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Révocation du maire de Koudougou : les conseillers UNDD volent au secours de Marcellin

Publié le jeudi 11 août 2005 à 08h25min

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Nous le prévoyions dans notre édition du mardi 03 août dernier : "Ce n’est pas demain que le débat sur la révocation du maire de Koudougou s’arrêtera". La preuve, les conseillers UNDD ont élevé la voix pour apporter la réplique à toutes les accusations formulées contre M. Marcellin Noraogo Yaméogo. C’était à travers une conférence de presse tenue le mardi 9 août à partir de 14 heures dans la cour de Me Hermann Yaméogo.

S’il y avait plusieurs conseillers municipaux et quelques vieux du parti dans la salle, ce sont messieurs Adama Ouédraogo et Benjamin Yaméogo qui ont animé l’essentiel des débats. On retiendra tout d’abord que les conseillers UNDD réfutent tous les griefs formulés contre leur maire et réaffirment le caractère politique de la révocation.

Introduisant le débat, M. Adama Ouédraogo dira que cette conférence de presse vise à réfuter les accusations formulées contre M. Marcellin Yaméogo dans la décision de révocation et répondre aux propos du haut-commissaire du Boulkiemdé, M. Illacé Ernest Ouédraogo, et du Gouverneur du Centre-Ouest, M. Seydou Sanou Banworo, contenus respectivement dans une interview accordée à Radio Notre Dame et à l’Observateur Paalga.

Evoquant le déroulement du lotissement, M. Benjamin Yaméogo dira que c’est eux, en son temps, qui avaient initié le lotissement du secteur 5 avec comme seule autorisation celle du préfet-maire. Ceci avant la 1re municipalité de 1995. Pour le lotissement des 9 autres secteurs, entrepris sous la 1re municipalité en 1997 avec Emmanuel Zoma comme maire, la décision a été prise après une grande rencontre organisée avec l’ensemble des composantes de la population de Koudougou, au Centre UNITAS du Petit Séminaire.

Ce jour-là (c’était en 1996), la population avait dégagé comme priorité le lotissement de Koudougou. Cette décision est contenue dans le programme de développement de la ville issue de la rencontre de 1996. Le maire Emmanuel Zoma a alors entrepris des démarches auprès de l’Urbanisme et des Domaines et commencé le recensement en 1997.

C’est l’Urbanisme qui a envoyé les géomètres qui, après leur travail, ont présenté les plans de lotissements des 9 secteurs (sauf le secteur 5) à la population. Pour attester que l’Autorité était bel et bien informée du lotissement de Koudougou, les conférenciers diront que c’est le haut-commissaire et ses différents collaborateurs qui ont présidé le CPAT (Commission provinciale d’aménagement du territoire, au lieu de Commission provinciale d’attribution, comme écrit dans notre édition du mardi 9 août) devant se pencher sur l’organisation du lotissement. "Durant tout le mandat de Zoma, jamais l’administration ou le MATD n’ont dit que ce lotissement, entièrement financé par les cotisations de la population, était illégal.

Le seul problème posé, c’était que le bornage des secteurs 8 et 9 avait empiété sur le territoire de Réo. Mais la mission envoyée par le MATD avait conclu que ledit bornage était à près d’1 km en deçà de la frontière", a résumé M. Benjamin Yaméogo. Ce problème n’est plus revenu sur la table et quand Marcellin est arrivé il n’en a jamais été question jusqu’à la révocation. Donc si le lotissement a empiété sur le domaine territorial de Réo, c’est que les autorités provinciales, l’administration et le MATD sont responsables, et la mission a mal fait son travail. Leurs erreurs éventuelles n’incombent pas au maire Emmanuel Zoma encore moins à son remplaçant.

Quand le nouveau conseil est arrivé en 2000, seules les attributions des secteurs 1, 4, 6 et 7 n’avaient pas encore débuté. Dans les autres secteurs, les états se présentaient comme suit :

Secteur 2 : 7 539 demandeurs - 2519 parcelles dégagées - 2177 attribuées - 381 parcelles restantes.

Secteur 3 : 6075 demandeurs - 3366 parcelles dégagées - 2988 attribuées - 378 restantes.

Secteur 8 et 9 : 4276 demandeurs - 3243 parcelles dégagées - 3018 attribuées - 225 restantes.

Seul le secteur 10 présente une situation ambiguë de 2004 demandeurs - 3347 parcelles dégagées - 3124 attribuées ; et paradoxalement, ce secteur présente à la passation de service entre les maires Zoma et Yaméogo un déficit de 800 parcelles.

Ce problème, selon les conférenciers, reste inextricable jusqu’aujourd’hui et ça, personne n’en parle. "Alors que ceux-là qui ont conduit les attributions sont là et connus", a ajouté M. Adama Ouédraogo.

Sur la demande de la population, le nouveau conseil a repris les attributions. Des précisions ont été apportées sur l’extension du lotissement du secteur 2, sur les 40 millions payés à l’Œil du géomètre, sur l’organisation administrative du lotissement, qui n’incomberait pas au 2e conseil. "Nous ne savons pas d’où viennent les 106 millions dont la commune serait endettée. Aussi, le maire Marcellin n’a signé de contrat avec aucun géomètre. C’est son prédécesseur, Zoma, qui a signé tous les contrats".

Selon les conférenciers, les propos du haut-commissaire à la Radio Notre Dame les ont convaincus que la révocation est politique. Le haut-commissaire veut jeter de l’huile sur le feu, ont-ils conclu, tout en lui demandant où est passée la partie de céréale revenant à la commune et que la province a reçue dernièrement, lui qui est le président de la COPROSUR.

Cyrille Zoma
Observateur Paalga

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