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Emile Paré, président de l’OBU : "Blaise a remis l’argent à Bado, pas à moi !"

Publié le mardi 12 juillet 2005 à 07h55min

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Après les révélations de Laurent Bado, leader du PAREN et vice-président de l’Opposition unie burkinabè (OBU) éclatée, Emile Paré, président de ladite organisation, réagit. Ce dernier a notamment déclaré que Blaise Compaoré ne lui a pas remis l’argent, en parlant des 30 millions.

"Blaise Compaoré n’a pas remis l’argent à Emile Paré. C’est plutôt à Laurent Bado que l’argent a été donné". "(...) Dire que Emile Paré a été acheté, c’est dramatique et ce n’est pas connaître son parcours politique. Jusqu’aujourd’hui, je ne suis pas achetable. (...) Et ce n’est pas moi qui vais me faire acheter à 30 millions".

Emile Paré, le président de l’OBU, a fait cette déclaration au cours d’une conférence de presse organisée le 8 juillet dernier à la maison de la Presse. Il réagissait ainsi aux révélations du leader du PAREN, Laurent Bado. Dans ces révélations, Emile Paré s’est senti le plus visé, sinon le seul incriminé. "Quand vous lisez les déclarations de Laurent Bado, soutient-il, c’est Emile Paré qui est incriminé sur toute la ligne". Des noms d’opposants, le leader du PAREN n’en a pas cité.

Des noms provenant du cercle du parti au pouvoir, il n’en a pas donné non plus, fait remarquer le président du Mouvement pour le parti socialiste/ Parti fédéral (MPS/PF). Emile Paré récuse par ailleurs les propos de Laurent Bado selon lesquels il détient des noms par-devers lui.
Quel est le nom de l’envoyé de Blaise Compaoré ? "Ce n’est pas à moi de le révéler", a répondu Emile Paré qui est resté ferme.

"Si Blaise Compaoré m’appelle, j’irai..."

Pourquoi avoir accepté un rendez-vous avec le chef de l’Etat ? " Le dialogue politique est-il interdit en démocratie ?", s’est-il interrogé à son tour, poursuivant : " Si, une fois encore, Blaise Compaoré m’appelle, j’irai. Mais je lui dirai ce que je veux". D’ailleurs, indique-t-il, "dans mon programme politique, le dialogue politique sera un des actes de l’approfondissement de la démocratie".

Dans le même ordre d’idées, le candidat du MPS/PF ne comprend pas que "dès qu’on consulte l’opposition en privé, l’opinion publique s’empresse de dire que cette opposition est achetée". Le plus important n’est pas de savoir si l’opposition doit rencontrer le pouvoir. Mais l’essentiel, c’est qu’elle obtienne un compromis politique, soutient-il.

"Une insulte à mon intelligence"

Seulement, le "compromis" entre Emile Paré (Toé), Laurent Bado et Blaise Compaoré ( Kibora) se présente sous la forme d’ une couleuvre à avaler pour Toé, Laurent Bado ayant été désigné comme "l’opposant idéal du président". "Le président Blaise Compaoré voulant son opposition à lui, a décidé de choisir son opposant idéal au sein de l’OBU pour les élections à venir". Il qualifie ce choix d’ "insulte à son intelligence". "On dit que c’est le Pr Badolo (il a désigné Laurent Bado par ce nom) qui est le meilleur opposant".

Ce dernier "vient de rentrer en politique", "alors que moi,j’ y suis depuis 1989". Emile Paré serait étonné qu’un homme politique accepte de s’asseoir à la même table que Laurent Bado (qu’il qualifie d’ "intrigant politique"), pour discuter. "Au cours de mes rencontres, je ne prends pas de dates, comme le fait Laurent Bado. Si j’avais les dates exactes de mes rencontres avec d’autres opposants, cela voudrait dire que je prépare un coup", lâche-t-il.

"Laurent Bado, un intrigant politique"

Par ailleurs, il ne semble pas partager la même conception de la politique que le président Blaise Compaoré qui la perçoit "comme un jeu d’échecs (voir déclaration liminaire ) où il faut piéger l’opposant". Et d’ajouter : "Blaise Compaoré joue avec le feu".
Bien que, selon lui, "des peaux de banane" soient constamment glissées sous les pieds de l’opposition, Emile Paré a la conviction qu’il "sera un homme d’Etat dans ce pays".

Selon lui, l’affaire des 30 millions ne date pas d’hier (voilà un an et demi) et n’est pas à l’origine de la crise au sein de l’OBU. Il faudrait plutôt la lier à l’infiltration dans l’OBU, de la "taupe" du pouvoir incarnée en la personne de Laurent Bado. "Blaise Compaoré a envoyé son pion", dit-il. Il se défend d’avoir été à l’origine des crises survenues dans les partis auxquels il a joué un grand rôle, du PDP/PS à l’OBU.

Pour le cas de l’OBU, par exemple, il a désigné Laurent Bado comme le véritable responsable. Y a-t-il une vraie opposition au Burkina Faso ? En tout cas, "tôt ou tard, une vraie opposition naîtra pour permettre l’alternance", déclare-t-il. Il ajoute : "L’histoire nous dira si j’ai raison ou pas, et si la politique actuelle de Blaise Compaoré doit continuer".

Par Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays

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