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Selon F. Balemans, tout est joué. Blaise Compaoré sera réelu président en 2005.

Les 500 élèves-policiers remerciés ont été réintégrés et beaucoup de personnes trouvent en cela une bonne affaire, mais je ne suis pas de cet avis. Pourquoi les avoir réintégrés ?

Il y avait des raisons pour ne pas les réintégrer. Ceux qui ont été renvoyés étaient des privilégiés et il y a des milliers, des dizaines de milliers de candidats : le peuple n’avait donc pas vraiment besoin de ces renvoyés. Comme tout le monde le sait, beaucoup ont eu cette place, ont réussi le test au concours d’entrée dans cette école, par les "bras longs" de personnes influentes ; ces dernières n’ont pas été très contentes que leurs protégés soient mis à la porte. Blaise a jugé bon de contenter les protégés des poids lourds et moins lourds. Les élections sont en vue.

Les élections en vue

Blaise Compaoré est maintenant le papa miséricordieux, le bon père de la Nation, qui sait pardonner. Il y va de sa réélection. Dommage que tant d’entrées frauduleuses soient revenues dans la Force de Sécurité. Pourquoi tant de policiers ? En tout cas, pas pour la sécurité des citoyens :
la plupart s’adonnent au racket : feu tricolores brûlés, papiers pas en ordre, etc. Une faute de la circulation sous leur nez n’est pas identifiée car, comme le disait un inspecteur de la mairie, "Mon Père, leur niveau n’est pas très élevé."

Nous protéger contre les voleurs ou les bandits, ce n’est pas dans leurs habitudes. Mais attention, il y a des exceptions, il y a de très bons policiers, mais ils ne sont pas nombreux.

Les bons policiers pas nombreux

J’ai lu, à propos de la candidature à la présidence, que rien n’était joué. Selon moi, tout est joué : Blaise Compaoré sera réélu président en 2005. L’opposition est divisée, et au sein même de certains partis de l’opposition on se déchire. Beaucoup de personnes choisissent le côté du plus fort.

S’il y a encore de vrais opposants, le pouvoir met le paquet et leur casse la figure, comme le CODECO, le 23 avril. Les cars qui transportaient les manifestants ont été obligés de rebrousser chemin, sous peine d’être molestés "Laissez-les venir, nous allons les écraser. Si vous photographiez, nous allons retirer vos appareils." Un des opposants les plus visibles, Hermann Yaméogo, est accusé : la justice a ouvert une information (Jeune Afrique l’Intelligent), cette fameuse justice du Burkina de notre Blaise.

Le CDP a les mêmes pouvoirs que les troupes de Eyadéma pour sa réélection. Lui aussi a cédé sous la pression populaire et a dû se présenter !

Blaise Compaoré a déjà dit que la Constitution remaniée lui permettait de briguer deux autres mandats de cinq ans (Jeune Afrique l’Intelligent).
Conclusion : il n’y a pas l’ombre d’un doute sur la réélection de Blaise
Compaoré.

Trop de groupements vont supplier Blaise de se présenter, et lui, va accepter. « Dans dix ans je serai à la retraite », sauf, naturellement, si la Constitution est une nouvelle fois adaptée. « Quoi dire si les gens votent pour moi librement ? »
Chirac a dit qu’il fallait laisser les présidents africains gagner les élections, sinon ils n’en organiseraient pas.

Impunité

C’est vrai, l’impunité est une caractéristique du Burkina, mais il faut admettre que cela semble changer un tout petit peu. Six mois ferme pour le trésorier de la Commission électorale provinciale indépendante de Koudougou, pour détournement de 152 500 F. Un employé du palais de Justice à Ouaga a été déféré à la MACO pour vente illicite d’imprimés de certificats de nationalité. A la mairie de Bogodogo, pour pratiques mafieuses dans la gestion des lotissements, deux ex-maires et quatre conseillers municipaux ont été jetés en prison. Dans l’arrondissement de Boulmiongou, quinze personnes, dont un élu municipal, sont à la MACO pour fraude de lotissements. A Nongr-Massom, six incarcérations, dont celles de trois élus locaux. A Sig-Noghin, trois personnes ont été déférées à la MACO pour une affaire de lotissements.
A Zorgho, enfin, l’ex-maire et deux de ses acolytes croupissent à la Maison d’arêt et de correction, pour les mêmes raisons.

Pour notre Burkina : consommons nos produits nationaux.

Bonne nouvelle : Dans la Convention agricole commune des Etats de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernements des pays se sont engagés à consacrer dix pour cent du budget à l’agriculture (espérons que ce soit pour les paysans et non pour les fonctionnaires, les perdiems et les voitures. )

F.Balemans
B.P. 332
Koudougou

Le Pays

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