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Lutte contre l’esclavage : L’UNESCO à l’avant-poste

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h07min

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La commission nationale pour l’UNECO a organisé une conférence débat sur les nouvelles formes d’esclavage au Burkina Faso. C’était le jeudi 30 juin 2005 à son siège à partir de 16 heures.

Depuis l’antiquité l’esclavage a été pratiqué sous nombreuses formes et dans de nombreuses civilisations. Il est l’état de ceux qui sont soumis à une domination tyrannique, une servitude et un asservissement, le refus de la dignité de l’autre. La traite négrière a été l’une d’entre elles mais par sa durée (4 siècles) son ampleur (plus de vingt millions d’être humains) et ses conséquences culturelles, elle constitue la plus grande tragédie de l’histoire de l’humanité.

A la demande de la conférence générale de l’UNESCO, les Nations unies on proclamé 2004 "Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et son abolition". Selon le secrétaire général de la commission nationale de l’UNESCO, Bernard Yonli, l’ONU entend à cette occasion mettre en valeur les acquis du projet de l’UNESCO, "la route de l’esclavage" qui a conduit à la reconnaissance de ce mal comme "un crime contre l’humanité".

La cour pénale internationale (CPI) a reconnu en 1998 comme réduction en esclavage le fait d’exercer sur une personne l’un quelconque ou l’ensemble des pouvoirs liés au droit de propriété en particulier sur les femmes et les enfants. Le travail des enfants, leur enrôlement dans la guerre, la prostitution sont interdits par l’Organisation internationale du travail (OIT).

C’est pour attirer l’attention de l’opinion publique sur la gravité de ces pratiques que la commission nationale de l’UNESCO a organisé cette conférence-débat sur le thème : "Les nouvelles formes de l’esclavage au Burkina Faso". Pour Bernard Yonli, ce thème suscite les questions légitimes suivantes : Contenir le mal

"Est-ce que tout le monde bénéficie des magnifiques principes de la déclaration universelle des droits de l’homme ? L’homme dans sa perversité n’a t-il pas trouvé autre chose pour dominer ses semblables et les asservir ?". Ce thème a été traité par deux orateurs, Babou Eric Benon, enseignant chercheur à l’UFR/LAC et Maurice Bazemo, enseignant-chercheur à l’UFR/SH.

S’appuyant sur la définition de l’esclavage retenue par la Société des nations comme étant "la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété", ceux-ci ont été unanimes que de nouvelles formes de servitudes ont cours dans nos société. Ce sont : l’esclavage domestique, le mariage forcé, le proxénétisme, etc. Pour les chercheurs, l’esclavage des temps modernes est, de manière générale, une conséquence de la pauvreté et de la misère.

A défaut de pouvoir éradiquer cette tragédie humaine, il importe selon eux de prendre des mesures pour la contenir dans des proportions tolérables. Cela passe une politique plus efficace de développement en conformité avec les exigences des institutions internationales en vue d’un développement humain durable. Venus de milieux divers, les participants à cette conférence ont débattu avec entrain du visage nouveau du mal qui menace nos sociétés.

Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur

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