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Programme quinquennal de Blaise Compaoré : Priorité au développement social

Publié le vendredi 12 août 2005 à 08h45min

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Mercredi 10 août à Ziniaré, le président du Faso, Blaise Compaoré a répondu favorablement à "l’injonction" à lui faite par une frange importante des Burkinabè de se présenter à la présidentielle de novembre 2005. Une réponse positive motivée par le fait qu’il a "encore à proposer à notre pays une vision prospective et un projet de société".

Ce projet, à analyser les six axes majeurs proposés, va accorder les priorités au développement social en boostant les secteurs de l’éducation et de la santé d’une part et celui de l’emploi de l’autre.

Blaise Compaoré l’a souligné dans son discours, "dans un environnement particulièrement défavorable pour les pays du Sud... un Etat aussi peu nanti comme le nôtre a pu forcer les portes du progrès". Un pays qui a aussi "pu assurer durant cette dernière décennie une croissance économique constante des indicateurs sociaux en nette amélioration, une maîtrise de l’inflation et la mise en place d’infrastructures économiques diversifiées".

Un constat édifiant et à tout le moins flatteur qui avait à une certaine époque amené le ministre d’Etat, Salif Diallo, à s’insurger contre le classement du PNUD, qui ne faisait pas la part belle au Burkina Faso. Si on peut comprendre cette ire de Salif Diallo à l’analyse des indicateurs économiques pour la plupart au vert, (le Burkina Faso est l’un des rares pays d’Afrique à n’avoir jamais "dérapé" au plan du paiement des salaires) on doit néanmoins l’atténuer, le pays connaissant des déficits au plan social.

Et, ce n’est pas pour rien que le premier axe du programme quinquennal du candidat Blaise Compaoré est "la valorisation du capital humain s’appuyant sur une politique hardie et volontariste en matière d’éducation, de formation et de santé".

Un axe qui se comprend en raison du caractère dialectique entre le développement des secteurs Education et Santé d’une part et celui de l’Emploi de l’autre, les résultats positifs obtenus au niveau des premiers pouvant être amoindris par la déficience du second. Résorber donc les déficits en matière d’éducation et de formation (le PDDEB a déjà accru l’offre éducationnelle) et aussi de santé, tout en ayant à l’esprit que des "préoccupations demeurent dans le domaine de l’élargissement des offres d’emplois décents". Il va s’agir ici, d’inverser la tendance actuelle de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi et d’améliorer de manière tangible les conditions d’existence des populations.

L’environnement propice à la bonne gouvernance pour l’investissement existant déjà, il va falloir approfondir la promotion de l’agriculture et du développement rural, la gestion durable de l’environnement pour la sécurité alimentaire et le développement des infrastructures d’appui. Autre action prioritaire, le renforcement de la capacité des femmes à s’intégrer dans le marché du travail et à participer effectivement et plus activement à l’élaboration des stratégies politiques et programmes de lutte contre la pauvreté.

Aussi, il faudra œuvrer à l’amélioration des régimes actuels de protection sociale en l’étendant aux travailleurs et à leurs familles qui en sont présentement exclus et renforcer les capacités humaines et institutionnelles des organismes publics et privés en charge de la promotion de l’emploi et de la lutte contre la pauvreté. Les secteurs clés à fort potentiel d’emplois (l’agriculture est une "manne" sous nos tropiques) devront être promus par une allocation de ressources adéquates.

Dans une économie devenue globale, le renforcement de la coopération internationale, une mondialisation juste et équitable et des partenariats pour un soutien accru de la communauté internationale aux efforts que déploie notre pays pour réaliser le développement durable en mettant ainsi l’accent sur la promotion de l’emploi et la réduction de la pauvreté est nécessaire. Toutes ces actions passent par la réalisation "d’une croissance encore plus forte et durable", car, au taux actuel de croissance économique, le Burkina Faso ne peut atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (ODM).

Un programme qui souligne sans ambiguïté la préoccupation de Blaise, devant le chômage grandissant des jeunes, le manque d’accès à l’éducation, à la formation et aux services de santé, la vulnérabilité aux maladies (VIH/Sida, paludisme), qui compromettent les droits humains fondamentaux et la dignité des individus et constituent une menace à la stabilité sociale, économique et politique. Les actions salvatrices sus-indiquées ne pouvant être entreprises dans un climat social gangrené par l’insécurité, celle-ci est devenue "un défi important à relever".

Conforter et vérifier les acquis du septennat passé en transformant la croissance économique en développement humain durable, voilà ce à quoi s’engage Blaise Compaoré à travers ce nouveau contrat proposé au peuple. Sera-t-il entendu par celui-ci au soir du 13 novembre 2005 ? L’immense cohorte de ses militants n’en doute même pas un instant. Le rendez-vous est donc pris.

Boubakar SY


Investiture de Blaise Compaoré : Dans les coulisses

* C’est sous une pluie battante que Blaise Compaoré a prononcé son discours d’acceptation de candidature à la présidentielle de novembre 2005. Une pluie qui n’aura pas eu raison de la détermination des partisans du chef de l’Etat venus nombreux assister à l’événement. On a même chanté, applaudi et lancé des slogans... Un signe qui en dit long sans doute sur leur volonté de faire encore le chemin avec l’enfant de Ziniaré jusqu’à la présidence du Faso quels qu’en soient les sacrifices.

* La venue de cette pluie a justement été diversement interprétée. Pour les uns, c’est l’œuvre de l’opposition. "Elle verra qu’il est plus difficile de pêcher les voix", rétorquera une personnalité qui est convaincue que c’est plutôt un bon augure car l’eau, c’est la vie. Pour un des présentateurs de la soirée, Blaise Compaoré est un paysan et en tant que tel, son annonce de candidature ne pouvait bien se dérouler sans la pluie.

* La mobilisation des partisans de Blaise Compaoré a été forte à cette occasion malgré les efforts du Comité d’organisation à contenir la participation à travers des quotas. Il y a eu finalement plus de 1200 délégués venus de toutes les régions du pays. Conséquence, c’est un cortège impressionnant de voitures qui a ramené ce monde à Ziniaré mercredi soir. L’affluence était telle que des militants parfois membres du gouvernement ont dû se débrouiller à même le terrain de sport de main.

* La cérémonie fut sobre avec juste quelques posters de format A3 comportant les messages suivant : "Blaise Compaoré, notre candidat" et "Blaise Compaoré, pour un Burkina uni et prospère". On était loin du show à l’américaine. Ce qui a visiblement surpris plus d’un observateur.

* L’ADF/RDA et nombre de formations politiques soutenant la candidature de Blaise Compaoré ont choisi de se distinguer du CDP dans leur habillement.

Si pour l’ADF/RDA, c’est le pagne à l’effigie de l’éléphant qui était de rigueur, pour les autres partis politiques, c’était des tenues de ville tout à fait ordinaires qui étaient de mise. Comme quoi, chacun entend garder son identité.

* Le parking était tellement gorgé d’eau que nombre de véhicules se sont embourbés en fin de cérémonie. La solidarité aidant, les uns et les autres ont pu se tirer d’affaire.

Rassemblés par V.A.S.

Sidwaya

P.-S.

Lire aussi : Présidentielle 2005

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