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Enseignement du français et multilinguisme : Atelier national à Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 3 août 2005 à 08h52min

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Le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Mathieu Rakiswilgri Ouédraogo a présidé l’ouverture, le 1er août 2005 de l’atelier national de réflexion sur l’enseignement du français en contexte multilingue aux cycles primaire, secondaire et supérieur. La rencontre a pour ambition de traduire en « orientations politiques opérationnelles » le mémorandum d’Atakpamé (Togo) et de révolutionner le système éducatif burkinabè.

L’atelier regroupe les « sommités du système éducatif burkinabè » jusqu’au 5 août prochain. Elles vont « examiner les finalités, les contenus et les méthodes de l’enseignement en rapport avec les langues nationales », a précisé le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Mathieu Rakiswilgri Ouédraogo. Dans ce sens, il faut prendre « non seulement en compte le rôle et la place de nos langues nationales en ayant surtout à l’esprit le souci de faire d’elles de véritables instruments de développement de tout l’homme ».

La rencontre de Bobo-Dioulasso se tient à un moment où l’innovation du système éducatif burkinabè oblige à se départir des stratégies didactiques "prêtes-à-porter"et fondées essentiellement sur des idéologies discriminatoires de langues pour passer à celle que commande l’idéologie de la diversité culturelle et de la pluralité linguistique. Cette idéologie doit se vivre en termes de complémentarité et non de conflit et de négation de soi. C’est pourquoi le ministre a exhorté les participants à l’approfondissement de la réflexion dans l’objectif de donner un tableau exhaustif des difficultés rencontrées dans l’enseignement du français au Burkina aux côtés des langues nationales.

Quant à la pertinence de l’atelier, elle tient à trois (03) constats. Au Burkina comme dans la plupart des pays africains, l’enseignement est, dans bien des cas, donné dans une langue autre que la langue maternelle des apprenants. Le deuxième constat,c’est que malgré le rôle prépondérant que jouent les langues nationales dans l’émergence de l’éducation bilingue au Burkina, ces langues ne sont toujours pas prises en compte dans les épreuves du Certificat d’études primaires (CEP) et de l’entrée en 6è. Enfin, en dépit de l’excellence des résultats enregistrés au CEP pour les écoles bilingues ces dernières années, et qui confirment leur ascendante sur les écoles classiques, il n’y a pour le moment qu’un seul collège d’enseignement général multilingue.

Même si l’autorisation d’en ouvrir à Dafinso est acquise. Il faut souligner que cet atelier national se tient après les assises nationales de l’enseignement du français en 2001 à Ouagadougou, les états généraux de l’enseignement du français en 2003 à Libreville et l’atelier de suivi des recommandations de Libreville en 2004 à Atakpamé au Togo.

Urbain KABORE

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