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Sanctions au PDP/PS : le Houet et le Kénédougou désapprouvent

Publié le jeudi 8 septembre 2005 à 08h04min

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Dans la lettre ouverte ci-dessous, adressée au professeur Ali Lankoandé, président national du PDP/PS, des militants des sections du Houet et du Kénédougou désapprouvent les sanctions prises contre deux des leurs et exigent leur levée.

Dans sa parution du 26 août 2005, le quotidien "Le Pays" publiait une délibération du secrétariat exécutif national, par laquelle le PDP/PS informait l’opinion nationale et les militants du parti de l’exclusion de deux camarades, en l’occurrence El hadji Lassani Dao de la section provinciale du Houet et Barro D. AIy de la section provinciale du Kénédougou.

Pour justifier ces exclusions, vous énumérez un certain nombre de contrevérités qui nous obligent à apporter également par la même voie que vous avez utilisée, l’information juste à l’opinion nationale et aux militants.
De quoi s’agit-il exactement ?

Le 22 mai 2005, nous vous adressions une lettre longue de 8 pages, dans laquelle nous faisions étalage de nos préoccupations en cette année d’enjeux électoraux. Nous nous inquiétions de certaines décisions prises, décisions que nous qualifions de désastreuses et qui, si elles n’étaient pas révisées à temps, pourraient avoir de très graves conséquences sur le devenir même du parti dans cette importante région, et conduire une fois de plus le parti vers des échecs cuisants.

Dans cette lettre qui fut la résultante d’une large concertation, soumise à la signature des deux (2) principaux responsables des deux provinces, nous vous précisions qu’elle vous était personnellement destinée, et de façon exclusive, afin qu’en tant que premier responsable du parti et candidat à la présidentielle, vous procédiez aux corrections nécessaires selon la procédure à votre convenance afin d’éviter au parti des échecs aux élections annoncées.

Nous vous avions même dit que le silence devant une si grave situation était irresponsable de notre part, et suicidaire pour le parti. Par contre, s’exprimer clairement, au risque d’être incompris, est un acte militant. Nous faisions confiance à votre sens de discernement en tant que candidat du parti à l’élection présidentielle.

En tentant de justifier les exclusions de nos camarades, vous affirmez dans votre délibération que notre lettre fut largement diffusée par la presse nationale.

Camarade président, Cette affirmation n’est pas vraie et vous le savez. Si tel avait été le cas, vous seul pouviez le faire en tant que destinataire de la lettre. Nous vous mettons au défi de nous désigner l’organe de presse qui aurait diffusé cette lettre et de prouver, éventuellement, que ce sont les signataires de ladite lettre qui l’y auraient envoyée. Pour le moment, cela n’a pas été encore notre démarche, parce que pour nous, il s’agissait d’un problème purement interne qui aurait pu trouver sa solution au sein du parti.

Nous sommes donc ahuris qu’en tant que premier responsable du parti qui devrait avant tout se soucier du devenir de ce grand parti, et d’un score honorable aux élections, ce soit vous qui ameniez le débat sur la voie publique. Nous disons bien que pour le moment, nous avons décidé de ne pas publier cette lettre, conscients et responsables que nous sommes, des conséquences néfastes que sa publication pourrait avoir pour le parti et les élections annoncées.

Etes-vous si allergique aux critiques, que vous n’acceptez pas que des militants donnent leur point de vue sur la vie du parti ? Le PDP/PS est pourtant, du moins nous le croyons, un parti qui prône la démocratie au quotidien.
Plus loin, vous affirmez que par deux fois les deux camarades ont refusé de répondre à l’invitation qui leur avait été faite pour leur permettre de s’expliquer devant le secrétariat exécutif national.

Nous disons, une fois de plus, que cela n’est pas vrai, et vous le savez. Les deux camarades que vous dites exclus du parti, et qui ne sont, en fait, que de simples signataires, en raison des postes qu’ils occupent au sein des structures, n’ont jamais refusé de se présenter devant le secrétariat exécutif. Au contraire, notre souhait le plus absolu était de pouvoir vous exprimer nos arguments.

Pour la première invitation à comparaître, votre correspondance datée du 24 juin 2005 a été réceptionnée le 27 juin au soir, pour une rencontre prévue pour le lendemain 28 juin 2005.

Pour la seconde invitation, votre lettre datée du 20 août nous est parvenue aux environs de 10h, pour une rencontre le lendemain 24 août 2005.

Pour toutes ces deux invitations, il nous était pratiquement impossible d’effectuer les déplacements et vous étiez chaque fois informé que, du fait des retards dans l’acheminement de vos courriers et des dates de réception, les pères de famille que nous sommes ne pouvions nous déplacer aussi précipitamment. Chaque fois également, nous vous proposions des dates, que vous avez toujours rejetées.

Tout comme vous, nous sommes des pères de famille auxquels échoie le devoir de gérer au mieux leur famille ! Lorsqu’on analyse les dates de rédaction de vos invitations, les dates de leur réception et les dates fixées pour les rencontres, il apparaît clairement qu’il y a un
problème quelque part : ou vous manquer d’informations en croyant que tout pli déposé à Ouaga à la regie STMB peut être réceptionné le même jour à Bobo, ou alors Il y a volonté quelque part pour que nous ne puissions pas effectuer le déplacement.

N’est-ce pas cette dernière stratégie qui a été adoptée pour pouvoir nous accuser aujourd’hui de refuser ces rencontres avec le SEN ? Cette rencontre d’explications,
nous y tenons toujours. Le 25 août 2005, soit le lendemain de la date prévue pour la deuxième rencontre, vous vous précipitez vers les médias pour faire diffuser vos décisions d’exclusions.

Camarade président, nous tenons à vous informer que les camarades du Houet et du Kénédougou ne se reconnaissent pas dans ces décisions d’exclusions prises en violation flagrante de nos textes fondamentaux, dont vous prônez le respect. Le militant n’a pas que des devoirs. Il a aussi des droits, dont celui de donner son point de vue, objectivement, sur les décisions de l’instance dirigeante.
Pour revenir aux textes, vous citez les articles 23, 24 et 25 de nos statuts, et 69, 70 et 78 du règlement intérieur.

Analysons ces articles

1- L’article 23 :
"Tout militant, tout organe ou toute structure sont soumis à la discipline du parti. Les membres d’une structure peuvent être solidairement responsables d’un acte d’indiscipline. Dans ce cas, les sanctions s’appliquent à toute la structure en tant qu’entité regroupant tout le bureau de la structure. Aucune exception ne sera faite dans l’application des sanctions relatives à un acte d’indiscipline."

A ce niveau :
Primo : Nos deux camarades n’ont commis aucun acte d’indiscipline. Ils ont tout simplement été les porte- paroles des militants désabusés des méthodes organisationnelles et de la gestion de l’équipe dirigeante de leur parti.

Secundo : Même si ces sanctions d’exclusions devaient être prises, conformément à l’article cité, toutes les deux structures du Houet et du Kénédougou devraient être concernées, et non les deux responsables, qui n’ont fait que signer la lettre au nom de leurs provinces respectives.

2 L’article 24 :
« En cas d’indiscipline, les sanctions prévues sont les suivantes :
- l’avertissement ;
- le blâme ;
- la suspension ;
- l’exclusion avec ou sans poursuites judiciaires. Aucune sanction ne peut être décidée sans que le militant ou la structure inculpé (e) n’ait été au préalable entendu (e) par instance compétente, sauf si les intéressés refusent de se faire entendre ».
Comme développé plus haut, personne n’a refusé de se faire entendre. Au contraire, c’était notre souhait.

3 - L’article 25 :
« Les sanctions prévues à l’article 24 sont prononcées dans les conditions ci-après :
- l’avertissement est pris souverainement au niveau du bureau du comité qui en
transmet copie au bureau de la sous-section ;
Le blâme est prononcé souverainement au niveau de la sous-section qui en transmet
copie au bureau de la section ;
- la suspension et l’exclusion sont prises au niveau de la section, qui en transmet copie à la coordination régionale du secrétariat exécutif national.
- La suspension et l’exclusion peuvent faire l’objet d’un recours devant le BPN. »

Par rapport à cet article, comment le secrétariat exécutif national peut se permettre d’exclure des militants ! Il s’agit là d’une décision arbitraire, car non conforme aux textes du parti.

Quant aux articles 69, 70 et 78 du règlement intérieur, ils reprennent les articles précités des statuts. Nous n’allons donc pas les commenter outre mesure.
A l’analyse de tous ces articles cités, on comprend facilement qu’il s’agit tout simplement de règlement de compte aux camarades qui ont osé dire tout simplement haut ce que tout le monde pensait tout bas.
En tout état de cause, nous avons opté de militer au PDP/PS et nous continuerons à le faire avec nos deux camarades.

Camarade président, vous avez posé une fois de plus là un acte lourd de sens et de conséquences. Savoir reconnaître ses erreurs et les corriger grandit l’homme. Mais, persévérer dans l’erreur est politiquement désastreux.
Nous sommes des militants qui, croyant en des idéaux, ont opté de militer au
PDP/PS entre d’autres partis en raison des objectifs que vise ce parti. Nous n’y sommes pas pour une personne.
En conséquence, nous exigeons la levée immédiate de ces sanctions arbitraires, qui ne s’expliquent pas et ne sont pas conformes aux textes.

Salutations militantes.

PDP/PS... ESPOIR !
PDP/PS... ESPOIR !
PDP/PS... VICTOIRE !

Bobo Dioulasso, le 29 août 2005

Lu et approuvé par une trentaine de responsables

Le Pays

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