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SOMMET DU G8 : A quoi l’Afrique doit-elle s’attendre ?

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h22min

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C’est aujourd’hui 8 juillet que les pays du G8 ont retenu pour se pencher sur l’Afrique à Gleneagles en Ecosse. Il y sera question du doublement de l’Aide publique au développement (APD) au profit de l’Afrique. Selon la Banque mondiale, le revenu par habitant a diminué de près d’un quart dans les pays de l’Afrique subsaharienne entre 1975 et 2003.

Et ce ne sont pas les fonds qui faisaient défaut du côté des pays du G8. On sait par exemple que les dépenses militaires mondiales ont atteint 1035 milliards de dollars en 2004, alors que l’Aide publique au développement (APD) a péniblement dépassé 78 milliards. Les achats d’armes progressent ainsi pour la sixième année consécutive et dépassent, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la barre symbolique des 1000 milliards soit 162 dollars par habitant de la planète.

A titre d’exemple, la Maison Blanche a débloqué 455 milliards de dollars de crédits militaires en 2004. Dans le même temps, Tony Blair a vu son pays honorer 47 milliards de dollars de factures militaires. Pour les raisons identiques, la France a déboursé 46 milliards et le Japon 42. Ce n’est pas l’argent qui fait défaut. Et pour venir au secours de l’Afrique, Tony Blair qui assure la présidence du G8 veut qu’on se tourne vers la protection de l’environnement et la réduction de la pauvreté.

Il a alors confié le dossier de la réduction de la dette des pays les plus pauvres à Gordon Brown. Il a en partie obtenu satisfaction, car le 10 juin dernier, les ministres des Finances des pays du G8 ont accepté d’effacer totalement la dette multilatérale de dix-huit pays pauvres très endettés. Et comme pour mettre du baume au cœur des Africains, Blair a confié qu’il ne désespérait pas de convaincre Bush de doubler l’aide au continent d’ici 2010.

Mais l’Afrique n’a pas uniquement besoin d’aide financière et même sans inventer un nouvel ordre économique mondial, il nous faut plus de justice sociale internationale. Par exemple si les pays occidentaux devraient ouvrir leur marché aux quelques produits agricoles africains, et surtout ils devraient supprimer les subventions accordées à leurs contoculteurs, qui mettent à mal nos économies.

Maintenant que les grands de ce monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Russie, Canada) ont décidé de consacrer la journée d’aujourd’hui à l’Afrique, on ne peut qu’être suspendu à leurs décisions. Comme diraient les Anglais, wait and see !

Pierre Tapsoba
L’Observateur

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