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Alternance 2005 : Un discours de travers contre Blaise Compaoré

Publié le samedi 2 juillet 2005 à 08h37min

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Le dernier septennat du président Blaise Compaoré a vu s’accélérer les grands chantiers du développement du Burkina. De l’éducation à la santé en passant par l’accroissement de la productivité agricole et la lutte contre la pauvreté et le chômage, des actions utiles ont été posées.

De même que la consolidation de la démocratie et la confiance des partenaires au développement sont des signes que le Burkina Faso est tourné vers l’avenir. Mais dommage que l’Alternance 2005 semble ignorer cette réalité. Toutes les grandes nations démocratiques ont bâti leur prospérité en surmontant de façon méthodique des obstacles. La jeune démocratie burkinabè tant bien que mal s’efforce continuellement à élever le niveau de culture démocratique des citoyens.

Pour un pays comme le Burkina, l’éducation, la santé et l’agriculture demeurent le fondement de son décollage économique. Abordant sur ce point, l’Alternance 2005 n’a pas soulevé dans son discours politique les progrès réalisés dans ces différents domaines. Et se hâte à conclure que "Le peuple manque cruellement de perspective pour son développement".

Et pourtant les faits sont têtus, en témoignent les quelques réalisations dignes d’impulser le progrès accomplis entre 1998 et 2005.

Sur le plan de l’éducation : nous avons noté une augmentation du taux brut de scolarisation de 40,5 % en 2002 à 57,3 % en 2005 ; la réduction du nombre de départements dépourvus de centre d’enseignement secondaire de 150 à 86 sur les 350 circonscriptions administratives que compte le pays. A l’université quatre amphithéâtres de 4 500 places dont deux sur financement propre de Blaise Compaoré et les deux autres par le biais de la coopération libyenne. Dans la création d’emploi et de lutte contre la pauvreté, l’Agence nationale de la promotion de l’emploi (ANPE ex ONPE) a enregistré entre 2000 et 2004, 7 399 offres d’emplois. Avec le programme pour le développement solidaire du président Blaise Compaoré qui prône la promotion de l’approche Haute intensité d’emploi (HIE), l’ANPE a élaboré sept programmes d’emploi au profit des groupes vulnérables d’un coût global de 28 milliards de F CFA. Sa mise en œuvre qui interviendra incessamment et qui s’étalera sur cinq ans aura sans doute un impact dans la lutte contre la pauvreté et le chômage.

A cela se greffent les recrutements directs de la fonction publique et du parapublique qui avoisinent 7000 nouvelles recrues par an etc.

Sur le plan agricole, la croissance est remarquable depuis 1998. La production céréalière a augmenté de 5 % par an dépassant le taux démographique national estimé à 2,4 % par an au cours de sept dernières années. A divers niveaux le gouvernement a encouragé l’agriculture par la petite irrigation. De même que la culture du coton qui fait occuper le Burkina Faso la première place en Afrique.

Sur le plan sanitaire, 1 600 infrastructures ont été réalisées en sept ans. Voici effleurée une ébauche des multiples réalisations socioéconomiques dont le peuple est le principal bénéficiaire.

Bien sûr que tous ces efforts demeurent en-déça des attentes au regard des besoins qui sont immenses et les ressources qui sont limitées.

Néanmoins si les leaders de l’Alternance 2005 n’ont pas eu le moindre courage de reconnaître que le Burkina fait des pas en avant, c’est tout simplement avoir une mémoire sélective à dessein. Animer par une passion de voir les choses à l’aveuglette justifie également l’incapacité de l’opposition burkinabè à proposer un projet de société au peuple. A l’approche de l’élection présidentielle du 13 novembre prochain ou une dizaine de candidats prennent part à la course est déjà un signe que la démocratie, la liberté d’expression et la stabilité suivent leur chemin au Burkina.

Nous posons aux leaders de l’Alternance 2005 ces trois questions.

- Qu’avez-vous fait au cours des cinq dernières années en tant qu’homme politique pour le bien du Burkina Faso ?

- Que devons-nous faire ensemble à l’avenir pour une meilleure perspective du développement du Burkina Faso ?

- Quels sont les voies et moyens à déployer pour y parvenir ?

Répondre à ces questions, c’est réfléchir utile, c’est développer l’esprit critique, mieux c’est s’exercer au raisonnement constructif.

Malheureusement, chercher des poux vaille que vaille sur des têtes rasées a toujours été la maladie infantile de l’opposition burkinabè.

Théodore ZOUNGRANA
Source : Blaise Compaoré, Bilan d’un septennat


Chirurgie juridique appliquée à l’article 37

Le député Mahama Sawadogo Le docteur Luc Ibriga, pour soutenir que juridiquement le Président Blaise Compaoré ne peut pas être candidat en 2005, nous invitait, dans l’Observateur dimanche n°403 du 06 au 12 février 2004, à appliquer une chirurgie à l’article 37 nouveau de la Constitution. Pour le docteur Ibriga, il convient de disséquer l’article 37 en deux parties d’une part, la durée du mandat, et d’autre part la limitation de ce mandat (2 mandats successifs). Une fois la dissection faite, il faut appliquer à la première partie le principe de la non-rétroactivité de la loi et à la seconde, la rétroactivité. Cette opération conduit évidemment à l’impossibilité pour le Président Compaoré de se représenter. Son effet est juridiquement équivalent à la situation qu’on aurait observée s’il n’y avait pas eu la révision constitutionnelle de 1997.

La non-rétroactivité de la loi signifie que la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a pas d’effet rétroactif. Ce principe, qui est d’essence constitutionnelle en ce qui concerne la loi pénale (exception faite de la loi pénale douce) dans notre pays, peut cependant être dérogé par le législateur pour les autres types de lois et non par le juge quelle que soit sa compétence. Ceci pour dire que décider qu’une loi est rétroactive découle d’une décision politique et non d’une décision juridique. Aussi du point de vue strictement juridique, la volonté du docteur Ibriga d’appliquer la rétroactivité à la limitation du mandat présidentielle est-elle inacceptable. Le principe de la non-rétroactivité est essentiel pour la sécurité de la société. En effet, si la loi pouvait disposer pour le passé, alors toute activité humaine se trouverait bâtie sur du sable. C’est ainsi que la dérogation à ce principe, c’est-à-dire le recours à la rétroactivité, est exceptionnelle et constitue une prérogative du seul législateur.

Autrement dit, le principe de la non-rétroactivité s’impose aux juges, indépendamment de leur compétence constitutionnelle ou pas.

En conclusion, nous pensons que c’est en considération de ce qui précède que la problématique juridique de l’empêchement de la candidature de Blaise Compaoré a été pratiquement évacuée dans l’interview que le professeur Loada a accordée au journal Le Pays du 31 décembre au 03 janvier 2005.

C’est pourquoi, ni le Professeur Augustin Loada, ni le docteur Luc Ibriga ne peuvent être d’un quelconque secours pour Alternance 2005, dans sa volonté d’empêcher juridiquement la candidature de Blaise Compaoré.

Mahama Sawadogo
Député

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