LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Candidature de Blaise Compaoré à la présidentielle de 2005 : “J’accepte de relever avec vous ce défi...”

Publié le jeudi 11 août 2005 à 08h51min

PARTAGER :                          

Blaise Compaoré s’est adressé à tous ceux qui, le sollicitaient pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Vu la portée historique de son discours, nous vous le proposons en intégralité.

- Monsieur le président du Congrès pour la démocratie et le progrès,

- Mesdames et Messieurs les membres du Bureau exécutif National,

- Mesdames et Messieurs les membres du Bureau politique National,

- chers amis et sympathisants des partis et formations politiques de la mouvance présidentielle,

- chers amis regroupés au sein des ABC et des Tanties,

- Mesdames et Messieurs les membres des associations de la société civile,

- Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue au Plateau central, terre d’hospitalité légendaire. Je vous remercie pour votre engagement militant à mes côtés et salue respectueusement votre amour infini pour le Burkina Faso, notre chère patrie.

Depuis des mois, dans un élan de patriotisme et d’unité politique jamais égalé, vous vous êtes fortement mobilisés à travers tout le pays et à l’étranger, m’invitant à solliciter la confiance du peuple pour un nouveau mandat. Votre mobilisation enthousiaste en cette période particulière porte la marque de la conscience d’un grand peuple, organisé et travailleur, adossé à des cultures fortes et millénaires qui a toujours su trouver aux différentes étapes de son évolution, les ressorts du raffermissement de son destin. Votre appel s’inscrit dans le mouvement fédérateur de l’espoir de millions de Burkinabè des villes et des campagnes qui souhaitent poursuivre avec moi la consolidation d’un destin national déjà empreint de fierté et de dignité. C’est pourquoi, je suis persuadé que vous comprendrez aisément qu’au-delà des organisations politiques et des associations ici représentées, je veuille en cette soirée m’adresser à l’ensemble des Burkinabè.

Chers compatriotes,

L’expérience de l’action publique enseigne que nul n’est indispensable à quelque poste que ce soit.

Les gouvernants d’aujourd’hui sont des serviteurs passagers de l’Etat qui, lui, est permanent. Toutefois, l’exercice du pouvoir d’Etat est un sacerdoce pour celui qui se met honnêtement au service de son peuple. C’est pourquoi, malgré les sacrifices que m’impose l’engagement à assumer des charges d’une immensité exceptionnelle, j’accepte de relever avec vous ce défi en me portant candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Je l’accepte pour répondre aussi à la volonté des nombreuses personnes, hommes et femmes, jeunes et anciens, qui veulent être artisans de l’œuvre d’édification sereine de la Nation sous le leadership de la majorité politique actuelle. Je l’accepte également, parce qu’au-delà du bilan satisfaisant de notre action commune, j’ai encore à proposer à notre pays une vision prospective et un projet de société. Je l’accepte enfin, parce qu’à l’issue de notre victoire que nous souhaitons éclatante, je sais que vous serez toujours mobilisés pour m’accompagner dans la difficile mais noble tâche de transformation positive et continue qui s’imposera à nous dans le quinquennat à venir.

Concitoyennes et concitoyens

Dans un environnement particulièrement défavorable pour les pays du Sud, de nombreux analystes se demandent comment un Etat aussi peu nanti comme le nôtre a pu forcer les portes du progrès. Comment le Burkina Faso a pu assurer durant cette dernière décennie, une croissance économique constante, des indicateurs sociaux en nette amélioration, une maîtrise de l’inflation et la mise en place d’infrastructures économiques plus diversifiées ?

En vérité, l’exception burkinabè repose à la fois sur la crédibilité et la stabilité des institutions démocratiques que nous avons patiemment édifiées. Elle s’est bâtie autour de l’imagination créatrice des filles et des fils de la Nation et sur notre farouche volonté de construire le progrès malgré les contraintes et l’adversité. Ainsi, dans un contexte d’édification de l’Etat de droit et de mondialisation particulièrement difficile, nous avons relevé des défis majeurs dont le pari complexe et salvateur de la réconciliation nationale et du pardon.

Mesdames, Messieurs,

Nous pouvons être fiers aujourd’hui de vivre dans un pays en paix et en progrès constant, où la bonne gouvernance, la solidarité et le respect des droits de l’homme sont devenus des valeurs cardinales et des acquis imprescriptibles. Le fonctionnement régulier des institutions permet à tous les concitoyens d’exercer leurs droits constitutionnels et d’assumer, en toute liberté, leurs obligations et devoirs. Nous apprécions également le fait que la démocratie s’est profondément enracinée dans notre société et notre République constitue aujourd’hui un espace de dialogue social original et puissant. Sur le plan international, le Burkina Faso affiche un leadership clairvoyant et milite activement, à la fois pour un processus intégrateur en Afrique et une mondialisation à visage humain.

Mesdames, Messieurs,

Votre appel pour ma candidature procède de l’appréciation positive de l’action menée pour l’édification d’un Burkina Faso moderne et prospère. Vos différents congrès et assises ont déjà dressé le bilan d’une bataille qu’ensemble, nous avons courageusement engagée et conduite avec des succès incontestables. Certes, des préoccupations demeurent, notamment dans le domaine de l’élargissement des offres d’emplois décents, car les efforts en cours n’ont pas encore produit tous les effets attendus.

En outre, l’accroissement général des richesses, sources de convoitise, et le contexte sous-régional marqué par des instabilités politiques ont engendré une criminalité nouvelle et plus violente. Cette insécurité reste sans conteste un défi important à relever dans les mois à venir. Le processus de mise en place des mécanismes de sécurité renforcée avec le déploiement progressif de la police de proximité permettra d’obtenir des résultats décisifs dans ce domaine. Il faut par ailleurs se féliciter du renforcement des activités de production dans le pays, particulièrement en milieu rural et chez les femmes.

Mesdames, Messieurs,

Assurer un avenir radieux à l’ensemble des Burkinabè, telle a toujours été mon ambition.

C’est pourquoi, je proposerai à la Nation un nouveau contrat fondé sur une vision dynamique pour relever les défis du quinquennat 2005-2010. L’assurance du progrès continu inspirera la stratégie d’action à travers un programme qui sera articulé autour des six axes majeurs suivants :

Premièrement, la valorisation du capital humain s’appuyant sur une politique hardie et volontariste en matière d’éducation, de formation et de santé ;

Deuxièmement, l’élargissement des opportunités de création de richesses par une politique pragmatique de production et de promotion de l’emploi, notamment par l’appui aux initiatives des femmes et des jeunes. A ce titre, il nous faudra poursuivre l’assainissement des bases de l’économie nationale pour réaliser une croissance encore plus forte et durable ;

Troisièmement, la construction de nouvelles infrastructures économiques et de soutien à la production ;

Quatrièmement, l’accélération des réformes à tous les niveaux et la modernisation de l’Etat et de la société ;

Cinquièmement, le rayonnement de notre culture, dans sa diversité, de nos arts et la recherche permanente de l’excellence dans le domaine du sport ;

Sixièmement, le raffermissement de la puissance relationnelle du Burkina Faso pour consolider son leadership dans l’intégration régionale et dans la mondialisation.

Mesdames, Messieurs,

J’ai une foi inébranlable au génie et à l’aptitude de notre peuple à se hisser à la hauteur des Nations modernes et démocratiques. C’est donc avec une détermination plus forte, et assuré de votre ferme soutien que je resterai à son service pour assumer le rôle majeur de garant de l’unité nationale et de catalyseur des idées et des actions novatrices du progrès continu.

Concitoyennes, concitoyens,

L’élection présidentielle est un grand moment de la vie d’une Nation. Dans un monde en perpétuelle mutation, elle apparaît comme le baromètre suprême des aptitudes de la classe politique à assurer la survie et le progrès de la société. En ce moment solennel, point de départ de la mobilisation des opinions autour de notre ambition, je remercie les forces politiques qui m’ont investi de leur confiance et dont l’action a été déterminante dans le succès du septennat qui s’achève. Je réitère ma profonde gratitude et rends hommage à la grandeur de l’action de la société civile, des communautés coutumières et religieuses, des femmes, des jeunes, des anciens du Burkina Faso dans l’œuvre de construction nationale que j’ai eu la fierté de conduire. En suscitant ma candidature comme espoir du progrès continu, il vous revient aujourd’hui, de vous mobiliser avec responsabilité et enthousiasme autour de mon projet de société, afin qu’ensemble nous bâtissions un Burkina Faso émergent, digne, rayonnant et toujours plus grand.

Je vous remercie.

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Investiture du président du Faso : La parole aux Burkinabè
Quatre marcheurs venus de Bobo-Dioulasso pour Blaise Compaoré
Présidentielle : Le candidat du CDP à Ouahigouya