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FMI : Le pétrole, un risque pour la croissance

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h08min

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L’expansion de l’économie mondiale devrait continuer à un rythme « solide » de l’ordre de 4,3 % à 4,4 % en 2005 et 2006, mais la hausse des prix du pétrole constitue un « risque accru » pour la croissance, estime le Fonds monétaire international dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques, publié mi-avril.

Les déséquilibres entre les Etats-Unis, l’Europe et le Japon constituent une autre incertitude notamment pour l’évolution du cours du dollar.

Les économistes du Fonds monétaire international (FMI) estiment la croissance mondiale à 5,1 % en 2004, le meilleur niveau depuis trois décennies, malgré les remous sur le marché du pétrole. Les cours élevés du brut, qui pourraient rester au-dessus de 50 dollars le baril d’ici la fin de l’année, vont contribuer à une certaine modération de la croissance des principales « locomotives », les Etats-Unis et la Chine.

Après un taux de 4,4 % l’an dernier, le régime de croissance américain devrait ainsi baisser à environ 3,6 % pour les deux prochaines années. La Chine, dont la croissance rapide a contribué à la forte hausse de la demande mondiale du brut, devrait enregistrer un très léger ralentissement de 9,5 % à environ 8 %.
Par contre, la performance du Japon, plus faible que prévue l’an dernier à 2,6 %, devrait chuter à 0,8 % en 2005 avant de reprendre un peu à 1,9 % en 2006.

La zone euro, où la croissance n’a pas dépassé les 2 % en 2004, devrait aussi connaître un léger ralentissement en 2005 à 1,6 %, avant de remonter à 2,3 % l’an prochain, selon les prévisions publiées mi-avril à l’occasion des réunions du FMI et de la Banque mondiale. La France se comportera mieux que la zone euro dans son ensemble, avec des taux de 2,3 % en 2004, 2 % cette année et 2,2 % en 2006.

L’Afrique dans son ensemble va mieux

Le FMI souligne par ailleurs que l’Afrique sub-saharienne a atteint en 2004 son meilleur taux de croissance depuis une dizaine d’années, à 5,1 %, et devrait voir une légère amélioration en 2005 à 5,2 %, suivi d’une accélération supplémentaire en 2006 avec une croissance de 5,6 % prévue pour la région.

Selon les experts, cette évolution est le résultat de meilleures politiques économiques et de réformes de structures dans un grand nombre de pays, ainsi que de la fin de plusieurs conflits de longue durée. « Le récent accord de paix au Soudan est un événement dont il faut se féliciter », souligne le rapport. Les Africains ont également bénéficié d’un meilleur climat économique mondial, et de l’allègement de leurs dettes grâce au mécanisme créé pour les pays pauvres très endettés (PPTE).

Les pays producteurs de pétrole et d’autres matières premières ont tiré avantage de la hausse des cours, et les producteurs pétroliers devraient continuer à enregistrer des taux de croissance au-dessus de la moyenne : le Tchad et la Guinée Equatoriale devraient ainsi voir des taux dépassant les 30 % en 2005. La chute des cours du coton a cependant causé problème à quelques pays, et la récente baisse du prix de certaines matières premières pourrait en affecter plusieurs.

Mais les plus grands dangers sont liés à une évolution moins favorable de l’économie mondiale. Une « dépréciation désordonnée » du dollar pourrait ainsi affaiblir les exportations des pays de la zone Franc CFA dont les monnaies sont liées à l’euro. Et une hausse supplémentaire des prix du pétrole pourrait avoir un impact néfaste sur les économies des importateurs africains, surtout si en même temps les cours des autres matières premières baissaient davantage. Un certain nombre de pays devront en tout cas faire face à une difficile adaptation à une plus grande concurrence internationale en raison de l’élimination du système des quotas pour les exportations de textiles.

Cependant, dans l’ensemble, le FMI affiche un prudent optimisme pour l’avenir du continent : « La performance de croissance encourageante a ravivé un sentiment d’optimisme quant à la possibilité que l’Afrique sub-saharienne se trouve à l’entrée d’une période de forte et durable expansion économique. » Malgré les progrès réalisés depuis cinq ans, l’amélioration du revenu par habitant restera cependant probablement insuffisante pour atteindre les Objectifs de développement du millénaire, et les progrès du Nepad « ont été jusque-là lents et limités », estime le rapport.

Jan Kristiansen
(MFI)

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