J’ai lu avec grand intérêt la déclaration de Monsieur Cissé Boubacar Ousmane intitulée, Thomas Sankara et Joseph Ki-Zerbo un comportement patriotique et une idéologie de développement.

J’avoue que du simple plaisir que j’ai éprouvé dans la lecture de cette déclaration, cet écrit a suscité en moi un sentiment de légitime fierté, en ce sens que mon parti qui est l’UNIR/MS a vu juste en proclamant un Programme Alternatif Sankariste qui tire sa source de ce que Monsieur Cissé appelle un comportement patriotique et une idéologie de développement.

L’UNIR/MS affirme alors à la face du monde son "ki isme" à la seule et seule condition qu’il s’agisse pour le parti d’oser véritablement inventer l’avenir comme l’a rêvé Thomas Sankara dont l’expérience politique constitue pour nous aujourd’hui un enseignement capital d’utilité politique. C’est pourquoi nous déclarons dans notre Programme Alternatif Sankariste que l’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) fonde toute sa politique sur la promotion des libertés individuelles et collectives et l’instauration d’un véritable Etat de droit démocratique où sera garanti le pluralisme politique.

De même, elle bâtira une économie de capitalisme d’Etat, étape indispensable du cheminement vers le socialisme, que prône le professeur Ki -Zerbo.

Mais pour l’Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) la planification souple de la production et de la consommation centrée sur la satisfaction des besoins fondamentaux et réels du peuple doit être sous -tendue par un contrôle effectif de l’Etat sur les secteurs vitaux et stratégiques afin de permettre, de réguler l’économie et l’adapter à nos capacités réelles. Une administration républicaine, au service exclusif de notre peuple, est un support indispensable à un bon développement. Cela suppose, une lutte sans merci contre la corruption et l’impunité.

La moralisation de la vie publique par des actions conséquentes garantira une vie sociale paisible.

Pour ce faire, l’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) s’attellera à la liquidation de la base économique arriérée qui persiste jusque-là dans nos campagnes et dans nos villes. Du reste, la base économique néo-coloniale que cache mal le néo-libéralisme sauvage auquel notre pays sera également liquidée avec le programme de notre gouvernement.

La réalisation de ces tâches fondamentales devra permettre à notre pays de se fixer comme objectif le développement rapide des forces productives par la création de la base matérielle d’appui aux secteurs de production avec une participation plus démocratique des travailleurs à la gestion. La réalisation de l’autosuffisance alimentaire, l’élargissement du marché intérieur et l’équilibre de la balance commerciale permettront une élévation du niveau de vie matérielle de notre peuple.

Notre objectif dans la conquête du pouvoir d’Etat est sans nul doute l’intérêt supérieur de notre peuple Les autres formations politiques parlant aussi au nom de ce même peuple pour ceux qui disposent d’un programme politique ont leur vision du développement et des moyens pour y parvenir. Du reste l’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) a sa vision et ses moyens politiques pour réaliser effectivement une alternative Sankariste.

Mais sans démagogie, il y a un préalable de taille qui se pose actuellement non pas en termes d’alternative mais en termes d’alternance préalable Il faut être réaliste. Tout comme Thomas Sankara a eu besoin de la révolution c’est à dire du pouvoir d’Etat pour réaliser en quatre (4) ans le rêve du peuple burkinabé, aucun parti-Sankariste ne peut réaliser une alternative Sankariste sans avoir au préalable conquis le pouvoir d’Etat.

"Un sommeil amnésique..."

A l’Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) nous avons conscience que la conquête du pouvoir d’Etat avec un peuple de convaincus suppose que le parti contribue d’abord à réveiller ce peuple qui s’est plongé dans un sommeil amnésiaque depuis le 15 octobre 1987 par crainte ou par dépit. Comme Valère Somé le dit dans son ouvrage intitulé Thomas Sankara l’espoir assassiné, si le Burkina Faso est hélas retombé au niveau de la lutte pour la démocratie et pour le respect des droits de l’homme, tout espoir de renaissance n’est cependant pas vain.

Pour que cette renaissance du mouvement Sankariste ne soit pas vain, il faut toutefois de la lucidité politique, afin de réussir là où les autres ont échoué. Cela est un impératif à l’Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNlR/MS), la clé de la réussite étant de suivre comme le recommande Jean Ziegler la règle selon laquelle "les luttes s’inventent sur le terrain". En effet, il est bien beau de se proclamer d’un "ki isme" et par puérilisme politique croire qu’on peut accéder au pouvoir par cris ou par cors D’autres par contre ne trouvent d’ennemis et d’adversaires politiques que leurs propres anciens camarades, toute leur politique et leur programme étant de haine et d’injures prenant souvent l’ombre pour la proie.

Mais l’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNlR/MS) s’est mis au-dessus de la médisance. Depuis sa création en 2000, l’Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) a toujours été aux avants postes des fronts de résistance (G14, CODM/PP, R16, alternance 2005 etc. .) avec responsabilité mais aussi avec la ferme conviction que l’équation à résoudre n’est point l’opposition entre le pouvoir et l’opposition politique, mais celle entre le pouvoir et le peuple dans toutes ses composantes, dont les aspirations actuelles sont la quête d’une justice sociale, et comment atteindre les Objectifs de développement du millénaire, dans dix ans c’est à dire en 2015 et au cours des deux prochains mandats présidentiels.

Ces quelques préoccupations de notre peuple fondent l’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) à dire que le pouvoir actuel avec Blaise Compaoré et son CDP sont disqualifiés pour apporter un mieux être à nos populations parce qu’ils ont fait en 18 ans leur preuve qui s’est soldée malgré l’aide internationale par le classement du Burkina Faso dans le concert des nations les plus pauvres de la planète. La question fondamentale donc qui mérite d’être posée est-elle de savoir s’il faut arrêter ce système issu du pouvoir de la IVe République ou bien s’apitoyer sur des alliances entre partis politiques qui, dans ce contexte actuel, ont intérêt au départ de Blaise Compaoré ? Peut être que Monsieur Boubacar Cissé "n’oublie pas qu’on peut rassembler sans unir. Pour preuve Blaise Compaoré a fait un large rassemblement autour de lui seul par la puissance de l’argent et par la terreur compromettant ainsi l’unité nationale car il n’y a de patriotisme et de nationalisme qu’à travers "le pétrole" et l’argent Ce n’est pas Laurent Bado qui dira le contraire.

Maintenant que beaucoup de concitoyens comme Monsieur Boubacar Ousmane Cissé comprennent que tous les électeurs potentiels doivent se donner rendez vous au carrefour du Sankarisme en tant que comportement patriotique et une idéologie de développement que nous sommes tenus de concilier harmonieusement pour réhabiliter l’intégrité qui sommeille en nous Burkinabé, je suis persuadé que les patriotes et les démocrates rejoindront ce carrefour Sankariste qui existe déjà de par la volonté du Front Démocratique Sankariste (FDS) et de l’UNIR/MS qui forment aujourd’hui une union combattante pour une alternance en 2005.

A ce propos Thomas Sankara disait que l’unité doit être réelle et militante de l’ensemble des forces vives Sankaristes. Gardons-nous donc de faire de l’unité une univocité asséchante. Au contraire, préférons-lui l’expression plurielle diversifiée et enrichissante de pensées nombreuses, d’actions diverses, pensées et actions riches de mille nuances, toutes tendues courageusement et sincèrement dans l’acceptation de la différence, le respect de la critique et l’autocritique vers le même, le seul objectif radieux qui ne saurait être rien d’autre que le bonheur de notre peuple.

Je crois quant à moi qu’il est temps d’arrêter et se démarquer résolument de l’infantilisme politique qui fait de la médisance et de la démagogie un programme pour certains de nos hommes politiques. Quel est ce Sankariste qui pourrait prétendre, diriger ce pays en excluant tous ceux qu’il jugerait non Sankaristes ? En tout cas l’UNlR/MS a besoin de tous les B+urkinabé, hommes comme femmes, filles comme garçons et c’est cette alliance populaire qui fera partir Blaise Compaoré le 13 novembre 2005.

Quant au rôle des partis politiques il est inscrit à l’article 13 de la constitution. L’Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNlR/MS) a fait le choix d’être avec un peuple de convaincus pour gagner la bataille.

Avec le peuple victoire !

Maître Bénéwendé SANKARA
Président de l’UNIR/MS