LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Célébration du 4 août : La CPS rappelle le sens de la Révolution burkinabè

Publié le lundi 8 août 2005 à 08h11min

PARTAGER :                          

A l’occasion de la célébration de la date anniversaire de la "Révolution démocratique et populaire" du 4 août 1983, la Convention panafricaine sankariste nous a fait parvenir la déclaration qui suit...

4 août 1983 - 4 août 2005, voici déjà 22 ans que notre peuple s’engageait résolument dans l’histoire en annonçant à la face du monde l’avènement d’un projet de société nouvelle sous la conduite du Conseil National de la Révolution (CNR) que dirigeait le président Thomas Sankara.

En effet, dans la nuit du 4 août, le président Thomas Sankara, appuyé par l’ensemble du peuple voltaïque, instaura un système de gestion participatif et populaire avec pour indice principal l’unification organique entre l’administration et les masses populaires.

Chaque Voltaïque a été invité à s’employer énergiquement à la création des Comités de Défense de la Révolution (CDR). Le discours d’orientation politique a défini comme option une économie nationale indépendante, autosuffisante et planifiée, réellement au service du peuple burkinabè.

Les anarcho-fascistes, les réactionnaires de tous bords, les valets locaux de l’impérialisme international venaient d’être mis en déroute. Les marches de soutien à la Révolution succédèrent aux marches de soutien. La discipline révolutionnaire a permis de créer une unité de pensée et de volonté politique dont la finalité a été l’organisation de la société révolutionnaire. Le goût du travail, l’amour de la patrie, la discipline, la liberté d’expression furent cultivés. Le débat populaire a été la sûre garantie de la réussite de l’action révolutionnaire. Dès le début de l’ère révolutionnaire, l’impérialisme et ses valets locaux ont ressenti une haine extrême contre ses dirigeants et ont fait l’impossible pour arrêter la marche radieuse de notre peuple.

Bien que les acteurs de la forfaiture du 15 octobre aient tenté de ternir l’image de la Révolution et de son chef, force est de reconnaître que les acquis de la Révolution sont là malgré la dessankarisation (...)

Dans la course vers l’autosuffisance alimentaire, la Révolution a réalisé des centaines de sites anti-érosifs, des centaines de retenues d’eau, forages et puits, des banques de céréales, aménagé des bas-fonds, etc. Des dizaines de millions d’arbres furent mis en terre.

Sur le plan économique, "produire ce dont le peuple a besoin, et consommer les produits" étaient notre credo. La Révolution a encouragé les transformations locales de nos matières premières à travers l’installation des unités de trituration d’amandes de karité et de graines oléagineuses, de fabrique de savon, d’extraction de l’or...

L’extension du réseau électrique et l’équipement en bouteilles de gaz ont fait baisser les coûts de production et améliorer la qualité de nos produits. Les échanges avec les autres peuples respectaient la souveraineté de notre peuple. Les institutions financières comme l’Union révolutionnaire de banques (UREBA) et la Banque de l’habitat étaient au service du développement populaire. Les transports et les communications ont occupé une place de choix dans la politique révolutionnaire, en témoigne la création de la Régie nationale des transports en commun, l’aménagement des aérodromes et le déclenchement de la bataille du rail.

Au plan social, la démocratisation du logement a permis au peuple d’avoir un cadre de vie décent.

L’éducation populaire à la portée de tout le peuple a été un des succès les plus éclatants de la Révolution. Le service national populaire, la construction des infrastructures scolaires, l’alphabétisation commando, les séminaires de formation politique et autres assemblées générales ont éveillé la conscience des Burkinabè... Le taux de couverture nationale dans le domaine de la santé a atteint les 100 % avec la création des postes de santé primaires.

L’art et la culture ont été dynamisés et rendus fondamentalement populaires.

Mais que constate-t-on depuis le 15 octobre 1987 ?

Les traîtres de la Révolution d’août ont déversé un flot de mensonges et de calomnies dans un langage odieux et répugnant sur les ondes de la radio nationale à propos du président Thomas Sankara (...)

Camarades militantes, camarades militants ! Les femmes se souviendront toujours de Thomas Sankara même si certaines n’osent plus l’affirmer publiquement dans ce pays désormais hanté par le terrible virus des froides exécutions et verni des intentions sombres. Qui aurait cru à la mort précoce de la poule aux œufs d’or ? Sauf l’intéressé lui-même. Mais l’intention vaut l’action. Rappelons-nous ces dires du pasteur noir américain Martin Luther King quand il était menacé le 19 novembre 1956 : "Ce qui compte, c’est notre action. On commence à nous soutenir et à parler de nous dans les Etats-Unis et même à l’étranger. Des Blancs sont avec nous. Notre action est devenue si puissante qu’aucune bombe ne peut plus la détruire, même si je suis tué dans un attentat...".

Il fut assassiné le 4 avril 1968 mais son but est atteint. Les grands hommes ne durent pas longtemps, serons-nous tenté de conclure. L’époque de Thomas Sankara a ceci de différent que tous les citoyens honnêtes vivaient dans la quiétude totale. Aujourd’hui, nos nuits sont peintes de hantise.

Les privatisations sauvages, les réformes apparentées à un jeu de comédie où on s’applique à se cacher dans une clairière, font autant rire les profanes qu’elles écœurent les esprits avertis. Les résultats du collège de sages sont mis en exécution partiellement, du moins le côté le moins dérangeant. Ce faux-fuyant nous oblige à croire avec les Allemands que "le diable se nie dans le détail".

Soit. Camarades militantes, camarades militants, nous ne pouvons passer sous silence ce monstrueux et contagieux phénomène du chômage. Contrairement au système révolutionnaire qui donnait à tout le monde la même chance, nous naviguons aujourd’hui dans un site où les enfants des nantis de la bourgeoisie bureaucratique se servent ou se font servir, alors que les enfants des paysans qui constituent le gros du continent du lumpen prolétariat vivent dans la misère absolue ; n’est-ce pas ce qui a poussé ce chantre de la sagesse à tenir ce passage poétique :

"L’épervier a saisi la poule-mère,

Et les poussins sont maintenant sans abri,

Et les poussins sont exposés au froid et à l’air".

Camarades militants,

Femmes du Burkina,

Jeunes du Burkina,

Anciens du Burkina,

L’actualité politique africaine est marquée par la chute du régime mauritanien. La Convention panafricaine sankariste (CPS) salue la fin de ce régime putschiste et esclavagiste et interpelle tous les dirigeants africains sur la probable rétroactivité de leur responsabilité politique.

Pour ce qui est de l’actualité nationale, la CPS prône l’impunité 0 à tous les niveaux de la gestion de la chose publique que l’on soit du pouvoir ou de l’opposition. Toutefois, si toute faute mérite sanction, la CPS se départit des sanctions de complaisance, consues pour des considérations bassement morales et des intérêts purement égoïstes comme cela semble être le cas à Koudougou.

En ce jour anniversaire, la CPS vous invite à ne jamais oublier que le plus grand malheur d’un peuple est d’avoir des dirigeants indignes. "Ce qui vous arrive en enfer c’est la mort qui en est responsable". Mobilisons-nous donc pour une alternance alternative le 13 novembre 2005.

Bon anniversaire à toutes et à tous !

Pour le Secrétariat exécutif national,
Le Président national
Nongoma Ernest OUEDRAOGO

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance