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Remaniement ministériel du 5 septembre : Ce qu’il faut comprendre

Publié le mardi 6 septembre 2005 à 08h04min

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Odile Bounkoungou

Pour des raisons d’ordre politique et de bonne gouvernance ministérielle, 3 ministres viennent d’être débarqués "du navire" du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli par le président Blaise Compaoré. Sens et portée...

Les ministres Rakiswilgri Mathieu Ouédraogo, Alphonse Bonou et Toundoun Sessouma ont été appelés, hier 5 septembre 2005, à faire valoir désormais leurs compétences dans d’autres chantiers du développement du Burkina Faso... Ils sont respectivement remplacés au sein de l’équipe gouvernementale du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli, par Mme Marie Odile Bonkoungou née Balima, M. Tiémoko Jean-Baptiste Konaté et le colonel de gendarmerie, Mory Ardiouma Jean Pierre Palm.

Marie Odile Bonkoungou née Balima en quittant ainsi le poste de Secrétaire générale du gouvernement et du Conseil des ministres pour le ministère de l’Enseignement de base, laisse son précédent poste au bénéfice de M. Clément Sawadogo. Celui-ci est conseiller des Affaires économiques, membre des instances dirigeantes du parti au pouvoir (le CDP : Congrès pour la démocratie et le progrès) et jusque-là, il était directeur de cabinet du Premier ministre actuel. De par le passé, Clément Pengdwendé Sawadogo a été directeur général de la Radio télévision du Burkina.

Clément SAWADOGO

Sa nomination est le symbole d’une continuité dans l’action de coordination des affaires de l’équipe gouvernementale actuelle, en attendant celle qui sera ipso-facto formée après la présidentielle du 13 novembre 2005. En effet, de son poste de directeur de cabinet de Paramanga Ernest Yonli, tous les dossiers en partance pour le Conseil des ministres ainsi que la coordination des faits et gestes de l’équipe gouvernementale ne lui étaient pas inconnus.

Directrice générale du temps des grands chantiers de la réforme de la Fonction publique sous l’ancienne ministre, Juliette Bonkoungou née Yaméogo, Marie Odile Bonkoungou née Balima a été nommée pour rassurer les bailleurs de fonds et l’opinion publique nationale, assainir et réformer dans une dynamique de bonne gouvernance, les nombreux projets en cours d’exécution dans l’enseignement de base.

D’autant plus que ces dernières semaines, le ministère de l’Enseignement de base a fait l’objet de nombreuses suspicions, voire de présomption de mauvaise gestion fort médiatisée...

Toute chose qui a fini par emporter le professeur Mathieu R. Ouédraogo, premier responsable du MEBA. Et cela, comme pour répondre aux conseils suggérés par un autre professeur*, en pareilles circonstances : "l’image politique idéale (...) est celle qui se trouve en adéquation, à un moment donné, avec les attentes du public et de la société, telles qu’elles résultent du contexte culturel et politique".

Dont acte

L’entrée du colonel de gendarmerie, Mory Ardiouma Jean-Pierre Palm est d’ordre technique même s’il vient résoudre une "maldonne" politique.

Tiémoko KONATE

Idem pour celle de Tiémoko Jean Baptiste Konaté, docteur vétérinaire qui a d’ailleurs été entre 1991 et 1992, ministre délégué chargé des Ressources animales. C’est un homme qui "connaît" le secteur et selon nos informations, il serait à Piéla Bilanga dans la province de la Gnagna, dans un projet de développement relatif à l’élevage.

Mori Jean-Pierre PALM

Quant au colonel de gendarmerie, Mory Ardiouma Jean Pierre Palm, il était jusque-là attaché de défense auprès de l’ambassade du Burkina en Côte d’Ivoire. Il a occupé, au cours de sa carrière, les postes de premier responsable de la sûreté nationale et de la gendarmerie nationale. Ses études militaires, il les a surtout faites à l’académie royale de Mecknès et à Marrakech au Maroc.

Départs justifiables ?

Le départ des deux ministres du Parti africain de l’indépendance (PAI) qui étaient membres du gouvernement répond à une logique politique, suite à la candidature de leur patron politique, M. Soumane Touré, pour la présidentielle du 13 novembre.

Dans une démocratie républicaine, le gouvernement est, en effet, l’expression de la majorité présidentielle autour d’une même plate-forme acceptée, comprise, défendue sans aucune forme de murmure discordante.

Or, Soumane Touré en étant candidat contre le président actuel du Conseil des ministres (Blaise Compaoré) a tout au moins dans le principe, un autre rêve pour le Burkina. Un rêve qui ne corrobore pas avec celui que Compaoré a pour le Burkina. Sur le plan politique, voire juridique, c’est donc tout naturellement que les ministres représentant le PAI de Soumane Touré au gouvernement (Alphonse Bonou et Toundoun Sessouma) ont été remerciés. En attendant la présidentielle 2005. En tout cas, Blaise Compaoré et les siens veulent aller en rangs serrés à la présidentielle du 13 novembre prochain.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya

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