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Nationalité, ségrégation, xenophobie : Mohamed VI donne des leçons à Gbagbo

Publié le mardi 23 août 2005 à 08h03min

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Des réformes sont en train d’être opérées au Maroc et le président Laurent Gbagbo a intérêt à s’y inspirer s’il veut donner des chances de réussite à la paix en Côte d’Ivoire. C’est le point de vue développé par un de nos lecteurs dans cet écrit.

Le Maroc a modifié la loi qui régit l’obtention de la nationalité marocaine. Il a adopté le 30 juillet dernier une loi donnant la nationalité marocaine à tout enfant né de mère marocaine.

"L’homme et la femme sont égaux". Voici le principe que le Roi Mohamed VI a mis en application en faisant adopter une loi donnant la nationalité marocaine à tout enfant né de mère marocaine. C’est une décision unique en son genre en Afrique. Contrairement à certains Etats, le Maroc a refusé courageusement de jouer le jeu de la xénophobie, de l’ultra-nationalisme et de la ségrégation. En ce siècle où on prône la globalisation et la mondialisation, ce sont des comportements aussi salutaires, pragmatiques et réalistes qu’il faut. L ’heure des discours ronflants, pleins de bonnes intentions, mais qui n’ont pas de valeur pratique est révolue.

Aussi devons bannir les décisions dont la durée de vie n’excède pas le temps d’un sommet de chefs d’Etat.
C’est des hommes comme Mohamed VI qu’il faut pour que l’unité africaine soit une réalité. Si Laurent Koudou Gbagbo de Côte d’Ivoire avait pris l’exemple de Mohamed VI, nous n’en serions pas là. On aurait évité ces charniers et ce désastre économique dus au problème de l’ivoirité. Il faut que les chefs d’états africains aient une vision aussi égalitaire entre les hommes sans distinction aucune. Ainsi, l’unité africaine, l’intégration des peuples, le brassage culturel et la solidarité se concrétiseront. A l’heure où une certaine opinion a tendance à assimiler les nations islamiques et arabes aux intégristes, le maître de Rabat tente de démontrer le contraire.

"Changement de mentalité"

Mais pour cela, le Maroc doit relever un autre défi : celui d’un changement de mentalité. Car il y a la loi et l’application de la loi, c’est-à-dire que le vécu quotidien des Marocains doit respecter l’esprit de la loi. En effet, les Marocains de l’intérieur doivent cultiver un état d’esprit qui leur permette d’accepter de bon coeur leurs frères des autres pays nés de mères marocaines. Quand il s’agira de faire prévaloir le droit ou quand des intérêts seront en jeu, il ne faut pas que ces Marocains soient considérés comme des citoyens de seconde zone.

De même, ces Marocains originaires d’autres pays nés de mères marocaines, où qu’ils se trouvent et qu’ils soient, doivent vraiment se reconnaître Marocains. Ils doivent respecter la loi marocaine car c’est cette loi qui les a réhabilités. Aussi doivent-ils oeuvrer à préserver les intérêts du Maroc et participer activement au développement socio-économique et politique du Maroc.
C’est un tel changement de mentalité que le Maroc doit opérer pour que cette loi puisse vraiment se traduire en comportement quotidien par tous.

Car sans changement de mentalité, aucune loi n’a de sens. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra éviter des affrontements fratricides comme ce fut le cas entre les frères Hutus et Tutsis du Rwanda. Sans une telle acceptation mutuelle, on débouche obligatoirement sur des affrontements entre civil comme la chasse à l’homme à l’encontre de certains Ivoiriens considérés comme étrangers.

"La paix n’est pas un mot..."

Mais ce combat pour un changement de mentalité n’incombe pas à sa Majesté-Mohamed VI seul. Il incombe aux Marocains de tout bord et de toute origine. Il implique les associations de la société civile qui doivent mener un travail de sensibilisation à la base. Aussi, les partis politiques et les syndicats doivent-ils former leurs militants dans ce sens. Quant aux confessions religieuses, elles doivent prêcher cette tolérance mutuelle.
Les autres chefs d’état doivent accompagner cette bonne initiative en permettant aux citoyens de leur ressort territorial de jouir de leur liberté.

En tout cas par cette loi, le peuple marocain a tendu la main de la fraternité à tous. Souhaitons vivement que tous les Etats saisissent cette main tendue par l’adoption de lois similaires. Ainsi, l’intégration des peuples et l’égalité homme-femme seront vécues partout au quotidien et le dicton "la paix n’est pas un mot mais un comportement" sera une réalité.

KOOB-NAABA

Le Pays

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