Ce jeudi 7 juillet 2005 en effet, alors que la capitale britannique se réjouissait encore d’avoir été désignée pour abriter les Jeux olympiques de 2012, quatre explosions quasi simultanées l’ont fait basculer dans l’horreur. Le drame, ressenti par l’ensemble des pays européens, a fait resurgir au sein de la communauté internationale, la crainte de nouvelles attaques terroristes plus meurtrières les unes que les autres, provoquant un renforcement général des mesures sécuritaires.

Coïncidence ou calcul de la part des ennemis de la démocratie et du modèle occidental, Londres était frappée en plein cœur, alors qu’à quelques encablures de là, les dirigeants des 8 Etats les plus riches de la planète se retrouvaient pour, entre autres, décider du sort de l’Afrique.

Mais si la première journée de la rencontre de Gleneagles en Ecosse a été fortement perturbée par l’annonce des attentats de Londres, le G8 est resté fidèle à son programme. « Nous parlons aujourd’hui dans l’ombre du terrorisme, mais il n’assombrira pas ce que nous sommes venus accomplir ici », a déclaré plein de détermination le premier ministre britannique, Tony Blair, hôte de la rencontre.

Ainsi, malgré l’ombre menaçante des attentats, les huit grands chefs de la planète ont tenu leur conseil. Ils ont confirmé la mesure d’annulation de la dette à l’égard de 18 pays pauvres et convenu de doubler l’aide financière en faveur de l’Afrique, la faisant passer à 50 milliards de dollars par an d’ici 2010.

La promesse, rappelons-le, s’inscrit dans les objectifs du Sommet du millénaire tenu en 2000 à l’initiative des Nations unies et qui ambitionnait réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. C’est sans doute l’une des solutions dégagées par les dirigeants des nations les plus puissantes de la planète pour rebondir face au drame qui, à travers le pays hôte de la conférence, a touché l’ensemble de la communauté.

Ainsi, en proposant des politiques a priori plus solidaires en faveur des pays moins nantis, les dirigeants du G8 espèrent, à travers l’écho favorable que ces gestes pourraient y susciter, « couper l’herbe sous les pieds » des terroristes.

Ainsi, face à des groupes extrémistes qui, pour recruter leurs fidèles, se servent de la misère, des injustices et autres inégalités entre Occident repu et Tiers-monde nécessiteux, le G8 a opté pour une solidarité préventive présentée comme une « réponse d’espoir » au terrorisme, qui a frappé Londres.

Mais il est à redouter que la menace persiste, surtout quand on sait que la guerre en Irak est devenue, au fil du temps et de l’enlisement de la coalition, un véritable stimulant de la multiplication des groupes terroristes.

De l’espoir, il y en aura pour l’Afrique, à condition que les fonds promis soient, une fois parvenus dans les caisses de nos Etats, l’objet l’objet d’une gestion véritablement transparente. Ils pourraient, comme prévu à l’origine, financer des projets au profit des populations.

Autrement, l’Afrique risque de voir la sombre histoire du sous-développement se répéter encore et encore, avec ces éléphants blancs et ces grands projets restés dans les tiroirs des administrations tandis que des capitaux fuient impunément vers des paradis fiscaux.

Observateur Paalga