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Crise alimentaire au Burkina : Grünendeich, un village allemand, vient en aide à Rouko, un village burkinabé

Publié le jeudi 4 août 2005 à 08h19min

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« S’il y a une possibilité d’aider, il faut le faire sans arrières-pensées » tel est le propos de Gerd et de Marlies Rieper, un couple allemand arrivé pour la première fois au Burkina Faso en Octobre 2004 pour faire connaissance avec la famille et du pays de leur beau fils.

Après avoir bravé les
difficultés du voyage de l’Allemagne au Burkina en passant par le Ghana,
faute d’un vol direct entre les deux pays, Gerd et Marlies ont décidé de
voir le village de Rouko, situé à plus de 100 km de Ouaga et comme voie, une
route de terre battue.

« L’un de nos buts, en plus de découvrir là d’où vient
le mari de notre fille, c’est aussi de toucher et de vivre les réalités
africaines enfin de porter nos propres jugements que ceux des
médias » avancent Gerd après avoir avalé une grande gorgée d’eau. Sa
conjointe complète en ces termes « depuis notre arrivée, nos sommes émus de
cette richesse humaine et chaleureuse des Burkinabé, et surtout de ce
courage qu’i les anime à lutter, il faut être là pour le croire ».

Gerd et
Marlies accueillis et présentés à tous les notables du village ont été
gratifiés de quelques spectacles de musique et de danse. Une petite visite
dans le village fut organisée afin qu’ils prennent connaissance de la
grandeur de la famille Sawadogo de Rouko. A tout bout de champs, le couple
allemand a été touché des difficultés dans lesquelles vivent les habitants
de Rouko.

A toutes les mains tendues des petits enfants ventrus de Rouko, de
Ouagadougou et de la ville de Bobo-dioulasso souffrant certainement de la
malnutrition, Marlies ne pouvant rester indifferente, essaye de les
gratifier de petits cadeaux allant des pièces de monnaies à des biscuits. Se tournant vers son mari, elle dit presque les larmes aux yeux, "il faut
qu’on fasse quelque chose".

De retour à Gruenendeich, à une heure de la ville de Hambourg, où réside le
couple allemand, Gerd et Marlies ont décidé d’apporter leurs pierres dans la
lutte contre la pauvreté une chose qu’ils font déjà depuis une quinzaine
d’année à travers leurs dons à World Vision et à la croix Rouge.

Au lieu de montrer des photos de vacances d’une Afrique exotique comme à
l’accoutumée, les Rieper ont préféré montrer des images d’un continent, d’un
pays qui malgré ses multiples difficultés, avance à pas feutrés et le geste de tout le monde est nécessaire dans ce développement.

Lors de la présentation des photos
bien organisée par Gerd Rieper grâce à son appareil photo numérique sous forme de documentaire de la qualité d’un professionnel, une somme importante a été récoltée.

Marlies ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin décide d’organiser son soixantième anniversaire le 16 juillet dernier avec ses deux copines Heidi
Erkemann et Karin Duever et voulant comme cadeau d’anniversaire un soutien
financier afin de venir en aide au village de Rouko qui, à l’instar des
autres régions du Burkina, du Niger, du Mali, Mauritanie, sont actuellement menacés de famine après le passage des criquets.

La somme de 1000 Euros récoltée dont une moitié déjà envoyée sera consacrée à l’achat des vivres et d’autres besoins alimentaires pour venir à bout de la disette. L’autre moitié, qui sera certainement revue à la hausse par des dons qui continuent à arriver sera envoyée durant le mois de décembre pour le financement d’un projet de femmes.

« Le succès de cette fête n’est que le début d’un nos projets envers les
populations qui en ont besoin, d’autres initiatives sont en réflexion et
nous croyons avec la bonne volonté de nos amis et voisins y arriver » nous confie le couple Rieper.

Voilà qui fera plaisir aux villageois de Rouko
qui n’ont certainement que faire des paroles et actions mirobolantes comme le Live 8, les rencontres de Edinburgh qui utilisent plutôt leurs misères pour augmenter sans vergogne leur notoriété.

A t-on vraiment besoin d’un sommet « des maîtres du monde » ou des concerts gratuits en Europe plus ou moins sans
artistes africains pour faire reculer la pauvreté tandis qu’à chaque seconde un enfant meurt de faim en Afrique ?
La réponse est évidente.

Alex Moussa Sawadogo
Berlin, Allemagne
Lefaso.net

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