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Menaces de mort contre Newton Ahmed Barry et Halidou Ouédraogo : Avant qu’il ne soit trop tard...

Publié le mercredi 13 juillet 2005 à 07h44min

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"C’est le lieu de rappeler à l’opinion nationale et internationale que c’est par son silence complice que le journaliste Norbert Zongo a été assassiné". Les Amis du "Monde diplomatique" (AMD), section du Burkina, lance un ultime appel : "Les autorités ont la grande responsabilité d’assurer la sécurité de Newton Ahmed Barry et de Halidou Ouédraogo, en déjouant le complot en cours".

Les lecteurs du journal "L’Événement" n°68 du 25 mai 2005 ont dû frémir d’horreur en découvrant dans ce journal, une nouvelle bien inquiétante ; dans ce numéro en effet, un article de M. Newton Ahmed Barry révélait à l’opinion (sur la base d’une note secrète transmise au ministre de la Sécurité) un complot d’assassinat qui serait en train d’être ourdi contre la personne même de Newton Ahmed Barry et de Halidou Ouédraogo.

A la vérité, l’on croyait que le drame de Sapouy avait "ouvert les yeux" à plus d’un et que le recours à l’élimination physique n’aurait plus droit de cité au Burkina Faso, et voilà que ces révélations viennent jeter un effroi au sein de l’opinion, laissant chacun dans un questionnement on ne peut plus perplexe. C’est assurément à ne rien comprendre !

En tout cas, devant de telles révélations, les Amis du Monde diplomatique (AMD), section Burkina Faso, dont l’un des objectifs majeurs est la défense de la liberté de presse, voudrait par la présente déclaration, marquer vivement son indignation contre un tel projet macabre que rien, absolument rien, ne justifie logiquement dans le contexte actuel de l’histoire de notre pays.

Les AMD tiennent du reste à rappeler que la protection de la vie humaine est un droit fondamental consacré par la Constitution burkinabè et bien d’autres instruments internationaux et sous-régionaux auxquels, d’ailleurs, adhère le Burkina Faso. Ce droit implique à la fois des obligations négatives et des obligations positives de la part des autorités.

C’est pourquoi il y a lieu ici d’interpeller sérieusement les autorités burkinabè sur le fait qu’elles ont la grande obligation d’assurer la sécurité de M. Newton Ahmed Barry et de M. Halidou Ouédraogo en déjouant le complot en cours et surtout en mettant la main sur les auteurs d’un tel complot d’autant plus que la note anonyme insiste que le ministre de la Sécurité peut bien connaître les auteurs et les commanditaires.

"Que l’idée d’attenter à la vie d’un Burkinabè ne germe nulle part !"

C’est aussi le lieu de rappeler à l’opinion nationale et internationale que c’est par son silence complice que le journaliste Norbert Zongo avait été assassiné. On se rappelle que celui-ci avait, de façon récurrente, interpellé cette opinion sur les menaces d’assassinat dont il était l’objet. Il ne faut pas attendre que les assassins tapis dans l’ombre exécutent leur sale besogne avant de taper sur le macadam. S’il y a lieu de marcher, c’est maintenant qu’il faut le faire pour que des dispositions sécuritaires spéciales soient prises pour protéger Halidou et le journaliste Newton.

En définitive, le choc suscité par le drame de Sapouy et l’indignation générale qui s’en est suivi doivent convaincre définitivement tous les Burkinabè de la nécessité de travailler à préserver le peu d’acquis en matière de liberté d’opinion ainsi que la cohésion sociale. Le Burkina Faso n’a que faire d’un autre assassinat et les commanditaires devraient comprendre une fois pour toutes, que l’élimination physique de l’un de ces braves hommes n’est assurément pas la solution définitive, sinon la bonne solution à leurs préoccupations ou craintes.

Tout en témoignant son entier soutien à Ahmed Newton Barry qui est aujourd’hui un des fleurons de notre presse, ainsi qu’à Halidou Ouédraogo, un symbole de la défense des droits de l’homme au Burkina Faso, l’Association souhaite vivement que plus jamais l’idée ne germe nulle part d’attenter à la vie d’un Burkinabè.

Les AMD/ section Burkina Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2005 à 08:14 En réponse à : > Menaces de mort contre Newton Ahmed Barry et Halidou Ouédraogo : Avant qu’il ne soit trop tard...

    EST CE A DIRE QUE LA POLITIQUE ET LA GESTION DU POUVOIR DOIVENT DEVENIR DESORMAIS LA PROTECTION DES GRANDS PAR LES GRANDS ALORS QUE DES CENTAINES MEURENT CHAQUE JOUR SANS PROTECTION ?
    NE PENSEZ VOUS PAS QUE PLUS DE 90%DES BURKINABE SONT PLUS INTERESSANTS QUE LES INDIVIDUS QUI OCCUPENT LES DEVANTS DE LA SCENE ET VEULENT DETOURNER LES SERVICES PUBLICS DE LA SORTE ?
    CE PEUPLE QUE VOUS CULPABILISER POUR SON SILENCE NE LE MERITE PAS !
    IL NE FAUT UTILISER LE PEUPLE ! IL FAUT LE SERVIR ! AU PERIL DE SA VIE S’IL LE FAUT !

    • Le 13 juillet 2005 à 14:19, par Kouliga En réponse à : > Menaces de mort contre Newton Ahmed Barry et Halidou Ouédraogo : Avant qu’il ne soit trop tard...

      Non, la protection doit etre assuree a tous, grands et petits. Aussi bien pour X que pour Newton. Il ne faut pas jouer a la politique de l’autruche en se posant une telle question quand tous les Burkinabe savent que les voix qui s’elevent pour critiquer la gestion des affaires du Burkina sont reduites a neant ou intimidees. Une seule voix peut etre l’echo de "90% de Burkinabe" et une telle voix (meme si vous ne l’aimez pas, meme si vous n’etes pas d’accord avec) doit etre encouragee aussi bien par ses contradicteurs que par les autres pour assurer une certaine liberte d’expression, une diversite d’opinions. Tuer cette voix, qu’elle soit de Newton, Norbert ou de tout autre, ne fera qu’enfoncer notre nation dans la terreur, laquelle n’est qu’un autre frein important au developpement. De quelque bord politique que nous soyons, il est vital que chacun cultive la tolerance afin que nous economisions nos morts tragiques pour nous consacrer au travail dans la paix, la voix par excellence pour sortir de nos difficultes presentes. Notre nation courageuse souffre de problemes climatiques serieux, naturels. Epargnons-la donc de problemes que nous pouvons deja eviter, ne l’attristons pas davantage.

    • Le 14 juillet 2005 à 14:23 En réponse à : > Menaces de mort contre Newton Ahmed Barry et Halidou Ouédraogo : Avant qu’il ne soit trop tard...

      Je ne vous comprend pas du tout. Vous pensez que Newton Barry et Halidou Ouedraogo ne font pas parti du peuple ? Imaginez un peu si c’etait vous meme qui étiez dans cette situation. De toute façon il ya une rumeur qui est là et qui doit être pris au serieux qu’elle soit fausse ou pas. Il ne faut pas attendre que ça se realise avant de croire. là ce sera medecin apres la mort. Saches que meme s’il était question d’une rumeur d’assinat de Son Excellence Mr Blaise Compaoré, le peuple dira toujours non et non parce que ça nous avance à rien. Grand ou petit, tout le monde fait parti du peuple. DONC ENCORE UNE FOIS DE PLUS, NOUS NE VOULONS PLUS JAMAIS D’ASSASSINAT DANS NOTRE PAYS. MERCI.

  • Le 13 juillet 2005 à 17:23, par Sid na n yellé En réponse à : > Menaces de mort contre Newton Ahmed Barry et Halidou Ouédraogo : Avant qu’il ne soit trop tard...

    hié ! eux encore. il n ont pas dit qu il ne velle pas la paix ? ils auront la guerre.
    si eux il ne peuvent pas assurer la securité des burkinabés en occurence celle de ceux qui portent haut la voix du peuple ils ne nous servent donc a rien.
    Le pouvoir doit aujourd hui etre conscien de son role et pendre ses responsabilités. ca ne peux pas continuer comme ca.
    walai Dieu n aime pas ca et ne lassera pas des assassins impunement continuer a pauser des acts aussi reprehensibles que ceux-ci.
    que Dieux protege le Burkina Faso et les Burkinabés.

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