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Pour L’UNDD, "Bassolet verse dans la délinquance caractérisée"

Publié le lundi 25 juillet 2005 à 07h52min

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Le Bureau exécutif national de l’UNDD s’est réuni le 20 juillet courant, à l’effet de statuer sur les propos du ministre de la Sécurité, paru dans "Le Pays" n° 3417 du jeudi 14 juillet 2005. Dans cette correspondance qui nous est parvenue, Djibril Bassolet, selon le parti de maître Hermann Yaméogo, n’est autre qu’un "accusateur récidiviste".

L’an deux mil cinq et le mercredi vingt juillet, au lieu habituel de ses réunions, le Bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a tenu une rencontre autour de l’ordre du jour suivant : 1 - Accusations du ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolet, formulées à l’encontre de maître Hermann Yaméogo, président de l’UNDD, dans Le Pays n° 3417 de jeudi 14 juillet 2005 ; 2 - Divers. Les échanges très nourris ont porté sur :

1 - Djibril Bassolet est un accusateur récidiviste de service décrédibilisé

Les membres du Bureau exécutif national ont d’abord exprimé leur profonde indignation devant les accusations fantaisistes, irresponsables et sans fondement du ministre de la Sécurité à l’endroit du président du parti. Ils ont fait la rétrospective des imputations du même genre qu’il a déjà eu à faire sans jamais être en mesure, alors qu’il en était requis, d’en rapporter la moindre preuve. Ce fut le cas :
- en février 2004 lorsqu’à l’occasion de la répression violente de la réunion des commerçants de Rood-Woko, il accusa le leader du parti d’avoir entreposé des armes et de ne préparer rien moins qu’un coup d’Etat à l’encontre du régime en place ;
- en septembre 2004 lorsque Hermann Yaméogo et Noël Gilbert Ouédraogo, de retour d’un séjour en Côte d’Ivoire furent interpellés à l’Aéroport international de Ouagadougou au motif que le président de l’UNDD aurait séjourné en Mauritanie et y aurait rencontré le président Ould Taya ;
- lorsque dans les mêmes circonstances, il l’accusa de s’être rendu en Guinée Conakry et d’y avoir présidé une rencontre avec des officiers guinéens, ivoiriens et mauritaniens dans l’objectif d’une attaque armée contre le Burkina ;
- lorsqu’il l’accusa d’avoir, en complicité avec les autorités ivoiriennes, tenté de renverser le régime de Blaise Compaoré. Cette fois-ci, le ministre Bassolet, se substituant au ministère Publique, aux juridictions burkinabè, incrimine maître Hermann Yaméogo et met à sa charge de vouloir déstabiliser le pays en rééditant un 13 décembre 1998. Il délivre quasiment un fatwa contre lui en ces termes : "Il s’expose naturellement et des Burkinabè indignés pourraient lui faire comprendre leur mécontentement". Et c’est là qu’en provocateur dangereux, tapi dans l’ombre, il joue de lâcheté et d’astuce pour susciter un acte criminel contre le président du parti. Là, Djibril Bassolet, en son nom et au nom de ses mandats verse dans la délinquance caractérisée au terme même de la loi.

2 - De la délinquance caractérisée de Djibril Bassolet et de ses commanditaires

Les membres du Bureau exécutif national ont d’abord relevé que si le ministre a, comme il l’affirme, en sa possession des éléments à charge aussi sérieux pour justifier ces accusations définitives, il commet tout d’abord une infraction d’omission de porter secours en ne procédant pas sur-le-champ à l’arrestation de l’auteur présumé, en l’occurrence maître Hermann Yaméogo et en n’engageant pas toutes les mesures de protection de ces personnalités.

En effet, ces personnalités politiques identifiées sont en situation d’élimination physique et on ne prend pas soin, alors que la tentative de crime est déjà constituée, de les prévenir et de prendre des dispositions pour les protéger comme cela a été fait pour Halidou Ouédraogo et Newton Hamed Barry. Le Bureau exécutif national a aussi relevé à l’encontre de Djibrill Bassolet et de ses commettants, une infraction propre de complicité et de crime par instigation contre le président de l’UNDD. Les manœuvres destinées ici à susciter des candidatures à l’assassinat du président du parti sont édifiantes pour les membres du Bureau exécutif national, qui considèrent même que le ministre et tous ceux qui sont à la base de ce projet sont les auteurs moraux de cet assassinat en puissance.

Ce qui ici est tout à fait le signe d’une hargne à pousser au crime réside pour les membres du Burkina exécutif national dans les pistes de non-imputabilité, d’excuses et autres circonstances atténuantes que Djibril Bassolet offre préventivement aux exécuteurs : "Je pense que lui-même a pu s’attirer des inimitiés, à travers ses propos violents et ses prises de position dans un conflit ivoirien où de nombreux Burkinabè ont payé de leur vie et où les plus chanceux ont perdu énormément de biens. Il n’est pas recommandé de tenir des propos passionnés comme il le fait ces derniers temps. En le faisant, il s’expose naturellement et des Burkinabè indignés pourraient lui faire comprendre leur mécontentement".

3 - De l’exigence d’une Commission d’enquête internationale

Le Bureau exécutif national relève la pollution avancée de a vie politique nationale pour des accusations du régime contre maître Hermann Yaméogo, mais aussi pour celles émanant de plusieurs sources, dont du président de l’UNDD, contre le régime de Compaoré. Il en résulte à l’examen, une situation de stress nationale qui s’engrave du fait que Djibrill Bassolet accuse les puissances extérieures, notamment la Côte d’Ivoire d’être les acteurs de la déstabilisation et des assassinats politiques en relation avec le président de l’UNDD.

L’implication des puissances étrangères autant que la nature des infractions projetées commande aux yeux des membres du Bureau exécutif national une Commission d’enquête internationale. Il sera ainsi procédé à la vérification des allégations politiques des uns et des autres et éventuellement engager des poursuites judiciaires.

Le Bureau exécutif national est d’autant plus attaché à la mise en œuvre d’une telle enquête, que manifestement l’objectif visé par le pouvoir c’est d’isoler Hermann Yaméogo au sein de son parti, de son électorat, des Burkinabè, de l’opposition, et d’exercer sur les opposants en général un terrorisme moral. Enfin, il s’agira aussi de détourner la responsabilité des crimes projetés sur le président de l’UNDD et sur l’extérieur.

Le Bureau exécutif national demande particulièrement aux mouvements des droits de l’homme, aux médias, aux partenaires techniques et financiers, aux personnalités de l’opposition, d’exiger ces enquêtes. Il a convenu, s’agissant de Halidou Ouédraogo et de Newton Hamed Barry de leur dépêcher des missions pour solliciter leur engagement personnel à la manifestation de la vérité dans ces affaires. Il a enfin, prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, désigné le pouvoir comme responsable de toute atteinte à l’intégrité physique du président du parti comme de toute autre personnalité politique.

Abordant le point "divers", le Bureau exécutif national a remercié tous ceux qui, publiquement et anonymement, ont exprimé leur sympathie à l’UNDD et à son président. Il a tenu à exhorter les militants et responsables au courage, car le parti connaîtra encore des actions de déstabilisation par la corruption et par la violence.

Mais dorénavant, le peuple est suffisamment édifié par ces menées de déstabilisation du régime. Il saura prendre ces actions pour ce qu’elles sont : l’expression de l’intolérance du régime, de son mépris des droits de l’opposition. L’UNDD pour sa part reste résolument engagée à réaliser la rupture positive par la conquête de l’alternance dans la solidarité active avec les forces vives réellement acquises au changement.

Pour le Bureau exécutif national de l’UNDD Le secrétaire à la Communication

Mathieu N’Do

Observateur Paalga

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