l’on doit savoir que tout n’est pas définitivement acquis. Pour cela, lorsque l’on occupe un poste quelconque, il faut œuvrer à faire le maximum de bien que l’on peut au service du peuple et s’en aller le cœur tranquille.

Sidwaya

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