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Soutiens à Blaise Compaoré : Le plus dur commence

Publié le jeudi 21 juillet 2005 à 10h14min

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La semaine dernière et relativement au soutien de Blaise COMPAORE par le parti de l’éléphant nous écrivions : « Avec ce soutien d’éléphant, la boucle semble être bouclée ». Nous n’avons certainement pas tort dans la mesure où le parti de l’éléphant , il n’y a pas à en douter, est le plus grand parti de l’opposition.

Un tel poids dans la balance, reconnaissons que le candidat Blaise COMPAORE est un mastodonte face aux autres ; il peut dormir tranquille et se réveiller le 13 novembre au soir, aller « prendre sa chose ».

Nul doute que Blaise COMPAORE se présente aujourd’hui comme le candidat à même de rafler la mise à cette présidentielle mais rien n’est définitivement acquis en politique c’est pourquoi, il serait suicidaire pour Blaise COMPAORE et ses soutiens de penser que le match est gagné d’avance.

Certains dans l’euphorie du moment, avec ce soutien « inespéré » de l’ADF/RDA, clament déjà une victoire sans accrocs, dès le premier tour du scrutin. Un tel optimisme et une lecture aussi simpliste de la chose politique paraissent à notre sens dangereux car c’est faire fi du caractère mouvant du monde politique ainsi que de celui ondoyant et divers de l’homme.

Il faudrait donc revenir sur terre et tenir compte de ces réalités implacables qui doivent appeler à la circonspection et interdire de dormir sur les lauriers pour ne pas se réveiller dans la douleur au soir du 13 novembre. C’est donc dire que le vrai travail reste à venir et c’est dès à présent que les ouvriers doivent être à la tâche et ne pas se laisser avachir par la grisaille des soutiens à l’endroit de leur candidat.

L’avertissement est sans frais surtout pour le parti au pouvoir le CDP, mais aussi pour tous ceux et toutes celles qui ont marché pendant des mois pour réclamer, voire exiger la candidature de Blaise COMPAORE. Comme nous l’avons dit et écrit lors de la révision exceptionnelle des listes électorales, il ne sert à rien de marcher, de faire des meetings si on ne s’inscrit pas pour avoir une carte d’électeur.

De la même manière, il ne sert à rien de s’inscrire, si on ne va pas récupérer sa carte d’électeur. Enfin, il ne sert à rien d’avoir une carte d’électeur, si le jour du scrutin, on préfère aller à la pêche sous le prétexte fallacieux que la victoire de Blaise COMPAORE est assurée. On comprend dès lors l’immensité de la tâche qui attend Blaise COMPAORE, le CDP, l’ADF/ RDA, l’AMP, Les ABC, L’AJBC et autres, le CDP étant à coup sûr la locomotive, il devrait être le premier à mesurer le défi qui reste à relever pour la victoire du candidat Blaise COMPAORE.

Comment fédérer tous ces soutiens ?

Groupes hétéroclites aux intérêts certainement divergents même si l’objectif semble être le même, les entités apportant leur soutien au candidat du CDP qu’est Blaise COMPAORE lui imposent, à lui et à son parti, du tact et de la clairvoyance pour mener convenablement le « contrat » qui les lie ; ce qui n’est pas une tâche facile. La question fondamentale est de savoir comment fédérer tous ces soutiens pour l’objectif recherché c’est-à-dire l’élection de Blaise COMPAORE au premier tour le 13 novembre. Une question qui ressemble bien à une équation à plusieurs inconnus.

En effet, passé le temps des marches et autres meetings pour la candidature de Blaise COMPAORE et passé le temps des investitures et autres congrès de soutien ; il reste maintenant le travail de fond, le vrai travail. Un travail politique qu’il faut savoir planifier entre la précampagne, la campagne, le jour du scrutin et l’après scrutin. Ce travail même s’il incombe à tous ceux et toutes celles qui ont exigé la candidature de Blaise COMPAORE et manifesté leur soutien, il revient cependant au CDP de trouver la stratégie idoine.

Une stratégie qui, tout en permettant d’éviter les frustrations, sera à même d’aider à maintenir le cap de la mobilisation. Une mobilisation qui doit rester intacte car les gens doivent avoir à l’esprit que le combat du 13 novembre sera âprement disputé et que rien n’est gagné d’avance. Ce qui, du reste, amène à ne pas comprendre la léthargie dans laquelle semblent s’installer les organisations qui ont appelé à cor et à cri la candidature de Blaise COMPAORE.

En effet, depuis l’investiture de l’homme par le CDP, la « fièvre » a baissé donnant l’impression que les « guerriers » qui marchaient tous les jours sont fatigués ou pensent que la victoire est assurée. Si tel est le cas, ce serait une erreur grave, voire suicidaire. En attendant le 13 novembre que peut et que doit faire le CDP d’abord en son sein et ensuite au sein de toutes les structures de soutien à son candidat, Blaise COMPAORE ?

Casse-tête chinois quand on constate la multiplicité des groupes de soutien : il y a d’abord les nombreuses associations qui se réclament de société civile, (ABC, AJCBC, TBC, GBBC....), les 23 partis de la mouvance présidentielle, (AMPC, MDP, NDS, ODDN, PLB, UFDP, UFD, PNA, USB, UNDP, CFD, APL, ODT, PEDB, CDL, AFP, RDB, UPR, FNS, RFI/PJB, MPJB, RPP/Gwasigi, ADDP), et certainement des milliers d’individus indécis. Si avec l’AMP, les bases de la « collaboration » pour la victoire de Blaise COMPAORE sont clairement définies, ce n’est pas le cas avec les associations se réclamant de la société civile et peut-être avec l’ADF/RDA et les indécis.

Pour éviter les frustrations et la dispersion des énergies, il est important que dès maintenant le CDP, clarifie la donne afin de permettre à chacun de savoir sur quel pied danser. Ainsi des rencontres de concertations doivent être initiées avec les groupes de soutien pour mieux asseoir les bases de la collaboration. Le candidat Blaise COMPAORE devra aussi se mettre dans la danse en rencontrant soit séparément ou ensemble « tous ceux et toutes celles qui ne jurent que par son nom ».

De ces différentes rencontres sortiront certainement des décisions et des stratégies à mettre en œuvre pour la précampagne, la campagne, le jour du scrutin et l’après scrutin. Aucune étape ne doit être négligée sous aucun prétexte. Le CDP a donc intérêt à se réveiller, à imaginer des schémas fédérateurs de tout ce beau monde. Seule cette voie de la concertation voire de la fédération pourra permettre à chacun de jouer pleinement sa partition pour la victoire du candidat Blaise COMPAORE. Sans quoi, il est à craindre une « pagaille organisée » bien nuisible à l’objectif recherché. Pour ne pas arriver à cette éventualité, il est temps que le travail commence.

En politique, au risque de nous répéter, rien n’est définitivement acquis. C’est aussi pourquoi, le candidat Blaise COMPAORE, doit enfin parler. Parler pour non seulement rassurer les uns et les autres mais aussi et surtout pour situer définitivement tous ceux qui doutent. D’ailleurs n’a-il pas dit qu’il ne parlera que quand il aura senti le peuple derrière lui ?

Il a, en tout cas, été servi et bien servi à travers les marches meetings et les congrès de soutien. Il est donc temps qu’il se prononce ; ce serait une occasion de dire à ces milliers d’hommes et de femmes : « je vous ai compris, je suis candidat, votre candidat. Restez mobilisés pour la victoire au soir du 13 novembre ! ». Les retombées politiques d’une telle sortie seront nombreuses. C’est sûr !

Par Ben Alex Béogo
L’Opinion

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