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Union africaine : Un nouveau barème de cotisations adopté

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h36min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, a regagné Ouagadougou, mardi soir, après avoir participé à Syrte en Libye, à la 5e Session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Notre pays qui a apporté une contribution importante aux débats sur les réformes de l’ONU, le développement de l’Afrique et la gestion de l’Union a été désigné vérificateur externe de l’UA pour l’exercice budgétaire 2005.

La réforme de l’ONU aura été au centre des discussions de haut-niveau à Syrte. L’Afrique revendique deux (2) postes de membres permanents avec droit de veto à l’organisation onusienne et souhaiterait voir sa représentation non-permanente passée de trois (3) actuellement à cinq (5). Le continent estime que ce ne serait que justice rendue de lui accorder ces places.

« Nous avons le droit de participer à la gestion des affaires du monde, car l’ONU n’est plus le « machin » des vainqueurs de la seconde guerre mondiale », a-t-on clamé à Syrte.

« Elle est une organisation au service du développement et la paix au niveau mondial », a-t-on en outre soutenu. Une Afrique qui voudrait aller unie à cet objectif, déterminée à défendre sa position en septembre se réservant le droit de choisir plus tard ses représentants.

Elle pourrait faire des alliances avec d’autres régions du monde si un accord est trouvé par rapport à la position commune africaine. Une position qui est basée sur une réforme de tous les organes onusiens avec l’élargissement du Conseil de sécurité et l’amélioration de ses méthodes de travail.

Le Conseil de sécurité devrait ainsi passer de 15 à 26 membres avec une répartition des 11 nouveaux sièges entre l’Afrique (2 places), l’Asie (2 places), l’Amérique Latine et les Caraïbes (1 place), ainsi que l’Europe de l’Est (1 place).

Ce qui devrait entraîner une révision de la Charte des Nations unies.

Pour le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, présent à Syrte, « c’est l’occasion de revitaliser l’ONU ».

Sans donner son point de vue sur cette position africaine, Koffi Annan demande le soutien du continent pour faire passer certaines reformes qui lui tiennent à cœur. Il s’agit de la création d’une commission de la consolidation de la paix, l’incorporation du droit d’ingérence humanitaire, la transformation de la commission des droits de l’homme en conseil des droits de l’homme comprenant tous les groupes régionaux et la mise en place d’un Fonds des Nations unies pour la démocratie.

Les candidats devront attendre ...

Les chefs d’Etat qui n’ont apparemment pas trouvé une clé de désignation des représentants africains au Conseil de sécurité ont recommandé l’élargissement du groupe restreint en charge de la question et réaffirmer leur volonté de préserver l’unité et la solidarité de l’Afrique.

Pour Blaise Compaoré, Président du Faso, « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. L’important pour nous, c’est d’obtenir d’abord les places ».

Dans les coulisses, les noms de potentiels candidats ont circulé. Il s’agit de l’Afrique du Sud, du Kenya, du Sénégal, de l’Egypte et de la Gambie.

Le président égyptien était en personne à Syrte.

La participation de Hosni Mubarak à une conférence de l’Union remonte à longtemps. Mieux, son pays est pratiquement en opération de charme avec l’Union.

Elle se propose même d’accueillir et de soutenir la mise en place sur son territoire d’organes de l’Union tels que la télévision panafricaine et le Conseil africain de la recherche scientifique et de la technologie. Une offre qui arrive à point nommé car nombre d’institutions de l’Union n’ont pu voir le jour, faute de pays d’accueil ou de manque de moyens, même quand il y a la volonté d’abriter ces organes.

L’Union manque de fonds

Le guide de la Grande Jamahiria n’apprécie du reste pas que des pays se proposent d’accueillir des organes alors qu’ils n’ont pas les capacités de le faire. « Il faut se désister pour permettre à l’Union d’avancer dans la mise en œuvre de ses organes », estime Moammar Khadafi. Il ajoute : « En cinq ans, le bilan pouvait être mieux. Nous devons sortir du tourbillon d’échec avant de retomber dans les travers de l’OUA ».

Le guide montre la voie en se proposant d’apurer les arriérés de cotisations. Il est suivi dans sa logique par d’autres pays plus nantis qui recommandent un nouveau barème de cotisations en fonction des moyens de chaque Etat.

Ainsi 5 Etats (Libye, Algérie, Afrique du Sud, Egypte, Nigeria) devraient supporter à eux seuls 67 % du budget de l’Union avec un plafond de 15 % maximum pour chacun d’eux à compter du 1er janvier 2006. Les autres pays sont tout de même invités à honorer leur part de 33 % avec beaucoup plus de diligence. Il faut dire que l’Union manque de fonds et les arriérés de cotisations s’élevaient à la date du 4 juillet à 80 millions de dollars.

A la vérité, seuls douze pays étaient à jour de leurs cotisations. La liste des mauvais payeurs interdits de parole ayant été rallongée à Syrte de deux membres. En attendant, les chefs d’Etat voudraient voir les fonds de l’Union mieux gérés. Beaucoup de récriminations ont du reste été formulées contre l’équipe Konaré sans que rien ne transparaisse.

Un audit avec des vérificateurs externes est même préconisé pour le parlement panafricain.

Toujours est-il que les Etats veulent être plus au parfum de la gestion des affaires à Addis Abéba. Des vérificateurs ont été choisis par région pour éplucher les comptes de l’UA au titre de l’exercice budgétaire 2005. Notre pays a été désigné au titre de la sous-région ouest. En ce qui concerne le développement de l’Afrique, les chefs d’Etat ont relevé des progrès, mais aussi des limites par rapport aux Objectifs du millénaire pour le développement. Ils demandent ainsi plus d’aide, l’annulation totale de la dette et plus d’équité dans le commerce mondial. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barosso qui a pris part au Sommet répond que pour l’Union européenne, déjà première contributaire de l’aide au développement « s’engage à doubler son enveloppe d’ici 2015 et à consacrer plus de la moitié de ces ressources additionnelles à l’Afrique subsaharienne ». « On nous fait beaucoup de promesses. Nous attendons des actes concrets », avancera Alpha Omar Konaré qui suggère la mise en place d’un comité de chefs d’Etat et de sponsors pour trouver les financements aux ambitieux programmes de l’Union. Syrte aura donc été encore une étape importante pour l’Union qui y a été portée sur les fonts baptismaux.Outre la forte participation des chefs d’Etat (près d’une quarantaine), il y a les décisions qui y ont été prises et qui permettent à l’Union d’être plus efficace sur le terrain. Les chefs d’Etat se donnent rendez-vous en 2006 au Soudan.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Envoyé spécial à Syrte


Dans les coulisses

* Les présidents Bongo et Compaoré se sont rencontrés, mardi matin avant la fin des travaux. Rien n’a filtré de leurs entretiens.

* 1h15. C’est le temps qu’a duré l’intervention de Monsieur Khadafi à l’ouverture de la conférence.

« Loin du compte », a-t-on entendu dans les coulisses même si les propos étaient pertinents comme d’habitude.

Le guide lui-même s’en excusera. « J’ai un problème de gorge », a-t-il expliqué.

* La plus grande villa a échu au président du Faso.

Elle est attenante à la tente de guide dressée au bord de la mer.

Elle serait celle qu’occupe généralement le guide quand il séjourne à Syrte. Une preuve de l’amitié qui lie les deux hommes.

* Le président ivoirien, Laurent Gbagbo qui avait traité son homologue gabonais de « rigolo » a saisi le cadre du sommet pour se réconcilier avec Omar Bongo Odimba.

Il a demandé pardon au président gabonais en pleine séance de huis clos. Les deux hommes se sont donnés l’accolade en se promettant de se rencontrer bientôt. Omar Bongo Odimba dira plus tard avoir « compris son petit ».

* L’UA a adopté une nouvelle définition de la diaspora africaine. « par diaspora africaine, on entend les peuples de descendance et de patrimoine africaine vivant hors du continent, quelle que soit leur citoyenneté, et qui restent engagés à contribuer au développement du continent et à renforcer l’Union africaine » .

Sidwaya

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