Une délégation de ces responsables politiques a été reçue mercredi 6 juillet 2005 dans la matinée par le ministre de la Sécurité, Djibrill Ypéné Bassolé.

« Nous avons le sentiment de repartir satisfaits des mesures que le ministre de la Sécurité envisage pour assurer la sécurité des quatre responsables de l’opposition burkinabè qui ont fait l’objet de menaces persistantes de mort », a déclaré le porte-parole de la délégation de l’opposition, Issa Tiendrébéogo, à sa sortie d’audience.

La délégation était composée de 4 membres : Issa Tiendrébéogo, Hermann Yaméogo, Philippe Ouédraogo et Joseph Ouédraogo. Interrogé sur la nature des mesures qui seront prises, Issa Tiendrébéogo affirmera qu’en matière de sécurité, ils savent les dispositions à prendre. « Nous ne pouvons pas savoir exactement ce qu’ils vont faire, par contre, ce qui est certain, ils feront quelque chose » a-t-il poursuivi.

Concernant les manifestations de ces menaces de mort, Issa Tiendrébéogo note que des photos des responsables politiques suscités, des plans indiquant leur domicile ont été retrouvés. Et d’ajouter que « c’est suffisamment précis pour s’en inquiéter. Il appartient au ministère de la Sécurité qui est l’organe habilité, au regard des éléments que nous avons apportés de faire son travail ».

Pour Hermann Yaméogo de l’UNDD, « l’important est non seulement l’initiative prise par le ministre de recevoir l’opposition, mais aussi le sérieux qu’il a accordé aux rumeurs sur les menaces de mort en nous révélant certaines informations qui montrent la réalité des menaces sur la sécurité des Burkinabè de l’opposition » .

Ni le ministère de la Sécurité, ni les responsables de la délégation de l’opposition burkinabè n’ont accepté livrer le contenu des mesures préconisées pour garantir la sécurité des opposants. Mais, tout porte à croire que les deux parties se sont séparées sur une bonne note : de part et d’autre, elles se sont accordées sur la nécessité d’assurer la sécurité des burkinabè quelque soit leur appartenance politique. Ce qui d’après Hermann Yaméogo, permettra à la campagne électorale de se dérouler dans de meilleures conditions. Exprimant sa satisfaction de la rencontre, le leader de l’UNDD se convainc que leur « dénonciation est fondée à un niveau qu’ils ne soupçonnaient pas. « L’important est ce qui a été dit et promis ce matin », a-t-il indiqué.

En réunissant les responsables de l’opposition burkinabè, le ministre de la Sécurité, Djibrill Ypéné Bassolé n’avait qu’une idée : établir un climat de confiance et de sérénité. Car dit-il, « il nous appartient dans cette ambiance de campagne survoltée, de garantir la sécurité à tous les Burkinabè quel que soit leur appartenance politique ».

Tout en déclarant n’avoir pas reçu d’éléments nouveaux concernant cette affaire à l’issue de la rencontre avec les leaders de l’opposition, Djibrill Ypèné Bassolé pense que « quel que soit l’origine de la menace, elle doit être prise au sérieux en vue de procurer un sentiment de sécurité aux victimes potentielles ».

En réponse à une implication éventuelle de l’Etat dans cette affaire, le ministre de la Sécurité est catégorique : « Franchement, quel intérêt l’Etat aurait aujourd’hui à faire disparaître des opposants politiques. Le Burkina Faso n’a pas besoin de cela ... », a-t-il expliqué.

« Grâce aux services de renseignement, nous avons reçu depuis un certain temps des informations faisant état de menace de mort sur des personnalités politiques burkinabè, a relevé le ministre Bassolé tout en se refusant de préciser l’origine des auteurs, etc. de ces menaces.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr )

Les confidences de Hermann Yaméogo

Pendant que certains penseraient à une éventuelle implication du pouvoir en place dans l’affaire des rumeurs persistantes de menaces de mort sur des responsables de l’opposition, le président de l’UNDD et candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre, Hermann Yaméogo n’a pas exclu une éventuelle mainmise de l’étranger.

« Que les menaces soient en interne ou en externe, la rencontre avec le ministre Bassolé crédibilise nos dénonciations », a-t-il indiqué, ajoutant avoir vécu l’amère expérience lorsque son véhicule essuya des tirs d’une arme lourde un soir alors qu’il revenait d’une mission de Koudougou. « Nous avons enfoncé une porte ouverte dans la mesure où ce que nous avons dit est fondé », a dit Hermann Yaméogo.

S.N.C.
Sidwaya