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Japon-Burkina : Les deux patries d’une volontaire

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h14min

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Komagane. C’était la deuxième étape de notre voyage au Japon. Dans cette ville d’une verdure exceptionnelle et comme défendue d’accès par de grandes montagnes dont certaines avaient encore la crête couverte de neige, 189 jeunes volontaires japonais ont décidé de se former pour aider au développement des pays du Sud.

Au centre de formation où régnait une ambiance studieuse et tout autant joyeuse, 69 jeunes hommes et 120 jeunes femmes sont à l’oeuvre. Parmi eux, se trouvait Mlle Junko Unno qui s’apprête à faire ses valises pour le Burkina Faso où elle se mettra au service des populations rurales dans la province du Houet.

"Je suis en train de m’apprêter à rejoindre le Burkina que je vais servir et où j’en suis persuadée, j’apprendrai beaucoup de choses". C’est en résumé ce que nous a confié, le regard pétillant, Mlle Unno, avant de rejoindre sa classe pour des cours. Pendant la formation à Komagane, les jeunes volontaires japonais pour la coopération à l’étranger ne sont guère démotivés. Mieux, ils s’adonnent à divers types de loisirs dont les répétitions de tam-tam pour la fête de fin de la formation en cours.

Formation pour laquelle l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a reçu une dizaine de demandes de la part de l’Etat burkinabè et concernant divers domaines comme le sport (judo), l’aquaculture, l’informatique, l’agriculture, la maintenance et la réparation de motos-pompes, etc. Les volontaires, conscients de la tâche qu’ils ont de réduire les distances entre le Japon et leurs pays d’accueil en servant de courroie de transmission entre des cultures différentes, ont manifestement à coeur d’être bien présents à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

Car "les volontaires travaillent directement avec le peuple local dans leur pays d’accueil pour comprendre non seulement les besoins actuels de ce pays, mais aussi les cultures et les traditions différentes de celles du Japon". C’est ainsi que durant le transfert de technologie, "une amitié durable se développe entre les volontaires et les hôtes".
Junko Unno évoluera au Burkina, dans le secteur du développement des communautés rurales et elle elle mettra son expérience au profit de la direction provinciale de l’Environnement du Houet.

Le directeur général du centre de formation de Komagane Takashi Kato, le professeur de français Nene Gueye Diop, Hitoshi Akiyama, Kayo Furuhata, ou encore Hiroshi Furukawa qui font partie de ceux qui animent le centre sont tous fiers de contribuer à l’action de développement de la JICA, par le biais du JOCV.

A Tokyo, Kazunao Shibata du département régional de l’Afrique de l’Ouest et du centre n’a pas tari d’éloges sur ce programme JOCV qui sert de tremplin au mieux-être des populations rurales et par ricochet à l’ensemble du pays. C’est ainsi que l’éducation, l’agriculture, la santé, l’hydraulique villageoise, et bien d’autres domaines bénéficient depuis l’existence du JOCV au Burkina, de l’implication totale des volontaires japonais. Et c’est le sacerdoce qui guidera Junko Unno afin de concrétiser le voeu de la JICA, "pour que demain soit meilleur pour tous".

Par Morin YAMONGBE,
(Envoyé spécial au Japon)


Fiche technique du JOCV

L’année 2005 marque les 40 ans de la création du service des volontaires japonais pour la coopération à l’étranger (JOCV). Depuis, il a été intégré à l’agence japonaise de coopération internationale (JICA), constituée en 1974 et dont il constitue l’une des missions principales.

Plus de 70 pays, à l’instar du Burkina Faso, accueillent des volontaires JOCV. En Afrique de l’Ouest, on les retrouve au Sénégal, depuis 1980, au Niger depuis 1984 et au Ghana, depuis 1977.

Ces jeunes japonais qui s’engagent dans le JOCV sont des professionnels formés et qualifiés dans une large palette de spécialités qui parcourent les différents métiers liés à l’agriculture, la pêche, l’artisanat, la mécanique, le génie civil et l’architecture, la santé, l’agro-alimentaire, les beaux-arts, l’éducation, l’informatique, l’audiovisuel, l’électronique, les systèmes d’information, les sports, etc. Au total, près de 160 possibilités ou domaines de spécialisation des JOCV.

Dans chacun de leur pays d’accueil, les JOCV sont astreints à une série de conditions, dont l’expérience a montré qu’elles pouvaient créer l’adhésion des communautés et le succès de la mission. Avant tout, la technicité des candidats est requise.

Ensuite, il leur est demandé de travailler avec les services publics ou les ONG, suivant l’esprit d’une coopération de proximité. C’est pourquoi, l’apprentissage de la langue officielle et celles du terroir est fortement recommandé, de même que le respect des us et coutumes. (...)

Source : JICA Burkina


Le JOCB au Burkina Faso

En avril 2000, pour la toute première fois, des volontaires japonais foulent le sol du Burkina Faso. En juillet 2000, même scénario. Au total, en cette année-là, ils sont six (6) ressortissants du Japon à travailler au pays des Hommes intègres, dans le cadre de la coopération technique entre le Burkina et le Japon. Une coopération qui est matérialisée par la signature de l’échange de notes diplomatiques, le 6 octobre 1998. Les portes du JOCV s’ouvrent en septembre 1999 à Ouagadougou. Un coordinateur a déjà pris place, pour préparer le terrain de l’arrivée des premiers volontaires. Au cours de l’année fiscale 2003, on a compté 61 volontaires japonais venus travailler au Burkina, non compris les départs au cours de l’exercice.

Source : JICA Burkina

Le Pays

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