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Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

Publié le mercredi 24 août 2005 à 07h07min

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"Déclaration de guerre" de Mathias Doué, obus de Yao Yao Jules Ahoussou, réplique acerbe du FPI, les tirs croisés font plus que jamais rage en Côte d’Ivoire, exacerbant la tension politique. La conflagration n’est plus très loin sauf si...

Si le général Mathias Doué, ex-chef d’Etat-major général des forces armées ivoiriennes a raison dans le fond, on ne manquera pas de lui reprocher la forme prise pour exprimer ses griefs à l’encontre du régime de Laurent Koudou Gbagbo, "le seul obstacle à la paix", selon le bon mot du général. Car et en dépit de ses virulentes dénégations et de sa volonté de se présenter en homme d’Etat propre sur lui, le président ivoirien s’est jusque-là illustré par une inconduite notoire (le mot est faible) vis-à-vis des droits humains les plus élémentaires.

De la répression sanglante des manifestations des 24 et 25 octobre 2000, aussitôt après sa prise de pouvoir, aux massacres du 24 mars 2004 en passant par le vrai-faux complot de décembre-janvier 2001, Gbagbo a alourdi son "ardoise" anti-humanitaire, toutes choses qui donnent raison au président du Faso lorsqu’il affirme que le président ivoirien aura pour "destination finale" le tribunal pénal international.

Et comme Gbagbo ne veut pas subir le même sort que Slobodan Milosevic ou Augusto Pinochet, on comprend qu’il s’arcboute au pouvoir contre vents et marées et berne son entourage et la communauté internationale à travers de pseudo - avancées qui occultent le fond du problème. Car, ce n’est pas de lois votées et promulguées que la Côte d’Ivoire actuelle a besoin, mais bien le désarmement des escadrons de la mort dont Jules Yao Yao a décrit les "hauts faits" de guerre. Des "escadrons fantômes" rétorquent Gbagbo et ses sicaires qui préfèrent parler de "milices d’autodéfense" pour les groupements armés identifiés dans l’Ouest du pays. Des milices qui ne "désarmeront pas" tant que les "rebelles du Nord et les envahisseurs" ne feraient pas de même. C’est donc la quadrature du cercle et le principal responsable de cette situation de ni guerre ni paix est bel et bien le président ivoirien. Pour autant, faut-il déclarer urbi et orbi que l’on veut renverser un tel trublion, au risque de l’amener à se durcir davantage pour le malheur de ses victimes de toujours. En mettant ainsi les pieds dans le plat Doué court le risque sinon d’hypothéquer du moins, d’amoindrir ses chances de réussite, le camp présidentiel étant désormais sur le qui-vive. Déjà, Charles Blé Goudé le "général" de la jeunesse (sic) a demandé à ses troupes d’être vigilantes 24 heures sur 24 afin de barrer la route aux "agresseurs". Même son de cloche dans le Grand-Ouest où un autre général d’opérette se livre au même "échauffement patriotique".

Doué la face visible de l’iceberg ?

Dans le même temps, Gbagbo et son chef d’Etat-major, Philippe Mangou se sont entretenus pendant plus d’une heure d’horloge lundi dernier, avec on s’en doute, la sortie de Mathias Doué au menu.

A la mélodie sulfureuse de Doué, Gbagbo et son camp s’apprêtent donc à répondre par le bruit sourd des canons et de la mitraille. Le "business" sera donc corsé mais le plus dur sera certainement pour les innocentes populations civiles, qui, dans l’intervalle, vont payer pour leur supposée appartenance au camp ennemi. Les délits de faciès et de patronyme vont refleurir à Abidjan avec des chasses à l’homme et des ratonades meurtrières. La colonie burkinabè déjà mal cotée paiera un lourd tribut surtout que les habituelles rumeurs font état de la présence de Mathias Doué au Burkina Faso. Autre effet boomerang, Henri Konan Bédié dont le retour était programmé, a préféré rester aux bords de la Seine à cause de la "tension" générée par les propos du général. On ne sait toujours pas si lesdits propos auront une incidence sur l’attitude des Forces Nouvelles, même si Guillaume Soro n’a jamais fait mystère de son aversion pour Gbagbo et que les FN avaient de la peine à suivre le médiateur Thabo-Mbeki dans sa logique. Sont-ce d’ailleurs ces forces nouvelles que Doué évoque dans son discours guerrier ou veut-il ratisser large en réunissant sous sa bannière tous les patriotes ivoiriens ? Il aura en tout cas besoin d’avoir avec lui aussi bien les ennemis déclarés de Gbagbo que ceux qui agissent dans l’ombre. Dans ce dernier registre il semble que Doué ne soit que la partie visible de l’iceberg. Une sorte de poisson-pilote chargé de pousser GBagbo à la faute, en le poussant lui et ses séides dans la logique du pire. Déjà le passif de Gbagbo est lourd avec "toutes ces affaires non élucidées et le désir de certains de ses conseillers "de conduire une guerre qui ne sera pas gagnée" selon Jules Yao Yao.

Avec la radicalisation qu’engendrera la peur née après la sortie de Doué, le régime apparaîtra plus que jamais comme l’obstacle à la paix. Comme le souligne Yao Yao qu’Affi N’Guessan a traité de "revanchard" et "d’aigri", la côte d’Ivoire est dans une situation qui l’expose à une guerre civile "qui entraînera fatalement la déstabilisation de la sous-région".

Il y a donc péril en la demeure et l’appel de Doué à la communauté internationale pour mettre fin à la "dérive" doit être pris au sérieux. Seule une transition peut sauver la Côte d’Ivoire en ce sens qu’elle permettra la redistribution saine des cartes politiques. Ce qui se déroule actuellement n’est rien d’autre qu’un poker-menteur où tout le monde triche et où des pyromanes se cachent derrière bien de pompiers. Le disque est plus que rayé et il faut aider toutes les bonnes volontés à trouver un autre son. Doué comme les autres méritent notre attention. Un devoir de salubrité et d’utilité publique.

Boubakar SY
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 août 2005 à 09:44, par bakary kone En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

    avec les mensonges ou plutot les oublies flagrant que vous faite sur la crise ivoirienne faudrait pas etre surpris que la paix ne puisse revenir en côte d’ ivoire.Je crois que ce sont les gens comme vous le vrai obstacles à la paix, le pays à été attaqué et vous justifier cela, mais faut pas oublier que la roue tourne.Ce qui vous à faire une telle chose n’est pas compréhensible, Lerégime Gbagbo il faut arreter de le dénigrer car si l’ on considère que les étrangers ou certaines ethnies sont victime de ce régime il est important de rappeler que ce régime n’a rien fait à ces personnes le pays était entrain de se développer.Mais dans les années 1990 s’est votre propre frère Dramane Ouattara qui mit en place la carte de séjour pour étranger et qui les pourchassait dans abidjan en tant que 1er ministre.Mais ce n’est pas grave si vous vous persuadé d’une certaine vérité nous on sait que dieu existe tous se paye.

    • Le 24 août 2005 à 12:28 En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

      Hey Bakary KONE
      Va te faire enculer !!!

      • Le 24 août 2005 à 16:34, par Oumar soromane En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

        Soutien total a Bakary Kone pour ses reflexions sur le comportement de certains burkinabe tenus par Compaore l’assassain.

      • Le 24 août 2005 à 23:16 En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

        Le jour où les africains auront arrêté de faire des affirmations gratuites, l’Afrique avancera un peu. Comment un pays comme la Côte-d’Ivoire a pu basculer dans une telle situation. Votre pays n’est pas agressé mais s’est auto désintégré en raison des visions étriquées de certains hommes politiques de votre pays.
        Aujourd’hui en France, si le "français blanc blanc" veut chasser le "français arabe", "noir" ou "italien" ce sera la guerre totale en France car j’ai des enfants métis et il sera difficile de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas français. Ils sont à la fois ivoirien par leur grand père, burkinabè par leur père, et français pour être nés en France de mère française blanche, blanche. Alors, ivoiriens, Houphouet s’est déjà retourné dans sa tombe plus d’une fois en regardant, assis à droite de Dieu le père, le scénario catastrophique que GBAGBO a construit de ses mains ou de ses ongles de diable.
        Dire que finalement Houphouet n’a pas voulu l’éliminer physiquement et qu’il s’est échappé via le burkina pour la France qu’il dénigre aujourd’hui. GBAGBO est irrécupérale : Le pouvoir rend fou. Le pouvoir absolu rend absolument fou. C’est la cas de GBAGBO et seul Dieu va protéger la Côte D’Ivoire et cet individu qui n’a aucune gratitude vis-à-vis de personne.
        Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Amen. Tous les prétextes pour tuer les burkinabè ou étrangers en Côte D’Ivoire n’ont aucun sens....

    • Le 25 août 2005 à 01:21 En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

      Je voulais dire à koné bakari que sont nom et sont prénom ne sont pas du tout ivoirien.il doit faire des recherches sur sa personne. Tête de connard.

      • Le 25 août 2005 à 06:01 En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

        tu parle de dieu,je sais que tu ne t’appele pas kone,les dioulas ne sont pas des batards,dieu paye deja a la rci,ne reve pas petit menteur de bete qui se cache sous le nom de kone,il n’y’aura jamais de paix en cote d’ivoire tant qu’elle ne va pas payer pour tout le mal qu’elle a faite. ne vous compare pas a nos commandos ils vont boire du the a abidjan.

  • Le 25 août 2005 à 19:18, par Capitaine T En réponse à : > Côte d’Ivoire : "Mélodies" en eaux troubles

    j’ai vraiment pitié pour ce genre d’écrivaillon, vous osez parler de M Laurent Gbagbo comme d’un vulgaire tueur. Je ne sais pas si vous faites de la propagande ou de l’information, toujours est-il, votre article pue la manipulation à distance. Gbagbo est-il un tueur ? de quoi, de qui ?
    Voulez vous que chef d’Etat brave et courageux qu’est M Gbagbo se laisse assassiner par des petits rebelles formés et blanchis au Burkina faso ? A t-il déclenché la guerre contre lui-même, et tué son propre ministre et les gendarmes et policiers de Cote d’Ivoire. M Gbagbo, c’est sûr, n’est pas le voyou de chef d’Etat, assassin reconnu qui vous baise copieusement depuis, après avoir tué Thomas Sankara. savez vous à qui Gbagbo me fait penser ? à votre ex-président lâchement assassiner par la France-Afrique et ses réseaux ténébreux, lugubres et mafieux. Sachez bien que pour nous,résistants ivoiriens, Gbagbo est mortel comme vous et tous dans ce monde, dans cette Afrique, des misères, mais de misères bien intellectuelles dont vous êtes une incarnation pratique. Gbagbo étant mortel, tout peut arriver, mais sachez le très bien, plus dur, et plus indépendandiste de la pensée pro-française prendra la place ;ce n’est qu’un début. fini cette époque où on planifie des petits coup depuis l’Elysée via ses filliales le Burkina-faso, et le gabon pour destabiliser ceux qui disent "NON", c’est fini cette époque de l’Afrique à papa. Tant que vous, petits journaleux, n’aurez pas l’esprit à la déontologie de ce métier de journalisme , il ya vraiment à craindre, pour l’avenir ; il ya à craindre notamment que vos enfants, et petits enfants soient toujours vu comme des pestiférés en mal d’Europe prendre toujours la première soute d’avion disponible pour un paradis artificiel. faites enfin votre métier, et renseigner vous avant de pondre vos chiffons et vos torchons, que d’écrire des anneries du genre " Gbagbo est un assassin", a t-il assassiner votre grande mère ? autrement prenez votre tenue militaire et rejoignez vos nombreux frères Burkinabés qui sont venus nombreux du Burkina Faso soutenir les rebelles qui sont d’ailleurs devenus les nouveaux rois du Burkina. votre place est bien sur le terrain et non dans un vieux fauteuil pourri ecrivant de la merde.
    Et vous appelez cela du journalisme, pauvre de vos lecteurs intoxiqués. ça fait vraiment pitié !

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