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Bougouraoua Ouédraogo : Un pionnier de l’indépendance s’est éteint

Publié le mercredi 27 juillet 2005 à 07h49min

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Bougouraoua Ouédraogo, celui qu’on appelait affectueusement le "Vieux Bougouraoua", s’est éteint le mardi 26 juillet 2005 à 6h30 à la clinique Notre Dame de la Paix de Ouagadougou à l’âge de 87 ans. L’inhumation aura lieu demain jeudi 28 juillet à Ouahigouya, sa ville natale .

Il laisse derrière lui une veuve, 9 enfants et plusieurs petits et arrière-petits-fils ainsi que de nombreuses personnes inconsolables qui ne reverront plus la silhouette de cet homme qui a fait partie de cette légion de pionniers qui ont forgé l’histoire politique de la Haute-Volta coloniale et celle de l’indépendance. Ils n’auront plus également le privilège d’écouter et de discuter, des heures durant, avec cet homme devant lequel on ne s’ennuyait jamais.

Il tenait en haleine ses interlocuteurs en faisant défiler devant eux tous les épisodes des grands moments qui ont façonné le devenir des citoyens d’une grande partie du continent. Ne dit-on pas qu’un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ? Ironie de l’histoire, c’est au moment où il avait entamé la rédaction de ses mémoires que Bougouraoua Ouédraogo a été arraché à l’affection de ceux auxquels il servait de source d’inspiration : historiens, étudiants où simples citoyens à la recherche de repères dans un monde en perdition.

Si Bougouraoua Ouédraogo a tiré sa révérence après une vie bien remplie, au sens large du terme, des hommes comme lui ne meurent jamais. Car dans leur carquois, ils laissent toujours quelques flèches en signe d’invite à empoigner ses armes pour continuer le combat permanent de la vie, jamais totalement gagné et toujours recommencé . La vie de Bougouraoua Ouédraogo a été la parfaite illustration de cette ténacité, à la limite de la témérité, face à l’adversité.

Homme complet, les historiens retiendront de lui le patriote intransigeant, l’homme politique, le militant syndicaliste, le défenseur d’une culture nationale, le bâtisseur sur le plan économique et sportif. Né en 1918 à Ouahigouya, il y fit ses études primaires élémentaires puis à la célèbre école primaire supérieure Terrasson de Fougère à Bamako et à l’école normale Frédéric Assomption de Katibougou (Soudan français promotion 1936-1940).

Une carrière bien remplie

En juillet 1940, il obtint son diplôme d’instituteur. Parallèlement à ses activités d’enseignant, il se lança dans le syndicalisme en qualité de membre du bureau de la section syndicale des enseignements du Soudan français de 1941 à 1948.

Sur le plan sportif, il fut déclaré en juillet 1939, à Paris, vainqueur de la coupe du "Meilleur soldat de demain" aux compétitions sportives réservées à la jeunesse métropolitaine et africaine lors des cérémonies commémoratives marquant le 150e anniversaire de la Révolution de 1789. De distinction en distinction, en 1945, Bougouraoua Ouédraogo fut désigné pour conduire les sportifs du Soudan français aux compétitions sportives organisées tous les ans au niveau de l’AOF, coupe remportée cette année-là par les athlètes du Soudan français.
Sur le plan culturel, Bougouraoua Ouédraogo a été le fondateur de la troupe théâtrale "Sidabasdé" (en français, la vérité triomphe toujours) en 1970.

Sur le plan économique, il a été le président fondateur de l’Association des maraîchers du Yatenga, co-géniteur des groupements Naam, de l’Association internationale six "S", de SOS/Sahel Burkina, président de l’Association des groupements Zaï et président d’honneur de l’OZBM (Organisation Zaï pour un Burkina meilleur).

La carrière politique de Bougouraoua Ouédraogo fut l’une des plus riches. Il fut entre autres membre fondateur du RDA, de l’Union soudanaise RDA, responsable de la diaspora voltaïque au Soudan français pour la reconstitution de la Haute-Volta de 1945 à 1948, de l’association régionale dénommée "Communauté du Yatenga", membre de la première Assemblée territoriale de la Haute-Volta reconstituée, conseiller général du Yatenga, grand conseiller de l’AOF, sénateur de la Communauté, député, il fut successivement ministre de l’Information, de l’Economie rurale, des Travaux publics, de l’Urbanisme et des Transports, maire de Ouahigouya, etc.

Au titre des distinctions honorifiques, il a reçu la médaille du mérite national et la médaille d’amitié et d’estime du président français pour son attachement à la Francophonie.
Les Editions "Le Pays" présentent à la famille du disparu leurs condoléances les plus attristées.

A.K.O
Le Pays

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