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4 et 5 AOUT : Le GDR ouvre les pages de l’Histoire

Publié le mercredi 3 août 2005 à 09h01min

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A l’occasion de la commémoration du 45e anniversaire de l’accession du Burkina à l’indépendance, et du 22e anniversaire de la révolution, le Groupe des démocrates républicains (GDR), dans cette déclaration, dépeint la situation nationale.

Concitoyennes, concitoyens !

En ce mois d’août 2005, nous célébrons ensemble le quarante-cinquième anniversaire de l’accession à l’indépendance politique de notre pays.

Au-delà de cette relative victoire des forces progressistes de notre pays sur l’impérialisme français et ses valets locaux, obtenue grâce aux luttes remarquables de la section voltaïque du Rassemblement démocratique africain et de son président, Daniel Ouezzin Coulibaly, le mois d’août est aussi celui de la victoire de l’aile révolutionnaire du CSP conduite par le président Thomas Sankara sur la branche réactionnaire qui se sont disputées le pouvoir jusqu’à la nuit historique du 4 Août 1983.

Ce jour-là, comme durant les luttes d’indépendance des années 50, les peuples de notre pays, dans un élan patriotique, ont fait preuve d’une force agissante dont aucune organisation politique ne peut se prévaloir aujourd’hui. Il nous appartient donc de trouver les moyens pour fédérer nos forces. C’est pourquoi, notre parti, fidèle à sa ligne de parti démocrate et républicain, a entrepris de chercher à donner un nouveau souffle à notre peuple, plus particulièrement à sa frange jeune en lui proposant de nouveaux défis axés autour du thème de la construction d’une identité nationale.

En effet, l’unité nationale n’a de sens que si elle est porteuse de contenu. Ce contenu, nous nous emploierons au cours des mois à venir à l’élaborer, à le discuter pour le développer. C’est le lieu d’ailleurs de remercier le très grand idéologue Z.K qui a, à sa façon, contribué dans trois éditions du journal L’Observateur Paalga à éclairer l’opinion des lecteurs non au parfum de l’histoire politique moderne de notre pays.

"Désintégration du tissu social"

Concitoyennes, citoyens !

Au moment où des conflits identitaires et politiques déchirent la quasi-
totalité des pays du sous-continent francophone, il est impérieux pour nous de balayer devant notre propre porte, car cela n’arrive pas qu’aux autres, les mêmes causes produisant les mêmes effets, voici un défi majeur et courageux qu’il nous appartient de relever.

Depuis maintenant quarante-cinq ans, en dépit des grisonnements juridiques et des ambitions officielles affichées par les différents acteurs socio-politiques de notre pays (toutes tendances confondues) dans le domaine de la construction nationale, le seul projet « sérieux » a été la désintégration du tissu social, économique et politique.

Notamment sous le pouvoir de la 4e République, on déplorera les privatisations-liquidations et fermetures des unités de production nationale à Koudougou et à Bobo Dioulasso, capitale économique par excellence, au profit de l’ouverture d’unités de production de façade, précaires au demeurant, de par leur situation géographique à Ouagadougou où l’on manque d’eau.

Au cours de ces dernières années, en l’absence d’objectifs clairs et d’un programme d’action, le régime au pouvoir a commis d’énormes dérives qui risquent à tout moment si elles ne sont pas corrigées de mettre en cause la fragile cohésion nationale.

Un cinquième de siècle sous le régime des rectificateurs-comploteurs, c’est 1/5 de siècle de destruction des rapports de cohabitation culturelle entre nos peuples, mais aussi de précarisation et de privatisation- bradage du patrimoine national. Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, les remises de dettes aux PPTE, héritiers des Programmes d’ajustements structurels en vogue dans les années 80-90, tous inspirés par les institutions financières internationales de Bretton Woods, ne sont pas adéquats à notre contexte national particulier. Les solutions aux préoccupations de développement socio-économiques résident en premier lieu dans la prise en compte des reformes proposées par notre parti et figurent dans le Discours d’orientation politique du CNR.

Vu du Groupe des démocrates-républicains, notre peuple est confronté à une double exigence : celle d’abord de poursuivre et de parachever l’oeuvre de construction d’une nation burkinabè dans laquelle nous serons tous égaux en droits et en devoirs. Le mot d’ordre doit être : La coexistence culturelle, non à l’ethnocentrisme, non au régionalisme, non à l’ethnicisme, non à la dictature, et à la démocratie de façade, Non au remboursement de la dette et non à l’aide qui empêche le développement. La nécessité, elle reste la même : sortir nos concitoyens de l’obscurantisme et de leur situation de sous-humanité.

Ensuite, celle complémentaire de coopération avec le reste du monde sur la base d’une prise en compte des intérêts de nos populations. C’est pourquoi, notre parti dénoncera avec force la diplomatie de silence en ce moment à la mode que nous interprétons tout simplement comme une diplomatie de complicité et d’indifférence vis à vis des peuples du tiers-monde en lutte pour leur bien être. Nous dénonçons également avec véhémence la diplomatie de tourisme du pouvoir de Ouagadougou qui a fait de notre capitale celle de tous les désagréments où on peut plus circuler tranquillement.

"Attachement à l’unité nationale"

Passant de la critique à la contre-proposition, le Groupe des démocrates

républicains, au cours des 10 derniers mois, a fermement formulé et défendu son attachement à l’unité nationale à travers des réformes politiques et institutionnelles profondes qu’il a soumis aux autorités politiques nationales et à l’opinion publique dans la perspective de la convocation d’un débat national. C’est donc en l’absence d’une implication des forces sociales que nous n’avons pas associées et au regard de la faiblesse de nos moyens que le parti s’est trouvé dans la situation de quémandeur de réponses au régime au pouvoir. A chaque fois que nous avons essayé de préciser nos revendications, le débat a été occulté et souvent méprisé.

Notre revendication clairement axée sur une répartition équitable des richesses nationales (y compris les dettes contractées au nom de l’Etat) et des pouvoirs au niveau institutionnel et politique, permettait de faire débat, d’obliger les uns et les autres à se positionner. Nous avons craint un moment que les associations de la . société civile en fins stratèges allaient s’obliger de s’engager en prenant en compte cette revendication en la récupérant pour ensuite la déformer au profit du pouvoir.

Mais heureusement, rien n’eut fit. Cependant, nous avons subi des coups d’intox à grands renforts de nos adversaires en manque d’arguments qui se sont employés en vain à diaboliser et à banaliser notre mouvement réformateur. A contrario, nous avons reçu nombre d’encouragements de nos concitoyens, signe fort d’une mobilisation pour les ambitions du Groupe des démocrates-républicains. Le scandale se trouve dans l’injustice et non dans leur dénonciation, nous semble -t-il.

Concitoyennes, concitoyens,

A l’occasion de ces quarante-cinq années d’expérience de notre pays, afin
de ne pas sombrer dans la confusion d’un catalogue revendicatif, notre !
parti s’en tiendra durant les jours, semaines, mois, trimestres et semestres à venir à mieux préciser nos objectifs communs autour de deux axes majeurs ; à savoir les reformes politiques et institutionnelles et la mise en place du nouveau clivage Réformateur/Conservateur.

"Rien ne s’obtient ici-bas sans rapport de force"

La ligne directrice des reformes serait l’affirmation de la nécessité d’une redistribution des richesses nationales et des pouvoirs. Au vu de la concentration des investissements, des équipements et des activités dans la seule ville de Ouagadougou qui entraîne un déséquilibre flagrant de développement avec les centres urbains secondaires et eu égard à la liquidation du tissu économique dans notre capitale économique et à
l’accroissement des déséquilibres de développement entre les régions, toutes nos énergies vont servir à renforcer la lisibilité de ces déséquilibres et à faire des contre-propositions.

Ce processus d’élaboration pourrait être un moment fort pour notre parti pour accoucher d’un projet politique, véritable programme de gouvernement. Défendre une ligne de redistribution des richesses et des pouvoirs plus équitable ne se fera pas sans mal. Nous rencontrerons la probable résistance de ceux qui profitent du système actuel et qui ne seront pas prêts à abandonner les soi-disant privilèges dont ils jouissent.

Mais c’est dans la lutte et par le débat que l’on prend conscience des mécanismes d’oppression et de domination. C’est donc dire que rien ne s’obtient ici- bas sans des luttes politiques et un rapport de force. C’est en partie dans la discussion et par le débat sur la nécessité des reformes que nous proposons qu’apparaîtra avec netteté le vrai clivage politique cité plus haut : réformateurs/ conservateurs.

Concitoyennes, concitoyens !

A quelques mois du scrutin présidentiel, notre parti se donne le devoir de vous rappeler sa position. En effet, l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 est un non-événement. Le Groupe des démocrates-républicains n’entend pas participer à cette entreprise de banalisation de la dictature que nous vivons ici au Burkina Faso. Notre détermination sera toujours plus grande et plus forte que, celle des ennemis de la Démocratie.

Bon et heureux anniversaire

Pour le Bureau Politique
Le Secrétaire national

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