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Coopération internationale : Le soleil du Japon brille au Burkina

Publié le mercredi 6 juillet 2005 à 07h56min

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Du Japon, nombre d’Africains et surtout de Burkinabè n’en ont entendu que parler ou vu des images au cinéma et à la télévision. Pourtant, le "dragon de l’Asie" entend se rapprocher davantage du continent noir par le biais d’une meilleure coopération.

C’est dans ce cadre qu’après une sélection sur dossiers et d’entretiens, les Editions "Le Pays", ont été désignées par l’Agence japonaise de la coopération japonaise (JICA) pour découvrir les secrets de cet empire insulaire qui avait été dévasté par le jet de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Pendant 9 jours, c’est-à-dire, du 22 juin au 1er juillet 2005, nous avons parcouru le Japon, à travers Tokyo, Komagane, Nagoya et Kumamoto.

"A l’aube du nouveau millénaire, nos vies sont de plus en plus étroitement liées dans cette société en pleine mondialisation (...) et pour que le monde de demain soit meilleur pour tous, nous nous engageons à maintenir notre soutien aux hommes et aux femmes des pays en développement à tous les niveaux". C’est ainsi que se libelle l’engagement de Sadako Ogata, la présidente de la JICA. Ce credo, l’équipe de la JICA, de Ouagadougou à Tokyo, le partage et oeuvre avec foi pour instaurer un monde de paix et de prospérité.

Se reconnaissant membre à part entière de la communauté internationale, le Japon a entrepris d’accorder plus d’importance à l’aide publique au développement (APD). Et depuis 50 ans, "le pays du soleil levant" répond aux nombreux défis de développement qui se posent à l’humanité, notamment aux pays en développement.

Dans cette quête d’un monde de paix et de prospérité, le partage des connaissances et des expériences, une approche adaptée à la situation locale, le concept de sécurité humaine et une aide efficace, rationnelle et réactive sont les trois piliers qui guident la JICA dans sa contribution à l’épanouissement des nations qui cherchent toujours à s’extirper des affres du sous développement et de la pauvreté.

En tant qu’organisme d’exécution de la coopération technique japonaise, la JICA n’érige aucune frontière dans son aide qui est axée sur le renforcement des systèmes administratifs et des institutions, mais également sur la valorisation des ressources humaines. La seule condition est que cet appui permette aux pays bénéficiaires de poursuivre de manière durable leur développement socio-économique.

Suivez le guide

Quel est l’Etat qui ne voudrait pas suivre les pas du Japon qui, sans avoir l’opportunité de compter sur aucune richesse naturelle, encore moins sur un quelconque apport d’une autre puissance politico-économique, a opéré des bonds prodigieux sur l’échiquier mondial en matière de développement ? De l’aéroport de Narita au quartier Hatagaya où nous devions prendre nos quartiers au centre international de Tokyo-JICA, nous avons été séduits par la splendeur d’une ville scintillante qui commençait à se revêtir du manteau sombre de la nuit.

Les larges autoroutes, les immeubles géants aux allures futuristes, les ponts, les échangeurs, les tunnels et toutes ces lumières qui donnaient l’impression dans certains quartiers d’être en plein jour, n’étaient pourtant que les premiers signes d’une odyssée très fructueuse en découvertes que nous allions vivre au Japon.

Malgré le décalage horaire avec le Burkina (autour de 9 heures), la distance, soit 12 heures de temps sans escale de Paris à Tokyo, et la fine pluie qui arrosait la capitale nippone, nous n’avons pas hésité à contempler pendant longtemps de notre chambre, une ville qui s’endormait et connaissait paradoxalement beaucoup d’animation dans certains coins. Il fallait tout de même dormir, après un repas que nous avons pris en compagnie de Toshiyuki Morita, coordonnateur de la JICE et qui sera un formidable guide pour nous durant notre tout premier séjour asiatique.

Nous avons trouvé la nuit très courte car le soleil a point ses rayons très tôt et il fallait se dépêcher pour ne pas rater les rendez-vous au siège de la JICA. Après 5 minutes de trajet en métro et quelques autres de marche, nous voilà au bas de l’imposant Shinjuku Mainds Tower Bulding où la JICA occupe les 10e, 11e et 12e étages.

Nous n’avons pas manqué de souligner au passage la ressemblance de Tokyo à une fourmilière géante qui libère et engloutit ses occupants à un rythme infernal pour nous Africains de pure souche. Même quand tu bouscules quelqu’un dans la rue, il n’a pas le temps d’écouter tes excuses. Time is money, dit-on, et l’argent, il en faut assez pour vivre dans un pays qui n’est pas fait pour les paresseux. Et le premier revers du développement que nous avons rencontré au Japon, c’est l’indifférence des hommes. On n’a pas le temps de saluer son voisin de palier, de métro, ou de restaurant.

La discipline dans la circulation, l’ordre dans les entreprises et les moyens de transport public, la propreté presqu’exagérée et l’obséquiosité dans les salutations, sans compenser cette lacune sociale, sont tout de même des vertus que le Burkina pourrait importer sans honte du Japon.
Au siège de la JICA, Kuniaki Nagata et Yujiro Yabe, chargés des relations publiques, nous confirment la ferme volonté du Japon de venir en aide au Burkina et à tous les pays en développement. Après avoir suivi de façon avide notre présentation du Burkina, ils nous ont parlé encore et encore de la JICA.

Formulation de plans d’aide suivant l’approche par région ou par pays et plans d’aide répondant aux besoins locaux suivant une approche par problème, ont fait l’objet d’un exposé succinct. Nos interlocuteurs s’étendront par contre sur l’accueil des participants étrangers à des formations techniques au Japon, et surtout l’envoi de volontaires, juniors et seniors, dans les pays en développement.

Au Burkina où ils sont déjà 37 et bientôt 38, avec l’arrivée très prochaine de Mlle Unno, ces volontaires utilisent les compétences et l’expérience qu’ils ont acquises au Japon pour le mettre au profit des populations locales en milieu rural. Ailleurs, ils en font de même.

Dans leur antre de Komagane, passage obligé pour la formation des jeunes, nous irons dans notre prochaine édition à la découverte de ces volontaires qui n’ont pour arme que leur courage, leur mission étant de porter la bonne nouvelle de la JICA à travers le monde : insuffler de l’espoir et du bonheur à l’humanité en agissant en faveur de la paix et du développement durable.

Par Morin YAMONGBE (Envoyé spécial au Japon)

Le Pays

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