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Contre l’insécurité : La participation populaire

Publié le lundi 1er août 2005 à 08h33min

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Dans son discours sur l’état de la Nation, le 14 avril dernier, le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli a affirmé que des moyens ont été mis en branle pour lutter contre l’insécurité. Il a ajouté, aussitôt, que cette lutte ne peut se gagner qu’avec le concours des populations.

Directement ou indirectement, le Premier ministre reconnaissait ainsi les limites des pouvoirs publics à venir à bout d’un phénomène qui menace la paix sociale et qui, si l’on n’y prend garde, pourrait s’attaquer gravement aux fondements de la République.

Que constate-t-on aujourd’hui ? Le Burkina Faso, au rythme où vont les choses, ressemble, en certains de ses endroits, à un "théâtre de guerre". Ces propos ne sont pas excessifs, loin de là. L’attaque à main armée de véhicules par des bandits, le 24 juillet 2005, en plein jour, sur la nationale N°1 qui relie Ouagadougou au Ghana en passant par Pô où se trouve une base militaire, en est la parfaite illustration. En fait, cette attaque vient s’ajouter à bien d’autres, confirmant ainsi la recrudescence du grand banditisme dans notre pays, ces dix dernières années.

Bien sûr, on ne peut pas passer le temps à pleurnicher, à s’apitoyer ou à s’indigner face à un phénomène aussi négatif et surtout aussi dangereux. Tout simplement parce que ce serait une attitude défaitiste qui ne sert, bien sûr, à rien, sauf à conforter certains dans leur conviction qu’il n’y a pas une politique gouvernementale de sécurité publique et qu’il n’y a que des actions ponctuelles, parfois d’éclat qui ne résolvent pas le fond du problème.

La gravité du problème, le gouvernement la reconnaît. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement quand on s’en tient seulement à la fréquence des attaques, à la qualité des armes utilisées ? Conséquence : c’est la psychose dans la population. C’est pourtant à cette même population d’aider à maîtriser les brigands et à juguler l’insécurité.

Le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé qui ne dit pas autre chose, bien au contraire, a déduit que la dernière attaque à main armée sur la route Ouaga-Pô montre à quel point la police de proximité est une nécessité. On pourrait ajouter qu’elle est une urgence tant la confiance des populations aux forces de l’ordre peut être remise en cause. Ce ne sont pas les rumeurs sur l’implication d’éléments de ces mêmes forces de l’ordre dans ces braquages et attaques à main armée qui pourraient les rassurer.

Pourtant, il faut bien rassurer les populations qui font chaque jour le constat que l’Etat reste toujours impuissant à les protéger alors que leur sécurité relève pourtant de son pouvoir. Qu’adviendra-t-il si en désespoir de cause, ces populations en venaient à s’organiser pour leur propre défense ? Pour sûr, il y aura des dérives aux conséquences imprévisibles.

Pendant qu’on n’y est pas là encore, il faut associer étroitement, comme le disent le Premier ministre et le ministre de la Sécurité, les citoyens à la lutte contre le banditisme qui n’est rien d’autre (du moins pour ce qui nous concerne) que du terrorisme étant entendu que le terroriste n’est personne d’autre que cet individu sans foi ni loi qui s’attaque gratuitement à des innocents.

La situation est suffisamment grave pour ne pas saluer la mise en place de cette police de proximité qui devrait faire de la lutte contre l’insécurité, l’affaire de tous. Une police de proximité qui n’est nullement, comme d’aucuns le soutiennent, un système de dénonciation, un tribunal populaire ou un raccourci pour d’autres objectifs. On pourrait ajouter à cette police de proximité, l’apport d’éléments motivés et disponibles de l’armée. Car la lutte contre l’insécurité, c’est la guerre contre des individus qui, de l’intérieur et de l’extérieur, s’attaquent aux citoyens et à leurs biens mais aussi aux fondements de la République. Donc à notre existence.

Béssia BABOUE
Sidwaya

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