LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Stéphane Sanou : « Nous avons démissionné du PAREN pour nous assumer »

Publié le mercredi 24 août 2005 à 07h15min

PARTAGER :                          

Le 21 août 2005, le Parti pour la concorde et le progrès (PCP), créé en juin 2005, a tenu à Bobo-Dioulasso sa première assemblée générale ordinaire qui s’est voulu en même temps, son premier congrès. A l’issue des travaux, les ténors du parti, présidé par le député Stéphane W. Sanou, ont animé une conférence de presse.

La rencontre avec les hommes de médias a permis au président Stéphane Sanou de donner dans une déclaration liminaire la raison de sa démission et celle des députés Raphaël D. Bado et Drabo/Kanyoulou Joséphine du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) de Laurent Bado. Il a ensuite évoqué l’avènement et l’ouverture politique du PCP.

Pour le premier point, il ressort que les trois (03) députés ont démissionné du PAREN en raison des « crises multiples » au sein du PAREN et de celles « à rebonds » dans l’Opposition unie burkinabè (OBU). Ceux-ci auraient de ce fait refusé de « faire les marionnettes » et pris la décision de s’assumer en créant le PCP en juin 2005. Selon eux, au-delà du « désir d’indépendance et de quête du pouvoir », le PCP est le fruit d’ « analyses profondément mûries sur la géopolitique internationale et nationale ». « Nous sommes désormais libres et plus forts que jamais car ce que Laurent (ndlr : Bado) cherche sans trouver, nous, nous l’avons trouvé sans chercher », clament-ils. Le siège du PCP a été établi à Bobo-Dioulasso. Il se dit libéral de naissance et démocrate d’essence. Son emblème est constitué d’une colombe, d’une roue dentée de couleur verte et de bras se soutenant. Ces éléments symbolisent, d’après les géniteurs du PCP, la liberté, la paix, le progrès dans le bonheur, la concorde, la solidarité, la sincérité et l’harmonie. La devise du PCP est Unité, Travail, Liberté.

Quant à l’ouverture politique du PCP, elle s’est opérée du côté de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) le 2 juillet 2005 par une fusion. Les membres du PCP estiment que cela permettra d’ « accélérer l’alternative alternante ».

Les échanges qui ont suivi, ont permis aux journalistes de revenir entre autres, sur l’ « affaire des 30 millions », la réaction des militants et les injures de Laurent Bado. Les premiers responsables du PCP affirment qu’ils ne sont pas concernés, « ni de près, ni de loin » par ces 30 millions qui n’engageraient que Laurent Bado et Emile Paré. Ils affirment que même si certains militants se sont « fâchés » avec eux, la grande majorité a approuvé leur démission qu’elle aurait même qualifiée de tardive. Ils n’ont pas voulu répondre à la manière « du berger à la bergère » aux injures de Laurent Bado qu’ils jugent « suffisant et autocrate ».

Urbain KABORE
Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 août 2005 à 10:21, par Francis OUEDRAOGO En réponse à : > Stéphane Sanou : « Nous avons démissionné du PAREN pour nous assumer »

    On assiste ces derniers temps à des démissions en cascade de députés de leur parti. Certains, sans pudeur aucune, rejoignent des partis qui existent déjà (c’est ce qu’on appelle le nomadisme politique ou parlementaire), d’autres (les plus audacieux) créent leurs propres partis.

    Le Burkina Faso gagnerait à assainir quelque peu sa vie politique en inscrivant dans sa constitution le principe qu’un député qui veut démissionner de son parti politique devra attendre la fin de son mandat parlementaire. S’il tient vraiment à le faire avant cette fin, il faudra qu’il renonce à son mandat au bénéfice de son suppléant (si ce dernier est toujours membre du parti duquel il démissionne) ou qu’il retourne devant les électeurs pour leur demander s’ils lui font toujours confiance ou pas ? Dans ce cas il devra naturellement contribuer d’une manière ou d’une autre à l’organisation financière du scrutin.

    Cela limitera les démissions tout azimut de députés auxquelles on assiste continuellement et qui sont toujours guidées par la recherche de l’intérêt individuel alors qu’ils sont sensés représenter les intérêts de ceux ou celles qui les ont élus. L’électeur est ainsi piégé et n’a pas son mot à dire. Ce n’est pas juste.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique