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PDP/PS : Blaise doit s’expliquer

Publié le mardi 19 juillet 2005 à 06h57min

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Le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS), à travers cette déclaration sur la morale en politique, demande au président du Faso d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur cette ténébreuse affaire de financement occulte de l’OBU.

Les révélations de M. Laurent Bado, président du Parti pour la renaissance (PAREN) et vice-président de l’Opposition burkinabè unie (OBU), sur le financement que lui et P. Emile Paré, président du Mouvement pour le progrès et le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) et président de l’OBU, ont obtenu de M. Blaise Compaoré, président du Faso, au profit de leurs partis, défraient la chronique en cette période de précampagne.

En effet, les dissertations sur la question vont bon train et à chacun son idée, sa vision et sa version, mais aussi sa cible. C’est bien dommage que des questions d’une si grande importance soient ravalées au rang des contes de fée. L’honneur et la dignité sont des valeurs qui avaient une signification et un contenu pour lesquels nos ancêtres n’hésitaient pas à se donner la mort. Mais aujourd’hui, cela préoccupe-t-il les générations actuelles ? La question mérite d’être posée quand c’est la classe politique qui présente l’illustration la plus captivante, mais aussi la plus décevante de cet avilissement de la morale.

Aujourd’hui, toutes les supputations sont permises. Les colonnes de la presse écrite, les ondes des radiodiffusions font écho abondamment des dérives qui, si l’on n’y prend garde, risquent d’entamer la crédibilité de l’ensemble de la classe politique burkinabè. Il faut arrêter ce spectacle désolant si l’on ne veut pas donner raison à M. Bessia Baboué quand il dit dans le n°5341 de Sidwaya du 11 juillet 2005 : "... Au rythme où vont les choses, la classe politique, dont l’image se dégrade de jour en jour, pourrait se faire rejeter dans l’opinion alors que la route pour une démocratie durable est encore longue".

Le PDP/PS, en ce qui le concerne, n’a pas encore oublié les raisons qui ont milité en faveur de sa constitution le 23 mai 1993 à savoir le manque de démocratie et de transparence dans les prises de décision, etc. C’est pourquoi, depuis cette date, il affirme : "Le PDP/PS veut être un parti de transformations sociales positives, c’est-à-dire de progrès". Il faut revisiter les valeurs en Afrique. L’analyse du 3e congrès ordinaire "Pour quel projet de société lutte le PDP/PS ?" permet de comprendre le point de vue du parti sur le rapport qui doit exister entre l’homme et l’argent : "Un rapport sain à l’argent commande de ne pas le diaboliser, encore moins le diviniser. La formule "L’argent est l’équivalent général" doit être relativisée. L’accumulation doit se faire par les biens matériels mais aussi par les liens sociaux et la création de sens. La corruption est un Sida social".

Le PDP/PS ne se sent pas concerné

Voilà qui annonce l’identité du PDP/PS que la même analyse présente comme suit : "L’identité n’est pas un objet extérieur qu’on porte comme une carte d’identité ou qu’on arbore comme une décoration. C’est la lutte même qui constitue la spécificité, le label et comme l’ADN politique distinctif de l’option socialiste. Déjà, notre conception de la violence nous démarque des idéologies qui, partant des faits sanglants enregistrés dans l’histoire, en tirent la conclusion fausse qu’au changement structurel n’est possible sans rupture brutale.

Mais notre rapport à l’argent sale et même propre nous oppose frontalement à ceux qui prônent l’achat des consciences et la domination par les prébendes ou l’aumône".

Le PDP/PS ne se sent donc pas concerné par les affabulations tendant à incriminer tous les partis politiques de notre pays. Il n’a donc pas attendu ces déballages pour arrêter sa position et son comportement vis-à-vis de ce Sida qu’est la corruption, qui éclabousse tout le monde.

Notre parti, attaché à ces idéaux, réaffirme la pertinence de son option stratégique : la démocratie réelle au quotidien, la formation et le développement progressiste endogène pour le bien-être de notre peuple. Toute autre voie este hasardeuse et vouée à l’échec.

Etant donné l’importance des remous que ce phénomène suscite dans l’opinion publique, compte tenu de la gravité des accusations, étant entendu que le chef de l’Etat est cité par les dirigeants de l’OBU dans le financement de leurs formations politiques, le PDP/PS demande au premier magistrat du pays qu’est le président du Faso, Blaise Compaoré, d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur cette affaire ténébreuse qui n’honore pas le Faso.

En tout état de cause, il est souhaitable et indiqué que les institutions comme la Haute autorité de lutte contre la corruption, le Comité national d’éthique et même la justice se saisissent de ce dossier politico-judiciaire.

Le PDP/PS exige la transparence totale dans l’utilisation des fonds et des biens publics surtout en cette période préélectorale dont les enjeux fertilisent les imaginations et fécondent des intrigues et des coups bas.

Notre parti demande instamment à la classe politique de s’unir pour exiger la vérité sur cette affaire de corruption qui met en cause les hommes politiques de notre pays.

Le PDP/PS invite tous les Burkinabè soucieux des bonnes mœurs en politique et en d’autres domaines à se mobiliser pour le triomphe du droit et des partis qui les incarnent.

PDP/PS, Espoir ! PDP/PS, Espoir ! PDP/PS, Victoire !

Ouagadougou, le 16 juillet 2005

Le Président national du PDP/PS Pr El Hadj Ali Lankoandé

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