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Recrudescence des attentats : Al-Qaïda sème la mort à tout vent

Publié le lundi 25 juillet 2005 à 07h39min

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La menace était bien claire. Frapper en plein cœur les "infidèles" et les "croisés" partout où ils se trouvent. Depuis la grande catastrophe du 11 septembre 2001, la menace terroriste est dans tous les esprits. Les grandes capitales européennes alliées des Etats-Unis dans leur croisade contre l’hydre terroriste en Irak sont touchées une à une : ainsi après l’Espagne d’Aznar en mars 2004, c’est la Grande-Bretagne qui a fait les frais de la furie meurtrière d’Al-Qaïda, l’effrayante nébuleuse terroriste.

Il y a deux semaines, le 7 juillet, Londres s’est réveillée dans la terreur, après avoir célébré la veille seulement l’obtention de l’organisation des jeux olympiques de 2012. Quatre explosions quasi simultanées avaient transformé ce matin-là les transports en commun londoniens en antichambres de l’enfer. Deux semaines après la tragédie, comme si Al-Qaïda et ses sbires tenaient à enfoncer le clou dans une plaie encore béante et sanguinolente pour marquer les Anglais, une seconde série d’attentats, non meurtriers ceux-là, frappaient une nouvelle fois la capitale britannique.

Un véritable pied-de-nez à Sir Ian Blair et à Scotland Yard, tout occupés à pourchasser les commanditaires des premières attaques. Un tel acharnement sur la cible en a même fait perdre leur flegme légendaire aux sujets de sa Majesté qui, dès le lendemain, ont enregistré leur première bavure, en abattant un suspect qui n’avait rien à voir avec les attentats de la veille.

Mais contrairement à ce qu’on pouvait penser, cette furie meurtrière revendiquée par des groupuscules se réclamant de "la Base" fait autant, voire plus de victimes innocentes chez ses frères musulmans que dans la société occidentale tant honnie et vomie. La preuve en a été donnée ce week-end, dans la station balnéaire égyptienne de Charm El-Cheick bien connue pour avoir abrité plus d’un sommet pour la paix au Moyen-Orient.

Là aussi des kamikazes ont semé la mort parmi une majorité d’autochtones et quelques touristes, faisant, selon un bilan provisoire qui s’alourdissait d’heure en heure, plus de 88 morts et 200 blessés. Une année après les attentats de Taba, une autre station balnéaire, c’est le bilan le plus lourd enregistré dans ce pays depuis le massacre de Louxor en 1997, qui avait fait 62 victimes.

C’est donc au nom d’une vengeance contre « les crimes commis contre les musulmans », que les Brigades Abdoullah al-Azzam de l’Organisation Al-Qaïda au pays Levant, qui ont revendiqué les actions sans que ce ne soit authentifié, ont frappé une fois de plus l’Egypte, patrie du numéro deux d’Al-Qaïda, le Dr Mohamed Al Zawahiri, un chirurgien qui fait maintenant dans la boucherie sans anesthésie. Selon le communiqué revendiquant les attentats, on aurait ainsi « porté un coup cinglant aux croisés, aux sionistes et au régime infidèle égyptien ».

Il est vrai que dans la région, en dehors d’Israël, l’Egypte, qui a de surcroit conclu en 1979 un traité de paix avec l’Etat Hébreu, constitue l’un des principaux alliés de Washington, ce qui fait d’elle une cible privilégiée au même titre que Londres, Madrid, Istambul ou Rome. C’est donc pour punir le « régime infidèle égyptien » de ses amitiés avec les croisés et les sionistes, que des Kamikazes endoctrinés s’en sont pris à tant d’innocents venus simplement profiter d’un week-end estival au bord de la mer. Et comme il fallait s’y attendre, c’est un concert d’indignation, de colère, de condamnation de ce fléau qui a accueilli cette nouvelle vague de violence ; de Washington à Paris en passant par Moscou, Tokyo, Naïrobi, Madrid, Rome, Bruxelles, etc., même si les motivations ne sont pas toujours semblables.

Pour le maître du Kremlin par exemple, chaque attentat est toujours une occasion nouvelle de casser du Tchètchène au nom de la lutte contre le terrorisme.Quoi qu’il en soit, tous ont souligné leur commune volonté de lutter contre le terrorisme sans répit même si la tâche ne sera pas aisée face à un ennemi invisible qui peut frapper quand et où il veut, fût-ce dans des endroits réputés les plus sûrs du monde comme Charm El-Cheick ou Londres avant la série d’attentats de jeudi dernier.

Et comme ils ne peuvent jamais se remettre en cause, il n’est jamais venu à l’esprit des Occidentaux, particulièrement des Américains, de faire leur autocritique pour voir si les germes de cette violence ne se trouvent pas dans leur propre politique étrangère. Qu’ils évacuent par exemple l’Irak et trouvent une solution juste au problème palestinien, au lieu de ce soutien aveugle à Tel-Aviv, et ils verront si par la suite leur côte ne remontera pas et s’ils n’ôteront pas aux terroristes de tout poil des arguments pour en découdre. Mais ça, c’est sans doute au-dessus de leurs forces !

Observateur Paalga

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