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Lutte contre la corruption : "Il suffit de croire au Burkina"

Publié le mardi 5 juillet 2005 à 07h45min

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Nous croyons au Burkina Faso : sans cette espérance, il n’y a plus d’avenir. De plus en plus, j’entends dire que c’est comme ça, qu’on n’y peut rien. Je crois toujours à un avenir radieux au Burkina Faso, un avenir meilleur pour nos enfants. Nous vivons dans le Sahel, le pays de la soif et de l’eau sale.

Pourtant, il est possible que tout le monde boive de l’eau salubre. Voyons le nombre de forages créés depuis vingt ans. Voyons le nombre de villages ayant de l’eau au robinet. Voyons le barrage de Bagré, et le ministre Salif Diallo est en train de réaliser un troisième grand barrage à Samandeni. Je crois, parfois je rêve, à un avenir plus radieux, et cet avenir a déjà commencé. Je crois au miracle d’un Burkina où tous les enfants vont à l’école primaire, même si leurs parents n’ont pas de quoi payer les frais. Durant la révolution, la scolarisation a été doublée, c’est encore possible.

Je suis convaincu que le Burkina peut produire plus qu’il peut consommer ; ce qu’il a fait il y a quelques années. J’ai confiance que bientôt, plus personne n’aura faim au Burkina. Trop de gens ne croient plus au Burkina. Chers compatriotes, croyez à un avenir meilleur pour vos enfants. Je crois que nos gouvernants et hauts dignitaires peuvent lutter pour le développement et le bien-être du pays, et je connais personnellement des fonctionnaires et des personnes haut placées qui cherchent et triment même pour le bien commun.

Je crois, malgré le fait que le pourcentage des personnes dans un état de pauvreté absolue augmente depuis plus de dix ans (Blaise Compaoré est au pouvoir depuis plus de dix ans), que cette tendance peut être inversée et que ce phénomène peut être ramené à un pourcentage minime, alors qu’actuellement, il est de 45%.

Malgré la situation plus que ridicule des partis politiques (plus de cent partis), je crois que dans un avenir proche, il y aura des partis politiques qui auront un vrai souci pour le peuple. Je connais quelques politiciens qui souffrent de la misère au Burkina.

"Des ex-maires et des fonctionnaires en prison"

Je crois que les projets de développement vont aussi servir aux paysans et non pas seulement profiter aux salariés, par des perdiems, des voitures, etc., et qu’un jour, même si le projet est terminé, l’activité pourra continuer et ne tombera pas comme cela a été le cas pour la gomme arabique. La corruption bloque tout progrès, mais je crois que la corruption peut être supprimée et devenir une exception. J’en ai vu la possibilité durant la révolution.

J’ai connu, durant la révolution, un policier qui avait cinq femmes et une trentaine d’enfants. Les femmes ne faisaient rien et étaient bien habillées. Après deux ans de révolution, les femmes travaillaient durement et étaient moins bien habillées. Leur mari ne pouvait plus pratiquer le racket dans les petits marchés des villages qui lui rapportait environ 20 000 F par jour.

Je vois que le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, est en train de réagir contre la corruption dans l’affaire des parcelles. Plusieurs ex-maires et fonctionnaires sont même en prison. Donc c’est possible ! Une grande dame, Béatrice Drabo, a été condamnée à 10 mois de prison ferme pour fraude au BEPC session 2004.

Je crois qu’il y a beaucoup de parents qui veulent assurer un avenir meilleur à leurs enfants et qui sont donc contre la corruption. La corruption est le principal obstacle au progrès dans notre pays. Toutes les structures étatiques contre la corruption sont directement ou indirectement sous l’autorité de Blaise Compaoré, et aucune structure étatique n’est efficace. On attend qu’il parte (donc au plus tôt après cinq ans). Les gens peuvent déjà faire quelque chose, c’est possible.

"Les qualités commencent à s’effondrer"

Je rêve d’un Burkina Faso radieux. Je rêve d’un Burkina Faso où tous les hommes ont un niveau de vie décent sans être aussi riches que les habitants de l’Union européenne. Je sais que ce rêve est réalisable. Pourquoi ? La plupart des Burkinabè sont intègres, sont bons, sont courageux, sont travailleurs, ont le souci de leurs enfants, sont capables de se sacrifier pour la grande famille, ont le sens du bien commun. Seulement, depuis l’indépendance, et surtout depuis l’après révolution, ces qualités commencent à s’effondrer. Dans cette ambiance dégradante, nos enfants auront-ils encore longtemps ces mêmes qualités ? Il faut agir vite.

Je crois au Burkina. Plus il y aura de personnes qui croient au Burkina, plus l’avenir sera rayonnant. Toutes les grandes choses commencent par le fait d’y croire.
Tout de suite, faisons avancer le Burkina, consommons les produits burkinabè.

Très mauvaise nouvelle ! L’UA et la CEDEAO ont reconnu la validité des élections au Togo, qui ont amené Faure Gnassingbé sur le siège présidentiel, malgré le fait qu’il y a eu tellement de fraudes que les députés de l’Union européenne n’ont pas pu reconnaître la validité de ce scrutin, et ceux-ci sont quand même très importants !

Bonne nouvelle : L’Amérique est, après avoir fait appel, condamnée une seconde fois pour ses subventions sur le coton.

F. Balemans
BF : 332
Koudougou

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