LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

JICA - ACIH : Le vaccin comme arme fatale

Publié le mercredi 13 juillet 2005 à 07h29min

PARTAGER :                          

Dans le cadre de l’aide qu’il accorde aux pays en développement, le Japon met un accent particulier sur le transfert des technologies et des connaissances d’une manière générale.

C’est dans cette logique que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) envoie des volontaires juniors ou seniors vers ses pays partenaires mais accueille également des ressortissants desdits pays pour des formations. Les docteurs Norbert Coulibaly du Burkina Faso, Usman Abba Tukur du Nigeria, Nalinirina Andriantsilavo de Madagascar et Mme Amina Seidu du Ghana font actuellement partie des heureux élus qui se perfectionnent au Japon grâce à un séminaire que leur offre la JICA sur l’éradication des maladies pouvant être évitées par la vaccination.

Quand nous arrivions à Kumamoto dans la soirée du 28 juin, c’est une fine pluie qui nous a accueillis à la sortie du hall de l’aéroport. Elle se poursuivra jusqu’à notre descente de bus, non loin du Mitsui Garden Hotel où nous sommes descendus mon guide Morita et moi.

Le lendemain matin, nous avons emprunté le tramway pour nous rendre à l’ACIH (Agency for cooperation in international health). Les participants au séminaire étaient déjà en classe et le cours portait sur la fabrication , la législation, la propriété, les limites des vaccins, etc. En attendant d’être reçus par le docteur Arita, président de l’ACIH et Shoichi Kawashima, le directeur général , nous avons pu avoir une petite discussion avec les étudiants de l’heure. Ils sont une douzaine, dont 8 hommes et 4 femmes.

Nous sommes enfin en face du célèbre Docteur Arita, celui-là même qui a dirigé la cellule de lutte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a vaincu la variole. De nos jours, il travaille à l’éradication de la polio, ce fléau qui s’attaque aux enfants en bas-âge et les handicape à vie. Si la poliomyélite a été complètement boutée hors de certains pays, elle persiste dans d’autres, notamment africains. Le Burkina Faso où subsistent encore quelques cas de poliovirus sauvage fait partie de ces territoires encore marqués par le virus paralysant.

Le Ghana n’est pas lui non plus définitivement nettoyé du mal, tout comme le Nigeria. A Madagascar par contre, on n’entend plus parler de la polio, même si au plan sanitaire, Madagascar connaît des difficultés liées notamment à l’enclavement de beaucoup de centres de santé et ou manque de ressources humaines. Il y a des centres qui n’ont qu’un seul médecin qui s’occupe de tout.

Aussi, le paludisme, la diarrhée et les infections pulmonaires ont-ils le champ libre pour opérer des ravages, selon le docteur Nalinirina Andriantsilavo. Avant d’entrer dans le vif du séminaire, le représentant de Madagascar a eu, tout comme les autres participants, l’opportunité de présenter son pays et de mettre en exergue les grands obstacles pour le mieux-être sanitaire des populations.

En somme, du Burkina au Nigeria en passant par le Ghana, le Sénégal, le Mali, le Bénin, etc., les problèmes sont pratiquement les mêmes en matière de santé et vu que la maladie ne connaît pas de frontière, les épidémies suivent les incessants flux migratoires des peuples. Ce qui signifie que le remède ne sera pas miraculeux, mais consistera en une prise de conscience et une action de synergie entre les pays.

C’est l’option des participants au séminaire de la JICA et ils sont dans la même logique que le Docteur Arita pour qui, il faut désormais "agir ensemble". Et voilà toute la pertinence des objectifs de la JICA qui contribue au développement durable des pays en dotant leurs personnels des armes nécessaires, par la formation.

Créée en 1990 l’ACIH se charge d’accueillir les participants JICA afin de leur prodiguer, par l’intermédiaire d’enseignants et de conférenciers de renommée internationale, des connaissances pour renforcer leurs capacités. La structure qui a reçu plus d’un millier de participants dont 273 Africains, connaît avec la présence du Docteur Norbert Coulibaly "son" deuxième Burkinabè.

A travers le palmarès de l’ACIH, les participants avec qui nous avons eu un entretien dans la soirée du 29 juin, ont tenu à remercier la JICA et leurs différents gouvernements pour leur avoir permis de prendre part à cette formation qu’ils ont à coeur de mettre au profit du bien-être de leurs compatriotes.

Sadako Ogata la présidente de la JICA l’a dit au nom de son institution et du Japon : "Pour que le monde de demain soit meilleur pour tous, nous nous engageons à maintenir notre soutien aux hommes et aux femmes des pays en développement à tous les niveaux".

Par Morin YAMONGBE (Envoyé spécial au Japon)

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique