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Pourquoi les demandeurs d’anonymat veulent rester anonymes sur toute la ligne ?

Publié le jeudi 8 septembre 2005 à 08h04min

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Dans votre NDLR du mercredi 7 septembre 2005 sur le point de vue d’un certain O.R. concernant le sondage réalisé par le CGD, vous stigmatisez le comportement de certains auteurs d’articles qui, tout en demandant l’anonymat, se cachent sous de fausses identités vis-à-vis des rédactions.

Votre observation est bien légitime, conforme à la déontologie et au code de l’information dans notre pays. Seulement vous semblez oublier que ce sont les rédactions des journaux qui poussent les auteurs de cette pratique de camouflage médiatique à opérer ainsi. Combien de fois des articles censés rester anonymes ont atterri sur les bureaux de certaines personnes mises en cause ?

Des écrits sont communiqués à ceux qui seraient "visés" avant même leur publication par des responsables de rédactions ou quelques journalistes taupes en quête de quelques prébendes pour se sustenter. Ces tristes et honteuses réalités sont aussi le lot de notre presse nationale et rien ne sert d’en nier l’existence. Je ne pense pas me défausser là d’une quelconque solidarité de groupe en dévoilant ces aspects mesquins qui n’honorent pas la profession.

Alors, dans ces conditions les rédactions de certains journaux qui enfreignent certaines règles élémentaires de la déontologie du journalisme ne devraient pas s’étonner du comportement de "cagoulards" de ceux qui veulent donner leur point de vue sans risquer de perdre leur poste, quelque avantage, des relations ou même...leur vie.

Vous me connaissez bien et je me suis présenté à vous pour déposer ma réaction écrite. Permettez- moi cependant, en toute confraternité que j’emprunte le même chemin du "courageux anonymat" pour signer de mes initiales.

M.K.


Note de la rédaction

La vérité rougit les yeux... M.K donne du poids et de la force à cet adage. Mais il doit tout de même faire la part entre l’anonymat et la presse des "cagoulards". Les médias qui sont indexés sauront faire leur mea culpa. Nous l’avons signalé : l’anonymat est un droit. Il suffit de le demander. Le danger de la presse des "cagoulés" c’est de porter préjudice à autrui en se cachant sous un prête-nom.

Quel "courage" peut se cacher derrière un prête-nom qui peut nuire à autrui ? Cela peut parfois ressembler à de la lâcheté, à de la couardise et au refus de s’assumer soi-même. M.K. doit aussi savoir que toutes les rédactions ne sont pas truffées de "taupes", comme il le croit. A Sidwaya des citoyens honnêtes ont sollicité l’anonymat et l’on obtenu. Un média sérieux et responsable doit accorder l’anonymat et ne jamais le divulguer sous aucun prétexte, tout comme le prêtre doit garder la confidentialité de la confession.

M.K. sait que nous le connaissons, mais combien de Burkinabè répondent à ces initiales M.K. Vous en trouverez à la pelle. Moussa Koné (M.K.), Michel Kinda (M.K.), Monique Konvolbo (M.K).

Ce sont ce genre de confusion que nous ne pouvons accepter et refusons désormais de publier les papiers des "cagoulés". Combien de Burkinabè se sont vu interpeller injustement parce qu’un écrit paru dans les médias était signé d’un de ces homonymes parfaits ? Combien de "mises au point" des rédactions ont-elles publiées simplement pour innocenter un honnête citoyen considéré par l’opinion ou des amis comme l’auteur d’un écrit ?

Evitons donc de faire la confusion entre l’anonymat qui est un droit et les contributions des "cagoulards". Ayons le courage de nos opinions et non pas le courage de la lâcheté.

Sidwaya

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