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Informatisation du fichier électoral : la LIDEJEL égrène des insuffisances

Publié le jeudi 1er septembre 2005 à 04h47min

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La Ligue pour la défense de la justice et de la liberté (LIDEJEL) a animé un point de presse le mercredi 31 août 2005 à l’Eau vive de Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de présenter à l’opinion publique le rapport de sa mission de recueil d’informations et d’évaluation de l’informatisation du fichier électoral du Burkina.

Pour le président de la LIDEJEL, Ousmane Nacro, l’informatisation du fichier électoral, pour être crédible, doit se faire dans le respect des normes électorales. C’est dans le souci de contribuer à la crédibilisation de l’opération que la LIDEJEL a jeté un regard critique sur l’état du fichier électoral informatisé. Une mission de recueil d’informations et d’évaluation a été effectuée par des professionnels de l’informatique sur le site d’informatisation du fichier à Ouaga 2000 courant juillet.

Le rapport de cette mission de la LIDEJEL relève un certain nombre d’insuffisances. Ce sont, entre autres, la jeunesse du logiciel SYGAPE (Système de gestion automatique du processus électoral), logiciel utilisé pour l’informatisation du fichier électoral. Selon le rapport, ce logiciel n’a pas encore été éprouvé.

En outre, la non-sécurisation de l’accès physique aux serveurs peut, selon le président de la LIDEJEL, inciter des individus malintentionnés à falsifier des données. Au nombre des insuffisances, la LIDEJEL note également l’absence de manuel de procédures pour la gestion de la base de données. Toute chose qui ne facilite pas l’accès à l’information.

Enfin, la non-appropriation, par l’équipe informatique de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), du logiciel utilisé et du système d’informatisation du fichier électoral en général constitue, de l’avis de la LIDEJEL, un sérieux problème. En effet, l’administration du logiciel SYGAPE reste jusqu’à nos jours sous la responsabilité de la société NETCOM qui l’a développé et installé.
Dans ces conditions, le président de la LIDEJEL, pense qu’il peut se poser un problème de confiance, car le responsable de la société NETCOM peut, techniquement, modifier des données sur les serveurs.

Cependant, reconnaît-il, pour une première expérience, l’informatisation du fichier électoral regorge d’atouts tels la mise en ligne d’une copie des bases de données sur internet avec une connexion à haut débit, la prise en compte de la gestion des doublons électoraux par le logiciel utilisé, la volonté de répartition des tâches et des responsabilités dans la gestion de la base de données, etc.

Pour le président de la LIDEJEL, ce rapport a été guidé par la seule volonté d’apporter la contribution de sa structure au renforcement du processus électoral dans notre pays. Il a salué la disponibilité et l’esprit d’équité des responsables de la CENI constatés tout au long de la mission. Quant aux acteurs sociaux, et surtout politiques, la LIDEJEL les a exhortés à plus de collaboration avec la CENI afin que "le fichier électoral informatisé soit un instrument de référence accepté par tous". La conférence de presse a connu la présence du candidat du FFS à l’élection présidentielle, Norbert Tiendrébéogo, et du président du groupe parlementaire ADF/RDA, M. Grégoire B. Bado.

Par Aubin Oubé GUEBRE (Stagiaire)
Le Pays

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