Cette visite, placée sous le signe de la fraternité et du renforcement à la frontière, de la collaboration pour la bonne gestion des affaires frontalières, avait pour objectif, d’abord, de permettre à M. Jacob Ouédraogo nouvellement installé dans ses fonctions de premier gouverneur de la région du Centre-Est de se présenter aux autorités de la région de Bolgatenga avec lesquelles il a la charge de gérer ensemble la frontière dans le cadre de la coopération administrative frontalière, et également de profiter de cette occasion pour échanger et permettre à leurs responsables des services techniques de se connaître et d’établir des liens de coopération de façon décentralisée.

Arrivée le 14 août en début d’après-midi, le 15 août la délégation burkinabè s’est rendue dans la matinée dans le district (département) de Navrongo situé à une trentaine de kilomètres de Bolgatenga. La délégation a rendu visite aux autorités locales de Navrongo. Elle a ensuite visité le centre de recherche en santé de ladite ville. A ce niveau, la délégation à été accueillie par le responsable qui a expliqué les activités menées par ce centre de recherche sur les maladies comme le paludisme, la méningite, la diarrhée etc.

Dans ce centre, il est aussi expérimenté des méthodes et stratégies pour mieux suivre l’évolution démographique de la population. Le gouverneur et sa suite ont continué à Tono (un village situé à environ 15 kilomètres de Navrongo) où ils ont visité un barrage hydro-agricole grâce auquel 50 % des 2 500 hectares aménageables sont exploités et permettent 2 récoltes au moins par an de maïs, de riz et de légumes. De retour à Bolgatenga, l’après-midi a été consacrée à une séance de travail entre les deux délégations.

Le ministre régional de Bolgatenga, M. Boniface A. Gambila a loué l’initiative de cette sortie du gouverneur de la région du Centre-Est à Bolgatenga qui permettra, à coup sûr de renforcer les bonnes relations de coopération déjà existantes entre ces régions. Le ministre régional a particulièrement insisté sur les liens séculaires entre le Ghana et le Burkina dans tous les secteurs d’activités et l’excellence des rapports entretenus par leurs Excellences les présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso et John Kufuor du Ghana. Il a, ensuite, soumis à son collègue de la région du Centre-Est, un certain nombre de préoccupations des populations et des autorités ghanéennes dans la gestion de la frontière commune.

Il s’agit des difficultés rencontrées par les transporteurs ghanéens du fait des nombreuses barrières douanières et policières en territoire burkinabè, l’accroissement du phénomène du grand banditisme dont la solution réside dans la concertation et des actions communes des forces de défense et de sécurité burkinabè et ghanéennes. Il s’est dit convaincu qu’avec ces genres de concertations et d’échanges, les objectifs de l’intégration recherchées à travers la CEDEAO et le NEPAD seront atteints.

Dans sa réponse, le gouverneur de la région du Centre-Est, M. Jacob Ouédraogo a remercié la partie ghanéenne pour la l’accueil chaleureux à lui réservé ainsi qu’à la délégation qui l’accompagne. Il a salué la vision intégrationniste de son homologue ghanéen et estime qu’il n’est pas nécessaire de dramatiser les problèmes vécus de part et d’autre de la frontière, étant donné que l’intérêt même de la sortie est d’établir des ponts solides de collaboration permanente entre autorités ghanéennes et burkinabè en vue de trouver des solutions idoines aux difficultés quotidiennement rencontrées par elles.

M. Ouédraogo n’a pas manqué de saluer les liens de jumelage et de coopération qui existent déjà entre certaines villes ghanéennes et burkinabè à l’image du jumelage entre Koupéla (Burkina Faso) et Navrongo (Ghana). Des échanges entre délégations burkinabè et ghanéennes, il est ressorti des difficultés rencontrées par les transporteurs en territoire ghanéen soit du fait de tracasseries policières, soit du fait des intentions de fraudes de certains commerçants burkinabè qui enfreignent aux règles de délais de séjour (14 jours maximum) des véhicules de transport de marchandises a partir du port de Tema.

A cet effet, il a été demandé de procéder de part et d’autre, à une sensibilisation des transporteurs et des commerçants. Des difficultés liées aux procédures de récupération du bétail volé au Burkina et introduit au Ghana, la partie ghanéenne a dit sa disponibilité à examiner par rapport à ce point, les problèmes qui seront portés à sa connaissance. D’autres préoccupations ont concerné la persistance du phénomène de trafic d’enfants et le trafic des armes dans la zone.

Dans le domaine de la coopération administrative frontalière, il a été demandé à la partie ghanéenne de travailler à susciter des relations de jumelage et de coopération entre les autres communes de Tenkodogo, Bittou, Garango, Ouargaye et Pouytenga et les villes ghanéennes. A l’issue de la rencontre, il a été décidé, d’un commun accord, de mettre en place des comités techniques sectoriels de suivi et d’évaluation de la coopération administrative frontalière entre les deux régions dans les domaines du développement rural, de la sécurité, de la santé, du commerce/transport et de la coopération décentralisée.

Le ministre régional qui a reçu du gouverneur une invitation officielle à visiter sa région, a répondu tout de suite : "Je serai bientôt au Burkina Faso". La Haute région est qui est l’une des 10 régions du Ghana compte 8 districts (départements), son chef-lieu, Bolgatenga est situé a environ 180 km de Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est. Enfin, disons qu’on a eu à constater une fausse note par rapport à l’accueil de la délégation burkinabè à son arrivée le 14 août à Bolgatenga, la suite du séjour a été très fructueuse, en témoignent l’adoption et la signature du communiqué conjoint qui a mis fin à la visite le 16 août 2005.

Tasséré KOANDA
AIB/Tenkodogo