Ce regroupement de partis politiques de l’opposition burkinabé qui se fait appeler Alternance 2005 et dont le coordinateur se nomme Issa Tiendrebeogo est également composé de Hermann Yaméogo, Benéwendé Sankara et Philippe Ouédraogo. Officiellement, il est fait mention dans ledit courrier, d’une visite d’amitié.

Mais la raison essentielle de cette randonnée est connue de tous. Il s’agit en réalité d’une campagne de dénigrement qui vise le régime de Compaoré et pourquoi pas, peut-être d’une tentative de déstabilisation du pouvoir de Ouagadougou. Le prétexte est tout trouvé pour mener cette campagne de dénigrement lorsque les opposants mentionnent dans leur courrier ‘’qu’un tel déplacement nous permettra effectivement de toucher du doigt les réalités du conflit qui secoue la Côte d’Ivoire et affecte beaucoup d’autres pays’’.

On le sait, Hermann Yaméogo et ses amis de l’opposition ont pris langue avec le régime d’Abidjan en présentant le président Blaise Compaoré comme le bras séculier de l’ex-rébellion armée des Forces nouvelles qui a sous son contrôle la partie nord du pays depuis le 19 septembre 2002. Ce, après avoir accusé sans vraiment être convaincu de leur implication, la France, la Libye, le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, et tous ceux qui refusaient de regarder dans la même direction que Laurent Gbagbo.

Le pouvoir accumule les impairs

‘’Je propose que la délégation soit composée de huit (8) personnes à savoir, les trois candidats d’Alternance 2005, trois (3) représentants d’organes de presse, un représentant de la société civile, et moi-même en tant que coordonnateur’’, écrit Issa Tiendrébéogo, du groupe Alternance 2005, dans son courrier réponse à Mamadou Koulibaly. Ainsi, tel que mentionné par le projet de programme dont nous avons reçu copie, durant une semaine, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, va conduire cette délégation à travers le pays profond, au frais de l’Etat.

Pourrait-il en être autrement, quand on sait que c’est Mamadou Koulibaly qui invite les opposants burkinabè ? C’est dire que la délégation ira d’Abidjan pour San-Pedro, Méagui, Soubré, Yamoussoukro et Bouaflé, nourrie et blanchie avec l’argent du contribuable ivoirien. Au même moment, le peuple de Côte d’Ivoire souffre du manque d’emploi et donc de ressources et des augmentations des prix des produits de première nécessité à n’en plus finir.

De plus, le régime du Fpi qui semble avoir perdu le contrôle de la situation de trouble qu’il traverse, prouve encore une fois qu’il ne maîtrise rien de la diplomatie. En la matière, il y a des usages consacrés. Si un pouvoir peut collaborer avec l’opposition d’un pays en sous-main, le Fpi lui, le fait à visage découvert, sans aucune discrétion. Une première au monde.

Le pouvoir d’Abidjan flirte ainsi avec l’opposition du président Blaise Compaoré, en l’invitant par écrit, à venir explorer avec lui, les voies et moyens non pour améliorer les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso, mais plutôt pour accomplir certainement les sombres desseins entretenus par le pouvoir d’Abidjan contre son homologue de Ouagadougou. Le peuple de Côte d’Ivoire saura tenir compte de cet énième comportement déviationniste du régime Gbagbo.

Jean Steve
Le Front : http://www.lefront.com/main.asp?action=lire&rname=Sommaire&id=8910]