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Saïdou Banworo Sanou : "Il s’est expliqué, il ne s’est pas justifié"

Publié le mercredi 10 août 2005 à 08h23min

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Le mercredi 3 août 2005, le Gouverneur du Centre-Ouest, M. Saïdou Banworo Sanou, a eu une rencontre d’échanges avec les représentants de 18 partis politiques présents à Koudougou. Cette rencontre boucle la série de rencontres initiée par M. le Gouverneur depuis son installation avec les différents acteurs de la région. La rencontre a été convoquée le 22 juillet 2005, date antérieure aux événements de Koudougou.

Mais comme il fallait s’y attendre, la question de la révocation du maire s’est invitée aux débats. A l’issue des échanges, nous avons approché le Gouverneur afin d’avoir le son de cloche de l’Administration.

M. Le Gouverneur, à l’issue de ces échanges est-ce que vous estimez que vos objectifs de départ sont atteints ? • Tout à fait. Les objectifs de départ, c’était la prise de contact, rappeler les grands principes et les missions qui sont celles des partis politiques tels que définis par la Constitution à son article 13 et évoquer la nécessité que tous ensemble, nous travaillions à la paix sociale, à la cohésion, à la bonne entente.

On a évoqué aussi la question de la famine et du déficit alimentaire dans notre région. Autant de questions qui ont été débattues et qui font que je suis content des échanges et je suis satisfait des résultats auxquels nous sommes parvenus.

A la lueur de ce que nous avons eu comme réaction avec l’homme de la rue et les responsables concernés sur cette histoire de révocation du maire de Koudougou, question qui s’est tout naturellement invitée aux débats, est-ce que vous pouvez, pour votre part, nous donner le son de cloche de l’Administration par rapport à cette révocation. Est-ce que c’est un problème politique comme le pensent certains ?

• Nous sommes contents de pouvoir revenir sur cette question et la décision du Conseil des ministres qui, contrairement à ce que certains croient, n’a pas été prise immédiatement. Ce n’est pas une situation qui date de juillet seulement mais plutôt de janvier. C’est depuis le 11 janvier que la mission d’audit a travaillé avec le maire, ses conseillers et toutes les personnes qui ont été plus ou moins liées à la gestion des lotissements dans cette ville.

Et il est apparu des irrégularités importantes et un certain nombre de mauvaises gestions pour lesquelles il a été demandé au maire de s’exprimer. Il devrait justifier un certain nombre de choses. Bien sûr, il s’est expliqué mais il ne s’est pas justifié. Il se trouve aujourd’hui que ce qui se dit dans la rue n’a rien à voir avec ce que le maire sait et ce que nous, nous savons.

Un Conseil municipal qui lotit tout le territoire de la commune, c’est normal, il peut le lotir mais s’il le vend totalement, les conseils à venir vont gérer quoi ? Un enfant qui naît aujourd’hui, s’il n’hérite pas de son papa, n’a plus de chance d’avoir une parcelle dans le domaine territorial de Koudougou.

Le lotissement a dépassé et est entré dans les territoires des collectivités territoriales voisines et même dans la commune rurale de Koudougou qui est différente de la commune urbaine. Ça, le maire ne le dit pas et il n’a pas justifié cela. Ce que nous avons reproché aux organes de presse, c’est de n’entendre qu’un seul son de cloche et de le relayer depuis une semaine.

Le gouvernement a pris une décision fondée sur des faits réels. Ce n’est pas parce que quelqu’un a commis une faute et qu’on soit en situation préélectorale qu’on ne doit pas le sanctionner. Même si c’est à la veille des élections, on doit le sanctionner.

C’est de bonne guerre de politiser cela mais les faits sont là, têtus et aujourd’hui le maire ne peut pas justifier qu’il ait vendu des parcelles jusqu’à 800 millions et que la commune reste endettée à plus de 100 millions.

Koudougou mérite mieux que ça. Ce n’est pas parce que le fautif est un enfant de Koudougou qu’on ne doit pas le sanctionner. Quel que soit le fils de Koudougou qui commet des actes repréhensibles, l’autorité prendra ses responsabilités comme ce fut le cas avec Marcellin Yaméogo.

Ce que les gens racontent dans la rue n’a rien à voir avec la réalité mais c’est de bonne guerre. Faites le tour du domaine de la commune de Koudougou et vous verrez que tout est loti et que des gens ont à eux seuls 50 parcelles mais que les générations à venir n’auront pas la chance d’en avoir une.

Mais que répondrez-vous à ceux qui soutiennent que ce n’est pas ce conseil qui a initié le lotissement mais le conseil précédent et que le maire d’alors n’a pas été inquiété dans la décision de révocation ?

• Tous ceux qui ont trempé dans ces lotissements vont être poursuivis. Aussi bien les conseillers, présidents ou trésoriers de commission que le maire précédent. La justice va situer les responsabilités.

Le maire ne peut pas se prévaloir de ce que c’est son prédécesseur qui a fait alors qu’en réalité c’est sa signature qui se retrouve partout. Ensuite, s’il n’était pas d’accord avec la gestion de son prédécesseur il aurait dû émettre une réserve sur le PV de passation de service ou s’il a découvert plus tard des irrégularités, il aurait dû en saisir l’autorité de tutelle.

Il ne l’a pas fait, donc il ne peut pas soustraire sa responsabilité de cette situation. N’ayant pas émis ces réserves, il a hérité des fautes commises, mais plus grave, lui-même en a commise plus. Le maire a eu tout le temps de janvier à juillet pour se justifier mais il ne l’a pas fait.

Propos recueilis par Cyrille Zoma

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2005 à 14:49, par VERITE En réponse à : > Saïdou Banworo Sanou : "Il s’est expliqué, il ne s’est pas justifié"

    N’importe quoi.S’il ya quelqu’un a sanctionné c’est BLAISE COMPAORE,SIMON COMPAORE,SALIF DIALLO et autres.en moins de 20 ans ils sont devenus milliardaires.Ou ont ils eu l’argent.C’est du vol pur et simple.faites une enquête sur le Parc Animalier et on verra.Laissez les gens en paix gérer leur famine (SALIF DIALLO a volé tout l’argent et s’en prend à quelques fonctionnaires).

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