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BAD-OCDE : L’économie africaine va mieux

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h22min

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L’économie africaine a enregistré un taux de croissance de 5% en 2004, son plus haut niveau depuis huit ans, malgré les crises socio-politiques que connaissent plusieurs pays du continent.

C’est le principal enseignement contenu dans le rapport conjoint 2004-2005 de la Banque africaine de développement (BAD) et du Centre de développement de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé « Perspectives économiques en Afrique ».

Rendu public le 17 mai 2005, ce quatrième rapport passe en revue l’économie de 29 pays, contre 22 précédemment, soit 90% du Produit intérieur brut (PIB) africain. Selon les auteurs du document, cette forte croissance s’explique par des facteurs externes et internes. Au plan externe, il y a l’expansion mondiale avec la forte demande de la Chine, la hausse du prix des matières premières notamment le pétrole et les métaux en dépit de la dépréciation du dollar, et l’augmentation significative du volume de l’aide publique au développement.

La part de l’Afrique dans l’aide mondiale est passée de 36% en 1999 à 46% en 2003, mais essentiellement à l’allègement de la dette et à l’aide d’urgence humanitaire et non au soutient à des projets économiques. Au plan interne, on note la maîtrise des prix, l’inflation ayant été contenue à 7,9%, un niveau relativement bas face à l’envolée des cours du pétrole, de bonnes conditions météorologiques qui ont permis une reprise de la production agricole en Afrique de l’Est et de l’Ouest durant la campagne 2003-2004.

C’est l’Afrique centrale qui a connu le taux de croissance le plus élevé du continent avec une moyenne de 14,4%, contre 5% en 2003 mais ce taux devrait retomber à un niveau oscillant entre 4 et 6% en 2005-2006. Grâce à une bonne campagne agricole, le PIB de l’Afrique orientale a atteint 6,8% contre 2,3 l’année précédente.

Toutefois, la fin des accords multifibres pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’industrie du textile à Madagascar et à l’Île Maurice. Avec un taux de 4,6% l’Afrique du Nord devrait consolider son économie dans les années à venir tandis qu’en Afrique de l’Ouest où la croissance est tombée à 3,4% contre 7% en 2003, rien ne permet d’envisager une remontée à cause de la crise ivoirienne et les grèves dans le secteur pétrolier au Nigeria.

Enfin, grâce à l’embellie du cours du cuivre et de l’or, la croissance économique de l’Afrique australe est passée de 2,6% en 2003 à 4% en 2004.
Le paradoxe de cette croissance globale est qu’elle n’a pas eu d’impact significatif sur le niveau de vie de la majorité des Africains, frappés par la misère, les épidémies et l’analphabétisme. C’est que la croissance n’implique pas automatiquement le développement. Dans ce contexte, seulement six pays d’Afrique du Nord et l’Île Maurice peuvent encore espérer atteindre les objectifs du Millénaire (OMD) d’ici 2015.

Afin de renforcer le tissu économique, le rapport préconise à l’attention des décideurs politiques, l’augmentation des capacités du secteur privé national, d’où la question du financement des Petites et moyennes entreprises (PME), créatrices d’emplois. Quant aux pays de la zone franc, le débat sur la fixité du taux de change entre l’euro et CFA ne doit pas être un sujet tabou, car à l’expérience, une politique fondée sur le flottement de la monnaie est loin d’être déraisonnable

Wahab Sidibé
Lefaso.net

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