LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Alternance 2005 : Sur les traces de Hermann

Publié le jeudi 25 août 2005 à 07h40min

PARTAGER :                          

L’officialisation de la candidature de Blaise COMPAORE a-t-elle boosté l’ardeur de « Alternance 2005 » ? En tout cas, deux jours seulement après celle-ci, ce regroupement aux trois candidats à la présidentielle de novembre prochain s’est subrepticement manifesté par une sortie médiatique le 12 août dernier.

Au menu, deux points essentiels : empêcher par tous les moyens « légaux » cette candidature et courir les capitales africaines pour s’imprégner des réalités, faire connaître les trois candidats en même temps qu’on interpellera les chefs d’Etat sur la « situation au Burkina Faso ». Et voilà la croisade pour la conquête du pouvoir au Faso qui innove dans la stratégie !

La cristallisation sur la candidature de Blaise COMPAORE demeure un point essentiel de la stratégie électorale de « Alternance 2005 ». Ce regroupement, en lieu et place du Conseil constitutionnel, a déjà tranché de la question de « l’homologation » des candidatures en écartant celle qui, pour lui, fait obstruction à son ascension au pouvoir. Cependant, la haute institution judiciaire qui veille sur la régularité des élections, ne jugeant pas en fonction des états d’âme des uns et des autres encore moins selon leurs ambitions politiques, suivra-t-elle « Alternance 2005 » dans son appréhension des choses ?

Ce qui est sûr, elle examinera sereinement les candidatures et décidera, en toute objectivité au vu des dispositions constitutionnelles et des éléments de dossier à elle fournis par les différents candidats, de ceux qui seront habilités à prendre place sur la ligne de départ le 13 novembre 2005. Du reste, on ne peut que s’étonner que le bon sens n’ait pas guidé les « vrais démocrates » de « Alternance 2005 » à patienter, depuis que des constitutionnalistes émérites et des imbus de la chose du Droit les ont « déboutés » de leur prétention, que cette instance décisionnelle défasse le nœud de leur problème.

Peut-être la logique de la « pression » sur la justice qui s’est fortement incrustée dans les gênes de ce regroupement, avorton d’un certain collectif dont on n’est pas prêt d’oublier les méthodes cavalières, est-elle euphorisante et empêche-t-elle toute exégèse ? Toujours est-il que la roue continuera de tourner ; personne ne peut préjuger de rien mais « Alternance 2005 » n’abandonnera pour rien aussi ce qu’elle pense une carte maîtresse dans son jeu. Voilà pourquoi d’ailleurs on ne peut s’étonner que ses mentors veuillent exporter leur « guerre » dont les effets collatéraux ne seront pas pour leur déplaire.

On ne crache pas sur du pain béni !

« Alternance 2005 » qui compte courir des capitales mûrement choisies ( ?) pense-t-elle vraiment y trouver solution à son problème ? Cette question, nul doute qu’elle ne se la pose même pas puisque ce n’est pas un genre GBAGBO (la première étape du périple, semble-t-il, sera Abidjan alors que Lomé est évité du fait que le fils n’assume pas tout l’héritage du père EYADEMA) qui sera d’une quelconque utilité pour amener Blaise COMPAORE à revoir sa position. Mais comme nous le disions, les effets induits de cette croisade sont tout bénéfice... D’ailleurs, n’annonce-t-on pas les couleurs ? « Ce serait du pain béni si les chefs d’Etat prenaient en charge notre déplacement ». Qui a dit que les « feuilles » ne sont pas bonnes à brouter ces temps-ci ? Si le pâturage est maigre au pays, la transhumance transfrontalière peut permettre de remédier au déficit. Le reste du discours de « Alternance 2005 », n’est que fumée pour embuer les esprits.

Qui de l’homme du « Tékré », de Benewendé SANKARA ou de Phil’O ignore « les réalités africaines et internationales » ? Est-ce à dire que ces analyses savantes de la « situation nationale et internationale » qui introduisent souvent leurs pamphlets ne sont qu’escroqueries intellectuelles ? Alors si c’est maintenant qu’ils doivent aller se ressourcer pour venir chercher à diriger le Faso, on peut dire que ces gens-là sont des dangers potentiels pour le pays surtout que l’on note dans leurs relations des xénophobes et des esclavagistes déchus s’il leur venait à l’esprit (sur sollicitation d’Hermann) d’aller consoler le colonel moustachu dans son exil.

Cependant attention que ce dernier dans son affliction ne taillade quelqu’un. De même attention à ne pas devenir « Apatrides 2005 » tant il est vrai qu’un A peut en cacher un autre. Ce n’est pas un fait du hasard si, analysant la virée promise, cet citoyen lambda disait « qu’ils tournent dans la sous-région, la région, dans l’Afrique toute entière ou la planète, ou mieux qu’ils se mettent en orbite autour de la terre ; ils viendront nous trouver ici au Faso, stoïques et invariables comme lorsque... ».

De grâce, que certains politiciens arrêtent de prendre les Burkinabè pour des nez-percés. Il ne faut pas fuir le combat politique sain en dévoyant le champ des opérations tout en voulant de ce même combat se constituer un butin en espèces sonnantes et trébuchantes. Ce périple qu’entendent entreprendre les candidats d’« Alternance 2005 » leur laissera-t-il encore du temps pour aller convaincre l’électorat qui, lui, est en majorité dans le Burkina profond ?

Hermann qui ne s’est pas laissé confiner à Ouaga par le pouvoir et a inlassablement traîné ses guêtres dans ces environnements exotiques n’y était-il qu’en simple touriste ? Si c’est le cas, l’UNDD, son parti, doit lui dresser des ordres de recettes à moins que de ses amitiés personnelles il ait rapporté en quantité du lait de coco et de chamelle qui a permis d’étancher la soif des bonzes du parti, annihilant les velléités de « vouloir voir clair dans cette affaire .

Tout compte fait, « Alternance 2005 » perd le Nord et ce n’est pas en errant dans des capitales du continent ou d’ailleurs qu’elle se retrouvera. Tant pis pour elle si elle ramène de sa randonnée plein de ces « feuilles » qui donnent des indigestions dans le microcosme politique d’opposition au Faso. Qu’elle se le tienne pour dit, ce ne sera pas pour déplaire aux adversaires, car ils ne sont pas moins de la dizaine, qui en plus d’avoir pris une longueur d’avance sur le terrain, pourront se gausser d’elle pour ce qui lui adviendrait.o

Par Fatogoma DOUSSE


Du pain sur la planche pour le ministre de la Sécurité

Si « Alternance 2005 » a choisi d’empêcher certaines personnes de dormir tranquille, elle y réussit vraiment bien. Alors que du pain béni choira dans son escarcelle à elle pendant son périple, Djibril BASSOLE le ministre de la Sécurité, lui, aura du pain sur la planche. On se rappelle qu’en juillet dernier, celui-ci avait été saisi par les mentors de ce regroupement d’opposition qui craignaient pour leur vie, des informations jugées sérieuses faisant état de menaces qui pèseraient sur eux.

Les spadassins commis à cette funeste besogne ne seraient pas neutralisés que BASSOLE devra bousculer son dispositif sécuritaire pour tous les Burkinabè afin d’assurer la quiétude de ces illustres fils du pays des Hommes intègres qui refusent de se laisser confiner au Faso. Il faut dire qu’il ne devrait pas être agréable d’être aujourd’hui à la place de ce ministre qui, considéré comme le cerbère par « Alternance 2005 », se voit en même temps appelé à veiller sur l’existence de ses responsables.

Cependant, les compagnons de Issa TIENDREBEOGO verront-ils d’un bon œil que BASSOLE les affuble de gardes du corps qui les suivraient partout dans leur périple même si les frais sont au compte du contribuable ? Rien n’est moins sûr ; surtout que, dans de situations pareilles à celle que veut créer « Alternance 2005 », les randonnées ressemblent plus à des jeux de cache-cache.

F.D

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Groupe des cinq : Savoir raison gardée
La gueule de bois des lendemains électoraux !
Les leçons d’un scrutin
Présidentielle 2005 : Ce qui devait arriver arriva
L’opposition burkinabè : Les causes d’une défaite
Analyse des résultats : On récolte ce qu’on a semé
Présidentielle au Nahouri : Le PAI analyse sa défaite
Election présidentielle : L’AJCBC dit merci à la jeunesse