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Vivres détournés à Gorom Gorom : On n’a pas pitié d’Alizèt Gando

Publié le vendredi 29 juillet 2005 à 09h12min

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Ceux qui ont dissipé les céréales dans l’Oudalan n’ont pas fait que du tort aux populations. Ils ont aussi anéanti les sacrifices de la donatrice de ces vivres, Mme Alizèta Ouédraogo dite Alizèt Gando.

C’est le remue-ménage dans la capitale de l’Oudalan. La gendarmerie, en particulier, s’active pour faire toute la lumière sur le détournement des céréales intervenu en juin dernier. Si les populations ont tenté de manifester à Gorom-Gorom, parce qu’indignées au plus haut point que leurs responsables administratifs se transforment en vautours, l’une des principales victimes demeure cependant la donatrice, Mme Alizèta Ouédraogo, PDG de Tan Aliz.

C’est elle qui a offert 239 tonnes de vivres à l’Oudalan. Mais Mme Ouédraogo a sous-estimé la capacité de prédation de certains cadres de l’Administration provinciale. Elle a fait toute confiance en une personnalité qui, effectivement, devait réunir le COPROSUR pour la distribution. En réalité, la répartition pour les localités de Déou, Markoye, Tin Akoff, Oursi et Gorom s’est faite dans des officines obscures.

Trois responsables de l’Administration provinciale et un agent de l’Action sociale se sont retrouvés pour se partager le butin. Ces vautours ont de quoi décourager les bonnes âmes comme Alizet Gando, qui croyait pouvoir atténuer par son geste les souffrances des Oudalanais.

On sait que l’année passée a été très éprouvante pour les sahéliens. La sécheresse et les criquets pèlerins ont abouti aux mauvaises récoltes et à la crise alimentaire que l’on sait. Ils n’avaient donc pas besoin d’autres épreuves. Mais certains responsables provinciaux n’en ont cure. Ils n’en sont pas du reste à leur premier forfait. La dernière affaire en date concerne la dissipation d’une somme de deux millions de FCFA destinée aux agents de sécurité.

L’auteur de cet acte malveillant avait, à l’époque, reconnu les faits. Aujourd’hui encore, il récidive en pillant les céréales de Alizèta Gando. Jusqu’à quand vont durer cette impunité et ce mépris pour les populations du Sahel ?
Un vaste audit de la gestion des vivres d’urgence s’impose. Car à Dori, on parle aussi de céréales volées.

Par Mahorou KANAZOE
Le Pays

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