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Blaise Compaoré, président du Faso : "L’UA ne pourra pas progresser comme les autres unions sans un exécutif panafricain"

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h23min

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Une des grandes conclusions du Sommet de Syrte, c’est la mise en place d’un exécutif panafricain chargé des grands projets de l’Union. Le président du Faso qui accuille favorablement cette proposition estime qu’il apportera beaucoup à l’union. Il apprécie également les autres conclusions du Sommet.

Blaise Compaoré, président du Faso : Je pense que ce sommet s’inscrit dans la consolidation des acquis des précédents sommets. Il était l’occasion pour l’Afrique de manifester encore une fois son unité, son engagement pour le développement économique et social du continent. C’est à ce titre que nous nous sommes particulièrement penchés sur la revue à mi-parcours des Objectifs du millénaire pour le développement du monde. Nous avons pu constater les grands retards du continent par rapport à la mise en œuvre de ces objectifs notamment dans les domaines du développement social.

Cela est dû à des contraintes du continent telles que la dette africaine, la position de l’Afrique dans le commerce international, la limitation de l’aide publique au développement et la gouvernance. Cette revue nous a permis de réaffirmer l’attachement de l’Afrique à ces objectifs et nous entendons, à partir d’une position commune redéfinir nos responsabilités et faire appel à la communauté internationale pour l’appuyer dans l’atteinte de ses objectifs.

Nous avons en outre évoqué la restriction de l’ONU que l’Afrique entend appuyer tout en comptant à partir de ce processus être rétabli dans ses droits légitimes à une représentation géographique équitable et juste. C’est ainsi que nous proposerons à l’Assemblée générale des Nations unies, une résolution en discussion avec d’autres groupes du monde pour parvenir à une restriction qui donnerait à cette institution plus de forces et d’efficacité dans le traitement des questions du monde.

Au cours de ce sommet, il a été aussi question de l’exécutif panafricain.

Nous nous sommes rendu compte qu’aujourd’hui nous sommes confrontés à des limites objectives et pratiques lorsqu’il s’agit pour le continent d’agir concrètement sur le terrain. Le début a aussi porté sur une revue du mandat du conseil exécutif, de la commission de l’Union. Tout cela doit être traité à travers un comité des chefs d’Etat qui a été installé. Ce comité doit nous présenter un rapport à Karthoum au Soudan en janvier 2006. Nous entendons par là trouver les voies et moyens pour faire en sorte que l’Afrique soit plus présente sur le terrain de la mise en œuvre de nos décisions et résolutions.

Nous avons enfin réaffirmé la nécessité pour l’Afrique de poursuivre dans la consolidation de son unité et de prendre une part plus active dans la gestion des affaires du monde.

S. : Etes-vous parvenu à un consensus quant au choix des pays qui doivent représenter l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU ?

Blaise Compaoré : On dit souvent qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Aujourd’hui, il y a peut-être un débat à votre niveau sur les pays qui doivent nous représenter à l’ONU. Pour nous le débat est ailleurs. Pour nous, le plus important, c’est de pouvoir d’abord obtenir ces places car si vous écoutez les grands pays, déjà membres permanents, il n’est pas sûr qu’ils soient disposés à accueillir d’autres. Le combat de l’Afrique, c’est avant tout l’obtention d’une représentation qualitative. Si nous avons deux, trois ou quatre places, je pense que le débat futur sera pour nous de dégager, entre nous, des profils et déterminer la qualité des pays qui seront appelés l’Afrique au sein de l’ONU.

S. : Un exécutif africain, n’est-ce pas être trop ambitieux d’autant plus que les institutions régionales posent problème dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes ?

Blaise Compaoré : Nous avons examiné cette question d’exécutif panafricain parce que nous avons constaté qu’il était difficile pour nous d’agir utilement dans une seule sous-région. Aussi, sommes-nous en train d’imaginer cet organe exécutif qui sera efficace dans la mise en œuvre de nos résolutions qui concernent parfois l’environnement, le commerce, les transports, l’énergie etc. Cet exécutif sera un centre de coordination dans la mise en œuvre de nos projets transversaux et transnationaux. Les échanges se poursuivent sur le sujet qui constitue du reste l’objectif ultime de l’Union africaine. Nous ne pourrons pas progresser à l’image d’autres unions sans arriver à cet exercice panafricain.

Propos recueillis par Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Envoyé spécial à Syrte

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