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Nayandé Karim : La fonderie dans l’âme

Publié le mercredi 31 décembre 2003 à 12h40min

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Son nom Nayandé Karim. Sa profession fondeur d’aluminium au secteur n° 2 Farakan. A entendre ce jeune artisan, on est tenté de dire qu’il est né la fonderie dans l’âme.

A 7 ans déjà tout comme les enfants de son âge, il fut inscrit à l’école par son père. Et depuis ce temps un autre chemin se dessina pour lui. En lieu et place de l’école des blancs il préféra l’école d’un fondeur d’aluminium située à quelques encablures de la concession familiale.

Malgré les réprimandes de son père, rien n’y fit, le chemin semblait tout tracé. Aujourd’hui Nayandé Karim laisse derrière lui plus de 25 ans de métier. De forge en forge, il s’est doté lui-même depuis deux ans de son propre atelier situé au cœur de Farakan dans la concession paternelle qui l’a vu naître. Il reste convaincu que la vie n’est point facile et qu’il faut du courage et de l’abnégation pour forger le destin.

Simplement il croit aux vertus de la micro-entreprise. L’homme peut s’estimer aujourd’hui heureux d’avoir pu acquérir par ses propres moyens ses outils de travail et d’employer dans sa forge trois personnes. Même si cela s’est fait au prix de mille sacrifices. Son activité principale, la production de marmite en aluminium. Une activité qui nourrit son homme nous a-t-il laissé entendre.

10 à 20 marmites en aluminium de différents volumes sortent quotidiennement de son atelier. "La production d’une marmite est très minutieuse" fait constater Nayandé Karim. Il faut préparer le moule à partir de sable fin, puis fondre l’aluminium et verser le liquide chaud obtenu dans le moule. Le liquide ainsi coulé prend la forme d’une marmite. Il faut ensuite calibrer la marmite à l’aide d’une lime pour donner enfin un produit fini prêt à la livraison.

Dans cet atelier, la fabrication de marmite se fait généralement sur commande directe par des commerçants ou sur offre en échange marchandise avec des fournisseurs d’aluminium. "Cette dernière option n’est pas avantageuse pour nous, mais à défaut de marché en certaines périodes, nous sommes obligés de nous y plier" a-t-il laissé entendre.

Pour réduire les charges de production, Nayandé Karim s’est doté d’un générateur électrique qu’il a transformé en soufflerie. Ce nouvel outil fruit de son génie remplace depuis quelques cinq mois les soufflets artisanaux. Ce qui lui a permis de réduire considérablement le coût de production et d’augmenter sa capacité de travail.

Actuellement, son principal problème reste le prix élevé de l’aluminium. Sur le marché à Bobo-Dioulasso, le kilogramme de ce métal est vendu entre 800 et 1 000 frs CFA. La même quantité est vendue au Ghana à 400 frs CFA. Ce qui amène Nayandé Karim à envisager de s’approvisionner directement à partir de ce pays si les moyens le lui permettent. Un vœu qui lui tient à cœur et qui attend d’être accompli. Pour l’heure, les dossiers de prêts introduits auprès de certaines structures de financement de micro-projets restent sans suite. En attendant un jour d’avoir gain de cause, Nayandé Karim voit l’avenir de façon optimiste. Plus que toute chose, la fonderie est devenue sa raison d’être.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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